15 May 2011

“Business” ou “Passion”, seuls les chiffres de vente nous donnerons une tendance d’ici quelques mois. Avant cela, découvrons si le Countryman, le SUV compact de Mini, est à la hauteur de la réputation de la marque et véhicule ses valeurs.

  • 4 cylindres, turbo, 1’598 cm3
  • 184 CV à 5’500 t/min
  • 240 Nm de 1’600 à 5’000 t/min
  • Boîte de vitesses manuelle, 6 rapports
  • Vitesse maxi. : 210 km/h
  • 0 à 100 km/h : 7.9 sec.
  • Poids : 1’455 kg
  • Conso. mesurée : 11.0 l./100 km
  • CO2 : 157 g/km (C)
  • dès CHF 39’400.-
    modèle essayé : CHF 53’610.-

 


Texte : Sébastien Morand / Photos : Jérôme Marchon, Steve Waelti


 

Salon de Francfort 2007, le constructeur anglais, contrôlé par BMW, présenta une version moderne de la déclinaison break de la mythique Mini, le Clubman. A l’époque, les passionné(e)s ont félicité la marque pour cette réinterprétation moderne de ce modèle des sixties. Aujourd’hui, avec le Countryman présenté à Genève en 2010, les avis sont plus partagés et les puristes n’ont pas manqué d’afficher leur scepticisme. En effet, jamais par le passé, Mini ne s’était aventuré dans le segment des tout-terrains ; il s’agit pour eux clairement d’une opération commerciale. Il n’y a qu’un pas pour que d’ici quelques années les versions se multiplient, faisant ainsi de Mini un constructeur généraliste, domaine dans lequel les Allemands sont passés maîtres. Nous n’en sommes pas (encore) là ; pour l’heure, les images de la petite Mini Cooper S rouge au Rallye de Monte-Carlo envahissent mon esprit au moment où je prends possession de ce Countryman Cooper S All4.

 

L’extérieur

Niveau look, les codes stylistiques des nouvelles Mini sont bien présents. En fait, le Countryman ressemble à une Mini normale qui aurait abusé de séances de body-building. L’imposante face avant, formant un angle droit avec le capot, affirme la personnalité plus masculine du modèle. Les gros phares enveloppent totalement les angles de la voiture et la calandre en trois parties conforte cette apparence plus virile. Sur la Cooper S, la grille inférieure se voit affublée de deux prises d’air spécifiques. Vision nouvelle sur chaque coté, il y a deux vraies portes ! Eh oui, c’est une première sur une Mini. Toutefois cela n’impacte pas l’appartenance évidente du Countryman à la marque Mini dont le design puise bel et bien son essence dans les entrailles de l’usine d’Oxford. Une ligne de toit de fuyante et des surfaces vitrées relativement petites affinent l’ensemble.
A l’arrière, le charme s’estompe avec une malle plutôt massive et un logo démesuré qui fait office de poignée d’ouverture du coffre. Heureusement la double sortie d’échappement, typique des Cooper S, apporte une petite touche de sportivité à notre véhicule d’essai. Avec une garde au sol plus élevée, l’esprit tout-terrain est bien mis en valeur même si la transmission intégrale “All4” n’est disponible que sur certaines déclinaisons du modèle. Sur les cinq motorisations à choix, seules la Cooper D et la Cooper S peuvent être badgées “All4” pour un supplément de CHF 2’500.-.

L’intérieur

A l’intérieur, l’affiliation à la marque est encore plus prononcée. Compteur de vitesse au centre du tableau de bord, commutateurs originaux, lumière variable pour l’ambiance à bord, etc. tout y est, voire plus. En effet, le Countryman propose quelque chose d’innovateur dans une Mini, des vraies places arrière ! Deux sièges distincts (configuration 4 places) ou banquette (en 5 places), le choix vous sera proposé lors de la commande. Quoi qu’il en soit, les occupants, petits ou grands, seront bien installés dans un confort plus proche d’une berline compacte que d’un vrai SUV. A l’avant, le conducteur et son passager ne seront pas véritablement dépaysés, si ce n’est par un champ de vision légèrement rehaussé. Globalement, la qualité est au rendez-vous et les plastiques de bonne facture. L’ensemble très “fashion” et ludique réduit le temps d’adaptation au strict minimum. Tout un chacun se sentira immédiatement à l’aise de cette nouvelle déclinaison du produit “Mini”.
En version 4 places, la partie centrale du tableau de bord se prolonge jusqu’à l’arrière du véhicule en se présentant sous la forme d’un rail. Ce dernier peut s’agrémenter de différents accessoires tels qu’un étui à lunettes, un support de téléphone, etc. Comme à l’habitude dans les nouvelles Mini, les possibilités de personnalisation sont quasi infinies. Et le coffre me direz-vous ? Au minimum il propose un volume de 350 litres, extensible à 442 litres en coulissant les sièges arrière vers l’avant sur 13 cm. En les rabattant totalement, la capacité totale atteint 1’170 litres. Ce n’est pas énorme pour un crossover, mais mieux que le Nissan Juke (251 à 830 litres), son seul concurrent direct à mes yeux. Avec son apparence tout aussi ludique, le Japonais aura l’avantage d’être un peu moins cher, mais avec un niveau de finition légèrement en retrait.

Sous le capot

Le Countryman est animé par le déjà connu quatre cylindre 1.6 turbo d’origine BMW-PSA. Avec l’arrivée de cette nouvelle Mini et le face-lift des autres modèles, sa puissance passe de 175 à 184 CV pour un couple de 240 Nm de 1’600 à 5’000 t/min. Autant je trouve ce moteur vif et performant dans le Clubman Cooper S, autant il me semble un peu juste une fois greffé dans notre Countryman. Le surplus de poids et les quatre roues motrices en sont clairement la cause. La version Cooper S All4 accuse quand même 1’455 kg (données constructeur) sur la balance. L’option “Bouton Sport” devient une nécessité, améliorant ainsi la réactivité de la pédale de gaz. Avant de réaliser son importance, je me suis même surpris à devoir écraser l’accélérateur en traversant un carrefour évitant ainsi une rencontre fortuite avec une autre voiture.
Une fois cette petite faiblesse assimilée, le comportement du moteur s’avère suffisant pour une utilisation quotidienne. Un peu creux au démarrage, il ne rechigne pas à monter dans les tours. Afin d’améliorer l’agrément de conduite, je pense qu’il serait intéressant de prendre en option la boîte automatique 6 rapports (non disponible sur les motorisations diesel), pour CHF 2’700.-. Dans cette configuration Cooper S All4, il faudra faire attention à la consommation. Car si le constructeur annonce le chiffre de 6.7 l/100km en utilisation mixte, nos mesures ont été nettement moins avantageuses avec une moyenne tout au long de notre essai de 11 l/100km. Certes notre parcours a été principalement urbain et nous n’avons pas ménagé notre monture, mais la différence me semble quand même très importante.

 

Au volant

Que ce soit le Coupé, le Cabriolet, et surtout le Clubman, l’une des grandes qualités des nouvelles Mini réside dans leur excellent comportement routier. Est est-ce que le Countryman, malgré son poids et sa garde au sol, saura être digne du reste de la gamme sur ce point ? Je me retrouve sur des routes que je connais bien et possédant moi-même un Clubman, je serai vite fixé. La surcharge pondérale se ressent, la différence de hauteur un peu moins. Les virages s’enchaînent, le rythme augmente et le Countryman colle toujours à la route. Pas de doute, c’est bien une Mini ! La suspension relativement ferme et l’habituel excellent châssis permettent au constructeur anglais de réussir un joli coup : concevoir un tout-terrain et garder des bonnes sensations de conduite. Bien joué ! Mais alors, est-il est aussi performant hors des sentiers battus ?
J’emprunte le premier chemin de terre qui croise ma route et ça passe sans broncher. Décidément rien n’arrête ce Countryman. Non, il ne faut pas rêver non plus, il y a quand même des limites. La hauteur de caisse ne sera pas suffisante pour faire du franchissement et ce n’est pas parce que la marque a engagé une voiture dans le championnat du monde des rallyes WRC qu’il faut espérer en faire de même avec le Countryman de série. Toutefois les quatre roues motrices amènent un peu plus de sécurité et permettront d’affronter les routes enneigées des stations de ski en toute quiétude.

 

Verdict

Encore une fois, Mini confirme son talent à produire des voitures intéressantes, efficaces et procurant en plus un réel plaisir de conduite. Un bémol toutefois : malheureusement cet agrément se paie à un tarif élevé. Avec un prix de base à CHF 27’900.- le Countryman semblerait abordable mais en choisissant la version Cooper S All4 l’addition débute à CHF 39’400.- sans puiser dans l’interminable liste d’options et d’accessoires. Au final, notre véhicule d’essai atteint la coquette somme de CHF 53’610.- ! La qualité de finition et surtout le coté “à la mode” de la marque font passer la pilule et je vous défie de passer une journée, voire une demi-journée, sans croiser une nouvelle Mini sur votre chemin. Nul doute que le succès sera aussi total pour ce nouveau Countryman.

 

Prix et principales options – Mini Cooper S Countryman All4

Prix de base : CHF 39’400.-

Peinture métallisée “Royal Grey” : CHF 660.-

Kit “Chili” : CHF 4’720.-
Intérieur tissu/cuir, volant multifonctions, climatiseur automatique, ordinateur de bord, radio MINI Boost CD, volant sport en cuir, sièges sport à l’avant, jantes en alliage léger “Turbo Fan”, phares au xénon, etc.

Toit ouvrant électrique en verre : CHF 1’450.-

Park Distance Control arrière : CHF 520.-

Système de navigation “Business” : CHF 2’050.-

Sport Button : CHF 190.-

Éclairage adaptatif de virage : CHF 470.-

Système hauts-parleurs Hi-Fi Harman Kardon : CHF 1’260.-

Prix TOTAL : CHF 53’610.-

 

Pour partager vos impressions, rendez-vous sur le forum UltraSportives.

 

Nos remerciements à BMW Suisse pour le prêt de cette Mini Countryman Cooper S All4.

 

A lire aussi

Genève 2011 – MINI Rocketman Concept

 

image_pdfimage_print

Leave a Reply

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.