19 March 2014
2014-03-19
Dimanche soir s’est achevée la 84ème édition du Salon Automobile de Genève. Quelles furent les nouvelles tendances ? Notre bilan sur cet évènement annuel majeur tant attendu.
Texte et photos : Bob de Graffenried
Il y a tout juste deux semaines, nous mettions les bouchées doubles afin de vous présenter ce que nous jugions comme étant les principales nouveautés de cette édition.
Rendez-vous toujours prestigieux, Genève a encore une fois assumé son image de Salon huppé en exposant au grand public des voitures de rêve que seuls quelques rares privilégiés peuvent s’offrir. C’est ainsi que pour le plus grand plaisir du commun des mortels, la passion automobile n’est pas prête de rendre les armes à Genève.
Et cette orientation prestigieuse a toujours eu sa raison d’être : ici, la demande est réelle, les supercars se vendent, et bien ! Ce qui entraîne toujours bon nombre de constructeurs vers la surenchère, du luxe pour certains, des performances pour d’autres. C’est ainsi que, trois ans après avoir présenté l’Agera R qui abattait déjà de nombreux records, Koenigsegg remet le couvert en présentant ni plus ni moins la première voiture de série au monde à atteindre 1 MW, soit 1’360 CV (qui plus est avec un rapport poids/puissance de 1 kg/CV). Ils sont bien loin, les 1001 CV de la Bugatti Veyron… Même si au niveau hypercars, l’édition 2013 était encore plus violente, le Salon de Genève continue de s’évertuer autour de la passion et du rêve automobile.
Un cran en-dessous mais toujours inaccessibles à nos yeux, Lamborgini s’est attiré les foules en présentant cette année la digne héritière de la Gallardo, sous le nom de Huracan. Dans ce domaine, je citerai encore la très confidentielle Alfa Romeo Disco Volante (développée par Touring Superleggera sur une base de 8C), qui 2 ans après avoir été présentée comme concept à l’occasion des 60 ans du coupé C52, est entrée en phase de production au début de l’année.
Tout à l’opposé, qu’en est-il des voitures vertes dont on prédit un brillant avenir depuis plusieurs années et qui avaient marqué un grand coup en 2012 ? Eh bien très franchement, ce n’est pas ce que j’aurai retenu de cette édition… Non pas qu’elles furent absentes, mais plutôt toujours trop discrètes pour marquer les esprits des néophytes. A mon sens, trop rares sont les constructeurs à mettre sur le devant de la scène plusieurs véhicules propres, comme le fait excellemment Renault par exemple. Ceci étant, comme chaque année, de nouvelles innovations prometteuses au niveau énergétique sont présentées, comme ce prototype de pneu à très faible résistance développé par Bridgestone. Reste à savoir, comme pour les autres projets au même stade, quand est-ce que celui-ci sera commercialisé, si un jour commerce il y a…
Et puis il y a aussi les constructeurs qui ont fait le buzz électrique comme Opel en 2012 avec l’Ampera, voiture de son année et qui 2 ans après, ne fait plus parler d’elle. Cette année, la marque mise sur 2 nouvelles déclinaisons de son Adam mais les technologies vertes ne sont plus à la première page du cahier des charges, alors même que celle-ci pourrait se prêter au jeu d’aller concurrencer les Renault Zoé et Nissan Leaf… Ce n’est pas une critique envers Opel, mais simplement une constatation qui, ajoutée au reste, contribue à me faire penser que développer de nouvelles technologies de propulsion n’est de loin pas la priorité de la majorité des constructeurs, qui s’efforcent plutôt de réduire la consommation des moteurs traditionnels. Si l’on interrogeait les responsables au sujet de cette éternelle timidité des énergies propres, ceux-ci nous répondraient probablement que la faible demande actuelle ne vaut pas tous les risques et investissements financiers nécessaires au développement d’un véhicule hybride ou entièrement alternatif. C’est un serpent – hélas très long – qui se mord la queue…
En conclusion, nous en attendions plus de l’ensemble des constructeurs sur le plan écologique et vous l’aurez compris, ce n’est pas cette année que de nouvelles tendances auront marqué les esprits. Alors que la passion est toujours bien là – et heureusement ! – le marché des technologies alternatives donnerait presque l’impression de stagner.
Un dernier mot au sujet de la fréquentation : alors que plusieurs médias citent une fréquentation en baisse sans en donner d’explications (-20’000 entrées, 670’000 contre 690’000 en 2013), relevons que les conditions météo particulièrement clémentes ont à coup sûr joué un rôle important dans ces chiffres et qu’au final, peu importe les tendances, l’automobile n’a pas fini d’attirer les foules. Ce qui nous garantit bien assez de travail pour de longues années !
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