Essai – Dacia Duster dCi 110 4×4 : Le tout-terrain low-cost
Dacia mise sur le créneau de la voiture « bon marché ». Surfant sur un succès sans précédent, la marque s’est attaquée sans complexe au segment des SUV avec le Duster. Rafraîchit en 2013, c’est l’occasion pour Wheels And You d’en prendre le volant pour un essai.
Texte : Sébastien Morand / Photos : Jérôme Marchon
Créé en 1966 en Roumanie, la marque Dacia a toujours fabriqué des voitures sous licence Renault avant de se faire racheter par la marque elle-même en 1999. Mais ce n’est que depuis 2005 que Dacia existe en Suisse avec comme premier modèle la Logan, ouvrant l’ère des voitures low-cost. Presque 10 ans après, on peut constater que le pari en valait la peine puisque la marque est bien présente dans notre pays et les consommateurs sont satisfaits d’un produit qui mise avant tout sur l’utilité d’une voiture dans sa plus simple expression. Au niveau mondial, ce ne sont pas moins de 3’000’000 de Dacia qui ont trouvé preneur depuis 2004.
Fort du succès des premiers modèles, il était logique que le constructeur s’attaque au marché très en vogue des SUV. Le Duster n’est pas nouveau puisqu’il arpente nos routes depuis 2010, mais Wheels And You n’avait pas encore eu l’occasion d’en prendre les commandes. C’est maintenant chose faite avec cette deuxième génération lancée en 2013.
A l’extérieur
Au premier coup d’œil, peu de différence entre la première et la deuxième mouture du Duster. Toutefois la nouvelle calandre et les nouveaux phares lui confèrent un look plus moderne que son prédécesseur.
De manière générale, le Duster arbore fièrement son look de petit tout-terrain, plus baroudeur qu’élégant. Mais ce n’est de toute façon pas son but de rivaliser avec certains SUV premium, alors autant jouer la carte « jogging-basket » que « costard-cravate ».
La garde au sol est généreuse, les ailes sont body-buildées, les pare-chocs plutôt imposants, le tout avec des éléments en plastique noir, quelques-uns en alumimium, le Duster se la joue « rat des champs ». Cependant avec sa taille compacte et ses lignes fluides, il s’intégrera parfaitement en milieu urbain ; il a donc également un côté « rat des villes ». C’est parfait puisque c’est exactement ce que la clientèle recherche de nos jours. On veut un SUV pour l’espace à disposition et pour aller à la montagne en hiver, mais on veut aussi pouvoir l’utiliser au quotidien sans risque de ne pas trouver une place de parc au centre-ville.
Le Dacia Duster répond donc parfaitement au cahier des charges et cette deuxième génération dynamise le modèle. J’ai toujours trouvé sympa le look du premier Duster et là je suis conquis par le restylage, c’est une véritable réussite.
A l’intérieur
C’est à bord que le changement est une révolution pour le constructeur. La qualité a été améliorée, la présentation aussi, on peut même opter pour un intérieur cuir en option (CHF 1’500.-). Dacia a voulu avancer d’un grand pas sur la vie à bord avec ce nouveau Duster.
Certes, c’est bien mieux que la génération précédente. Toutefois les matériaux utilisés et l’apparence de certains boutons font vraiment « bon marché ». Bien sûr qu’il faut garder à l’esprit que c’est un véhicule low-cost avec un tarif débutant à CHF 15’700.-. Mais même avec toute mon indulgence, je me demande comment va vieillir tout ça… Est-ce que dans 5 ou 10 ans, avec 100’000 km ou plus au compteur, ce Duster sera-t-il toujours aussi accueillant que le premier jour ? Allez, soyons positifs et disons que ça sera le cas.
D’ailleurs, à l’exception de ces quelques détails, il faut admettre que le Duster en offre pour son argent. L’équipement est très complet, l’habitabilité est excellente, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. L’assise est confortable, bien que manquant un peu de maintien. Le coffre propose également un volume intéressant de 408 litres dans la configuration essayée, à savoir 4×4 avec une vraie roue de secours. Sans cette dernière vous disposerez de 443 litres et en deux roues motrices ce sera 475 litres. En rabattant la banquette arrière, le volume atteindra 1’570 litres pour notre voiture d’essai contre 1’604 litres sans la roue de secours et 1’636 litres en version 4×2.
Notre Duster disposant d’un équipement ultra complet, je noterai encore la présence de l’interface multimédia avec téléphone Bluetooth, GPS, ports USB pour lecteur MP3, etc. Rien ne manque en fait.
L’intérieur du Duster se résume à une apparence très simple mais avec toutes les fonctionnalités nécessaires et même si ça peut paraître un peu déconcertant au début, c’est finalement ce que les clients recherchent en optant pour une Dacia. Ils en veulent pour leur argent et c’est le cas, sans fioritures inutiles aux yeux de certains.
Sous le capot
Avec l’arrivée de ce nouveau Duster, la marque propose de nouvelles motorisations, notamment le nouveau TCe 125, un quatre cylindres 1.2 l. turbo à injection directe qui développe 125 CV. Cependant ce dernier n’est actuellement disponible qu’en version deux roues motrices. Ayant toujours un peu de peine à dissocier SUV et 4×4, j’ai donc opté pour le moteur diesel, le dCi 110. A noter encore qu’il y a un deuxième choix possible en essence, le 1.6 16V de 105 CV, et là il est couplé à une transmission intégrale. Quelque soit la motorisation choisie, le Dacia Duster dispose exclusivement d’une boite manuelle à 6 rapports.
Revenons au moteur qui anime notre voiture d’essai, le quatre cylindres 1.5 turbo diesel qui développe 110 CV à 4’000 t/min pour un couple de 240 Nm à 1’750 t/min. Un peu bruyant à bas régime, voire graveleux au démarrage, ce moteur saura se montrer relativement discret une fois lancé, notamment sur autoroute. Sa puissance est suffisante, la réactivité est bonne, c’est vraiment une mécanique qui correspond parfaitement au caractère du Duster.
Niveau consommation, la fiche technique annonce une valeur mixte de 5.2 l./100km. J’aurai pour ma part mesuré une consommation moyenne de 7.2 l./100km alors que l’ordinateur de bord affichait 2 à 3 décilitres de moins. A noter qu’au fil des pleins, ma moyenne baissait, de quoi imaginer qu’en utilisation plus normale, la valeur devrait plutôt se situer entre 6.5 et 7.0 l./100km.
Au volant
Il est temps de découvrir comment se comporte le Dacia Duster sur la route. Je m’installe à bord, la position de conduite est haute, la vision périphérique est bonne. Encore une fois, les critères sont remplis pour un SUV.
J’attaque directement quelques petites routes de campagne et je suis surpris par le comportement routier. Le Duster prend un peu de roulis, mais surtout il enfile les courbes à très bon rythme. Le châssis et l’amortissement sont bons, c’est très plaisant à conduire. Grâce au couple du moteur diesel les relances sont vigoureuses, c’est très agréable pour dépasser. Il n’y a que la direction qui m’aura un peu perturbé, floue et manquant de précision.
Relativement léger, le Duster se conduira aisément en ville. Très maniable il se faufilera partout et sa taille compacte s’adapte parfaitement au milieu urbain. Comme je le disais plus haut, sur autoroute pas d’inquiétude à avoir pour avaler les kilomètres, la mécanique se fait plus discrète et le Duster vous emmènera à bon port, vous et vos passagers.
En dépit du fait que la plupart des SUV ne voient jamais autre chose que du bitume, je me devais de tester ce Duster hors des sentiers battus. J’aurai arpenté sans peine plusieurs chemins de terre, il semblerait que ce Duster dispose d’excellentes aptitudes offroad. Mes impressions auront été confirmées alors que je participais avec mon propre véhicule à un cours de conduite tout-terrain. En effet, un participant venait d’acquérir son nouveau Duster et l’instructeur en disposait également d’un. J’ai pu vérifier que le petit 4×4 aux origines modestes n’avait rien à envier aux ténors du domaine que sont les Defender, Wrangler et autres Pajero ou Land Cruiser. Le Dacia Duster passait sans peine aux mêmes endroits, c’est bluffant d’efficacité. A noter cependant que le blocage de différentiel se fait au travers des freins, c’est suffisamment performant mais en utilisation intense l’usure se fera rapidement sentir.
Verdict
Avec son nouveau look plus moderne, les différentes améliorations apportées ainsi que de bonnes aptitudes sur route et sur chemin, le nouveau Dacia Duster dispose d’excellents atouts pour celles et ceux à la recherche d’un SUV à prix contenu.
En effet, les tarifs débutent à CHF 15’700.- pour l’entrée de gamme disposant quand même d’une transmission 4×4. La finition intermédiaire « Ambiance », vraisemblablement celle qui le plus de succès auprès des clients suisses, démarre à CHF 16’700.- avec le TCe 125 en version deux roues motrices, alors que le haut de gamme « Lauréate » est disponible dès CHF 18’800.- avec le 1.6 16V 105 CV.
Notre modèle d’essai très bien équipé est au prix de CHF 24’330.-. Ce n’est plus vraiment du low-cost me direz vous. Je trouve aussi et c’est pour cela que je pense qu’il faut plutôt opter pour la finition « Ambiance » avec uniquement quelques options, ainsi vous en aurez véritablement pour votre argent. Et pas de crainte à avoir au niveau de la robustesse, le nouveau Duster dispose d’une garantie 3 ans / 100’000 km, comme tous les autres modèles Dacia.
Prix et options – Dacia Duster dCi 110 4×4 “Lauréate”
Prix de base : CHF 21’300.-
Pack look : CHF 800.-
Roue de secours normale : CHF 130.-
Régulateur/limiteur de vitesse : CHF 350.-
Canule d’échapemment chromée : CHF 50.-
Sièges avant chauffants : CHF 300.-
Aide au parking arrière : CHF 500.-
Media Nav : CHF 700.-
Lève-vitres arrière électrique : CHF 200.-
Prix TOTAL : CHF 24’330.-
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Nos remerciements à Renault/Dacia Suisse SA pour le prêt de ce Dacia Duster ainsi qu’au garage RRG Léman à Nyon pour la logistique.
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