01 June 2016
2016-06-01
En automne dernier, celle qu’on connaissait sous le nom de Citroën DS4 a été présentée sous son nouveau badge DS et en deux versions : la nouvelle DS 4 et la DS 4 Crossback. Cette dernière, avec son côté baroudeur, propose un look aguicheur qui n’est pas pour me déplaire. Il est donc temps d’en prendre le volant pour un essai complet.
Texte : Sébastien Morand / Photos : Marc-Philip Jennings
Après nos récents essais de la DS 3 et de la DS 5, ainsi que notre première prise en main avec les différentes déclinaisons de la nouvelle DS 3, nous sommes bien au fait que DS Automobiles est une marque à part entière. Alors attention à celui ou celle qui l’appellera encore Citroën ! Promis, moi, je ne tromperai pas.
A l’extérieur
Avant il y avait donc un modèle aux doubles chevrons appelé DS 4, et moi-même et mon collègue qui avait réalisé notre essai à l’époque la trouvions trop haute pour une berline.
Aujourd’hui, la nouvelle DS 4 arbore une hauteur plus standard et c’est justement la Crossback qui reprend cette garde au sol rehaussée (+30mm) qui lui donne de faux airs de crossover. Cependant, avec les différents nouveaux attributs esthétiques spécifiques à ce modèle, notamment des enjoliveurs de passage de roue, cette Crossback affiche fièrement un look baroudeur qui lui sied parfaitement.
Je suis aussi totalement fan de la teinte « Orange Tourmaline » de notre voiture d’essai qui, combinée à plusieurs éléments noirs tels que les rétroviseurs, le spoiler de toit, une partie du pare-choc avant et les jantes, renforcent le style aventurier du modèle.
La ligne générale ne change pas drastiquement de la génération précédente. Les différences majeures viennent de la nouvelle calandre à la forme hexagonale avec en son centre le logo DS et de nouveaux projecteurs « DS LED VISION » qui équipent également la nouvelle DS 3 et la DS 5.
A l’intérieur
Au moment de s’installer à bord de la DS 4 Crossback, je perçois la qualité de cet intérieur. La présentation est élégante, la finition très bonne, tout est là pour satisfaire vos sens.
A l’avant, les occupants disposent d’un espace généreux et la sensation de grandeur est accentuée par le pare-brise panoramique. Derrière, c’est plus confiné car, avec sa ligne de coupé, les places y sont plutôt étriquées, sans compter les petites portes ne facilitant pas l’accès à bord et dont les fenêtres ne s’ouvrent pas. Mais voilà, il n’y a pas de miracle, cette ligne plutôt dynamique péjore légèrement le côté pratique. Toutefois, face à un coupé deux portes, c’est quand même bien plus simple de rejoindre les places arrière. Pour moi, cette DS 4 se situe à mi-chemin entre une berline compacte et un véritable coupé.
En terme d’équipement, rien à redire, tout est là, que ce soient les assistances à la conduite ou de la technologie dernier cri. On retrouve notamment le système Apple CarPlay que j’ai déjà eu l’occasion de tester chez d’autres constructeurs, mais ici je le trouve encore plus performant, surtout lorsqu’il s’agit d’y connecter un iPhone. Que les possesseurs de téléphone Androïd se rassurent, grâce au système MirrorLink, pas de souci non plus pour se raccorder à la voiture. La console centrale dispose encore d’un nouvel écran tactile 7 pouces couleurs qui facilite l’interface homme-machine (IHM). Il est d’ailleurs intéressant de relever que, grâce à cela, 12 boutons ont pu être supprimés du poste de pilotage.
Le volume du coffre est de 359 litres et peut atteindre 385 litres en exploitant l’espace situé sous le plancher. Rien d’exceptionnel, c’est plus ou moins les standards du marché.
Sous le capot
En terme de motorisations, la gamme DS 4 dispose de trois diesel BlueHDi et trois essence, alors que sur la déclinaison Crossback ça sera uniquement deux diesel et deux essence, dont le déjà très connu 1.6 THP. Pas besoin de vous faire l’article de ce 1’600 turbo, il est vigoureux et performant, nous l’avons déjà testé dans bon nombre de modèles et cela avec différents niveaux de puissance. Sur notre DS 4 Crossback, il développe 165 ch à 6’000 t/min pour un couple de 240 Nm à 1’400 t/min.
Sans être un foudre de guerre, le moteur est réactif et offre des performances très intéressantes. Au début de mon essai, je suis resté un peu sceptique quant à sa combinaison avec la boite automatique EAT à 6 rapports. En effet, je trouvais qu’elle gommait le tempérament du bloc, ce dernier m’ayant laissé des souvenirs plus endiablés lors de précédents tests. Peut-être qu’avec des palettes au volant, le sentiment de sportivité aurait été meilleur.
Finalement, après plusieurs jours au volant de cette Crossback, je me suis fait à ce comportement et j’ai vraiment apprécié la souplesse et la douceur de la boite. De plus, il faut reconnaitre qu’en ville et dans la circulation, c’est agréable de ne pas voir à changer de vitesse.
Selon la fiche technique du constructeur, la consommation mixte est de 5.6 l/100km. Je n’ai bien évidemment pas obtenu de telles valeurs. Ma moyenne s’est arrêté à 8.1 l/100km sur les quelques 1’500 km de mon essai. C’est bien au dessus des chiffres annoncés, mais ça me semble aussi plus en adéquation avec la voiture et l’utilisation que j’en ai faite. Surtout qu’avec un réservoir d’une contenance de 60 litres, cela permet d’obtenir une autonomie intéressante.
Au volant
Si, esthétiquement, cette DS 4 Crossback affiche un air d’aventurière, il faut bien évidemment oublier toute escapade tout-terrain, même si on peut espérer un petit avantage avec sa garde au sol surélevée. En effet, point de transmission intégrale sur la française. Par contre elle est équipé d’un système appelé « Intelligent Traction Control ». Ce dernier optimise la régulation de l’anti-patinage en cas de faible adhérence. C’est bénéfique sur la neige bien évidemment, mais cela améliore aussi la motricité en sortie de virage.
Comme l’avait déjà été mon collègue lors de l’essai de la génération précédente, je suis agréablement surpris par le confort à bord et cela malgré une suspension plutôt ferme. Cela contribue à rendre la tenue de route exemplaire. La voiture ne prenant quasiment pas de roulis, on peut arpenter les routes de montagne à rythme soutenu. Mon collègue l’avait aussi noté au volant de la Citroën DS 4, avec une telle hauteur de caisse, on ne s’attend pas à un aussi bon comportement routier.
En ville ou sur autoroute, la DS 4 Crossback se montre tout aussi confortable et, avec une mécanique plutôt discrète, elle offre un agrément de conduite indéniable. Elle est donc plutôt aguicheuse lorsqu’on la regarde, mais elle se montre très docile à son volant.
Pour le reste, pas grand chose à redire, le freinage est bon et, de manière générale, l’expertise du constructeur en termes d’amortissement et de qualité de roulement se ressent sur cette DS 4 Crossback.
Avec toutes ces bonnes impressions, je ne peux qu’espérer que la marque réactive son projet de DS 4 Racing, ou plutôt Performance si l’on se réfère au nouveau nom de sa petite soeur la DS 3. Un tel hypothétique modèle pourrait hériter par exemple de la mécanique de sa cousine la Peugeot 308 GTi dont nous vous proposerons un essai complet prochainement.
Verdict
Dans un monde de berline compacte plutôt banal et discret, cette DS 4 Crossback tire bien son épingle du jeu, notamment avec le coloris de notre voiture d’essai. Avantage indéniable à son look au détriment de la practicité des places arrière, mais finalement, dans cette catégorie de marché, un grand nombre de clients mise avant tout sur le style.
Pour ce qui est des prix, la DS 4 Crossback débute à un peu plus de CHF 30’000.- pour l’entrée de gamme équipée du petit trois cylindres essence. Pour notre voiture d’essai en finition Sport Chic avec le 1.6 THP 165, on part de CHF 38’450.-. Ces tarifs se situent dans la moyenne supérieure du marché, normal vu le segment premium que vise la marque DS Automobiles.
Pour information, en modèle équivalent, la nouvelle DS 4, la version « normale » donc, est affichée CHF 1’600.- de moins. A noter encore que, sur cette déclinaison, il sera possible d’avoir le 1.6 THP avec 210 ch, peut-être ça sera aussi le cas prochainement sur la Crossback.
Prix et options – DS 4 Crossback 1.6 THP 165 S&S EAT6 « Sport Chic »
Prix de base : CHF 38’450.-
Peinture métallisée « Orange Tourmaline » : CHF 850.-
Prise 230V : CHF 150.-
Navigation+Tabl. tact. 7 : CHF 200.-
New Mirror Screen : CHF 200.-
Prix TOTAL : CHF 39’850.-
Pour partager vos impressions, rendez-vous sur le forum UltraSportives.
Nos remerciements à DS Automobiles – Citroën (Suisse) S.A. pour le prêt de ce DS 4 Crossback, ainsi qu’à la succursale Citroën Genève aux Acacias pour la logistique.
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