Essai – Mazda 2 : La citadine de charme
Dans son actuel renouveau, Mazda affiche sa volonté de raviver l’entièreté de sa gamme, dans un souci à la fois d’innovation et de glamour. L’un des derniers modèles à recevoir ce traitement est la citadine « 2 » et le résultat semble plutôt bien réussi. Reste à voir ce que propose la petite japonaise dans un segment relativement bien fourni.
Texte : Sébastien Morand / Photos : Géry Charmont, François Cuany
Après les essais du CX-5, de la « 6 » et de la « 3 », nous sommes clairement au fait des termes « Kodo » et « Skyactiv », indissociables du constructeur nippon. Un style affirmé et des technologies innovantes, c’est la recette utilisée par la marque pour proposer des voitures très intéressantes qui rompent avec la monotonie ambiante.
Le marché des citadines est relativement vaste et la clientèle suisse reste friande des petites allemandes, VW Polo en tête. Néanmoins, il est des alternatives qui méritent que l’on y prête attention et la petite Mazda 2 en fait clairement partie. Si la première génération n’était pas vraiment sexy, les choses avaient bien évolué avec la deuxième mouture. A mes yeux, cette nouvelle version fait encore mieux, en termes de design notamment, c’est une véritable réussite. Je ne pense pas m’avancer trop en la qualifiant de plus belle citadine du moment. Reste à vérifier si le ramage est à la hauteur du plumage.
A l’extérieur
Premier bon point pour notre Mazda 2 : la teinte « Soul Red » de notre voiture d’essai. Cette couleur, déjà découverte sur la Mazda 3 et appliquée régulièrement sur les différents concept cars de la marque, propose gaité et fraicheur. Toutefois, que les timides se rassurent, ce coloris n’est pas criard pour un sou mais, au contraire, fort élégant tout en étant original. Il contraste agréablement avec la morosité du noir, du blanc et des divers gris courants sur nos routes.
Tout en rondeurs, très compacte mais présentant l’avantage d’être une cinq portes, cette Mazda 2 arbore une bouille sympathique. La calandre soulignée par une ligne chromée qui se prolonge jusqu’aux projecteurs avant affiche fièrement l’identité de la marque. La signature LED confère un regard espiègle à notre petite japonaise, de quoi charmer les piétons qui la croisent.
La ligne de caisse prononcée renforce le galbe des ailes, les belles jantes bicolores accentuent le côté chic. L’arrière est, certes, plus commun, mais il termine joliment, avec un style plus sobre, cet agréable tableau. Mêlant ainsi charme et élégance, cette Mazda 2 présente d’indéniables atouts pour séduire.
A l’intérieur
Lorsque je m’installe à bord, j’éprouve la même impression esthétique positive que de l’extérieur et je suis impressionné par la présentation générale et les matériaux utilisés. Certes, notre voiture dispose de sièges semi-cuir beige proposés en option (CHF 1’250.-), mais même s’il ne vous venait pas à l’idée de succomber à ce supplément pour une voiture de ce segment, il faut reconnaitre qu’ils renforcent aussi bien l’élégance que l’originalité de notre modèle d’essai. Agrémentés d’une large surpiqure noire et rouge, que l’on retrouve également sur les tapis de sol « Luxury » en option eux aussi (CHF 69.-), ils produisent tout leur effet dans cet intérieur par ailleurs à l’avenant. De plus, ce qui ne gâche rien, l’assise est très confortable avec un maintien plutôt correct en utilisation courante.
On retrouve également du cuir sur le tableau de bord, c’est très distingué, même osé pour le segment, et ça rehausse encore la qualité perçue de l’habitacle. Généralement, les citadines jouent plutôt la carte de la sobriété, ici c’est donc plutôt le raffinement qui prime. Pas de mauvaise surprise finale, les tarifs demeurent plutôt abordables, comme nous le verrons plus bas.
Mon collègue a relevé, lors de notre essai de la Mazda 3, la finition et la qualité de l’habitacle ainsi que l’ergonomie exemplaire de son modèle d’essai. C’est aussi résolument le cas avec cette nouvelle Mazda 2. L’ensemble compteurs est parfaitement lisible, l’interface multimédia se commande facilement et l’équipement est ultra-complet, et ceci sans devoir puiser à fonds perdus dans la liste des options.
Pour une auto de cette catégorie, l’espace est plutôt généreux puisqu’il permet d’accueillir sans peine cinq personnes à bord. Le coffre, quant à lui, dispose d’un volume de chargement de 255 litres, extensible à 887 litres en rabattant la banquette arrière, ce qui est relativement correct pour une auto de cette catégorie.
Sous le capot
Niveau motorisation, la Mazda 2 dispose à choix d’un moteur diesel et d’un moteur essence, tous deux des quatre cylindres 1.5 litres. Alors que le poêle à mazout développe 105 CV, la motorisation essence est proposée en trois niveaux de puissance de 75, 90 et 115 CV.
Pour notre essai nous avons hérité de l’essence, un choix judicieux pour une citadine, avec 90 CV pour un couple de 148 Nm à 4’000 t/min. Avantage important pour le segment, notre Mazda 2 est équipée d’une boite automatique à 6 rapports, disponible d’ailleurs exclusivement avec le moteur 90 CV. Cette combinaison s’avère excellente à l’usage, offrant un agrément de conduite plutôt convaincant. Encore un joli coup à mettre au crédit des ingénieurs japonais.
A noter que la déclinaison le plus puissante de ce même moteur offre un couple identique et, à en croire certains confrères, le gain de chevaux n’apporte pas un réel plus. Je n’ai pas personnellement essayé d’autres Mazda 2, mais pour moi, le simple fait que cette déclinaison dispose d’une transmission automatique fait d’elle le meilleur choix au vue de son utilité. Vous le savez si vous l’avez déjà testé, mais en milieu urbain, le bonheur de ne pas devoir s’inquiéter des changements de rapports est appréciable.
La fiche technique annonce une consommation moyenne très optimiste de 4.8 l/100km en utilisation mixte. Pour ma part, tout au long de mon essai, j’aurai mesuré une consommation de 6.7 l/100km. C’est bien plus que ce que promet le constructeur, toutefois, habitant sur les hauteurs de Nyon, j’ai franchement sollicité la voiture aussi bien sur autoroute que sur les petites routes de montagne, il est donc tout-à-fait logique que cela se ressente lors des passages à la pompe.
Au volant
Une citadine a pour vocation principale d’évoluer en milieu urbain et pour cela elle doit être agile, vive et facile à conduire. Autant vous le dire tout de suite, la Mazda 2 répond parfaitement à tous ces critères. Certes, j’aurai aimé ponctuellement un peu plus de puissance, surtout en montagne, mais, dans l’absolu, la réactivité de la voiture est bonne. De plus, l’agrément de conduite proposé par la boite automatique est excellent avec des changements de rapport qui se font en douceur.
Les commandes sont tout naturellement sur-assistées, pas vraiment une surprise de nos jours, mais avec un châssis et une suspension plutôt fermes, mais pas inconfortables, cela permet de proposer un compromis de bonne facture sans tomber dans le style trop mollasson de certaines autres citadines.
Très maniable et bénéficiant d’un bon rayon de braquage, la Mazda 2 se jouera avec aisance de toutes les situations courantes en milieu urbain. Le moteur se montre plutôt discret, même lorsqu’on le cravache un peu, du coup, j’ai beau chercher, je ne lui trouve pas vraiment de défaut à cette troisième génération de la Mazda 2.
En revanche, j’ai été surpris de trouver des palettes au volant et la présence d’un bouton activant un mode Sport. Franchement, je ne vois pas vraiment l’intérêt sur un modèle tel que celui-ci, et cela se confirme à l’utilisation, ça n’apporte vraiment pas grand-chose de plus. J’estime que ce genre d’attribut aurait plus sa place dans une hypothétique version MPS (référence aux précédentes générations de Mazda 3 et Mazda 6 disponibles en déclinaisons sportives) équipée d’un moteur boosté. Malheureusement, le constructeur semble avoir totalement abandonné cette voie. On ne peut que le déplorer, quand on voit le succès des petites sportives telles que la 208 GTI, la Fiesta ST, la Clio RS, la DS3 Racing, la Polo GTI et autres Adam S ou Corsa OPC. Cette dernière sera d’ailleurs prochainement à l’essai sur Wheels And You.
Verdict
Conquis par son style, satisfait par sa motorisation, je suis en mesure de confirmer que le ramage de cette Mazda 2 est à la hauteur de son plumage. J’ose même évoquer un face-à-face avec une Fiat 500 ou une Mini, deux icônes du segment reconnues pour leur design savoureux et look très tendance, mais qui sont respectivement de moins bonne facture et bien plus chères que notre essai du jour. Je trouve donc cette Mazda 2 très élégante et je suis sensible à la prestance et au charme qu’elle dégage. Je persiste donc, et je signe, en affirmant qu’à mes yeux elle est clairement la citadine la plus désirable du moment avec, pour seule véritable concurrente, l’Opel Adam qui, tout comme la Fiat 500, présente le désavantage de n’être disponible qu’en trois portes.
Proposée dès CHF 15’650.- (moteur 75 CV, boite manuelle 5 rapports et finition entrée de gamme « Challenge »), la Mazda 2 affiche des tarifs dans la moyenne du segment avec, en prime, un look nettement plus audacieux et plaisant que ses concurrentes. Notre modèle d’essai très bien équipé culmine à CHF 27’869.- hors rabais et actions en vigueur actuellement, je pense notamment au système de navigation offert.
A en croire les récents résultats annoncés par la marque, la clientèle répond présent puisque, pour la dernière année fiscale (terminée au 31 mars 2015), Mazda annonce une augmentation des ventes de 5% au niveau mondial (1’397’000 véhicules), et de 14% rien que pour l’Europe. De plus, pour la deuxième année consécutive, le constructeur établit un nouveau record en termes de profit, affichant une augmentation de 11%. Avec l’arrivée sur le marché du CX-3 et de la nouvelle MX-5, deux voitures dont nous vous proposerons des essais complets tout prochainement, Mazda entend encore accroitre ses ventes pour cette nouvelle année, avec une estimation de 1’490’000 unités, ce qui représenterait une nouvelle progression de 7%.
Si vous êtes sur le point de changer votre petite voiture ou à la recherche d’un deuxième véhicule à vocation urbaine, voire acquérir votre toute première voiture, je ne peux que vous encourager à aller découvrir cette nouvelle Mazda 2.
Prix et options – Mazda 2 S-G 90 AT Revolution LWH
Prix de base : CHF 24’900.-
Peinture métallisée spéciale « Soul Red » : CHF 950.-
Système Navigation : CHF 700.-
Sièges semi-cuir Off White : CHF 1’250.-
Jeu de Tapis Luxury : CHF 69.-
Prix TOTAL : CHF 27’869.-
Pour partager vos impressions, rendez-vous sur le forum UltraSportives.
Nos remerciements à Mazda (Suisse) SA pour le prêt de cette Mazda 2.
A lire aussi
Essai – Mazda 3 : La preuve par 2… litres
Essai – Mazda 6 Sport Wagon : Break confirmé !
Essai – Mazda CX-5 : “Zoom, zoom” sur Skyactiv
Nouveauté – Mazda MX-5 4ème génération
Economie – Collaboration entre Mazda et Fiat