01 December 2015
2015-12-01
Huit ans après la sortie de la première Opel Corsa OPC, basée sur la Corsa D et son châssis mis à mal par un moteur rageur, la marque au blitz nous propose à nouveau un modèle OPC sur sa Corsa E. Une petite germanique vient donc épauler la Ford Fiesta ST pour concurrencer les références françaises chez les compactes sportives que sont les Renault Clio RS Trophy et Peugeot 208 GTi 30th récemment essayées au sein de notre rédaction.
Texte : Julien Monnay / Photos : François Cuany, Julien Monnay
Alors que le modèle Corsa en est à sa cinquième génération, ce n’est que la 2ème fois que la branche OPC (Opel Performance Center) se penche sur cette citadine.
En effet, ce département sportif de la marque avait été crée en 1997 et, jusqu’alors, les versions sportives d’Opel étaient uniquement badgées GSi. Depuis 18 ans, OPC propose des autos sportives avec des moteurs au tempérament de feu, que ce soit sur les modèles Astra, Vectra et j’en passe.
En 2007, elle se consacre enfin à la Corsa et remet le couvert sur la dernière génération avec ce nouveau modèle de Corsa badgé OPC et présenté en première mondiale au Salon de Genève 2015.
A l’extérieur
La précédente génération se montrait déjà agressive sur le plan esthétique et cette nouvelle version persiste, avec sa proue plongeante. De généreuses entrées d’air sont présentes dans le bouclier avant, que ce soit l’énorme prise d’air centrale, accueillant le sigle en éclair, ou les deux prises d’air factices en-dessous des phares. Une nouvelle et large prise d’air, factice également, située entre le haut du bouclier et le capot moteur, fait son apparition.
Le profil est souligné par une ceinture de caisse plutôt haute et la forme du dernier montant, dont le vitrage donne l’impression d’avoir une ligne de toit descendante terminée par un imposant becquet arrière. Les jantes de 18 pouces bi-ton et les bas de caisse enveloppants renforcent son côté sportif, sans oublier la poupe qui accueille toujours un large diffuseur central. Cette fois-ci il est entouré par deux sorties d’échappement de chez Remus, et non plus par une sortie centrale triangulaire, signature de l’ancien modèle.
La teinte Azur Blue, couleur réservée aux véhicules badgés OPC, ne fait pas dans la discrétion et renforce également son look dynamique.
A l’intérieur
L’habitacle, entièrement tendu de noir, se montre triste et peu avenant. Heureusement, notre modèle d’essai est équipé de l’option sièges sport (CHF 1’400.-) et les sublimes baquets Recaro recouverts de cuir donnent dans la sportivité à 100%. Leur maintien est parfait et l’assise demeure vraiment confortable. L’accessibilité aux places arrière est toujours compliquée quand les petites sportives sont équipées de baquets, mais on finit par s’y faire.
Nouveauté par rapport au modèle précédent, l’arrivée d’un volant en cuir à méplat agréable à regarder mais souffrant d’une gaine très épaisse. Autre point décevant, le nouveau levier de vitesses avec un pommeau de grande taille et de forme beaucoup trop anguleuse qui fait davantage penser à un monospace qu’à une voiture sportive. Sa prise en main s’avère inconfortable, voire désagréable.
Pour le reste de l’habitacle, peu de sportivité mais une qualité des matériaux utilisés en nette progression et surclassant l’ensemble de ses concurrentes parmi les bombinettes françaises. La planche de bord est agréable à l’œil et au toucher, mais les commandes du bloc de climatisation et l’écran couleur tactile multimédia de 7’’ sont placés beaucoup trop bas, ce qui en péjore l’utilisation.
Sous le capot
Nous trouvons sous le capot, comme sous celui de ses concurrentes, un 4 cylindres 1,6 litres turbocompressé de plus de 200 CV. En effet, la Corsa OPC atteint 207 CV à 5’800 t/min, soit 15 CV de plus que la précédente version, pour un couple de 245 Nm de 1’900 t/min à 5’800 t/min, et même 280 Nm grâce à l’overboost. Le tout est couplé à une boîte manuelle à 6 vitesses au débattement court, mais aux synchros pour le moins rugueux.
Les accélérations ont fait un véritable bond en avant, avec un 0 à 100 km/h atteint en 6,8 sec, soit près d’une demi-seconde plus vite que le modèle précédent. Les reprises sont en net progrès également, mais comme sur tous les 1’600 cm3 turbocompressés, la puissance a tendance à s’essouffler dans les hauts régimes.
Autre nouveauté, et pas des moindres, un pack OPC Performance est disponible en option (CHF 3’300.-) et permet d’équiper cette Corsa d’un différentiel autobloquant mécanique à lamelles de Drexler, de freins Brembo au diamètre augmenté à l’avant (pour atteindre 330mm), de réglages châssis Performance et de roues en 18’’ avec les fameux pneus Michelin Pilot SuperSport à gomme tendre. Cette option devrait directement être montée de série sur toutes sportives… Merci à une marque généraliste comme Opel de nous donner la possibilité d’équiper une petite sportive de tels éléments dignes d’une voiture de course.
Au volant
La position de conduite est correcte, avec un siège et un volant réglables en hauteur et en profondeur, mais elle reste, à mon goût, un peu trop haute pour une sportive. Le pédalier, avec ses trois pédales en aluminium, se prête bien au talon-pointe. Les fonds de compteur teintés de bleu donnent une touche de couleur bienvenue dans cet habitacle plutôt sombre.
La prise en main est facile grâce à des commandes qui ne sont pas trop fermes. La mécanique se fait discrète, trop discrète même, dans l’habitacle, alors que les passants en ont pour leurs oreilles, avec le souffle du turbo s’extirpant de la double sortie d’échappement Remus.
Les suspensions, confortables sur autoroutes aux bitumes de bonne qualité, deviennent assez fermes, comme sur la plupart des sportives, quand la route devient irrégulière. Ce phénomène est principalement dû au fait que la Corsa OPC est équipée de suspensions innovantes de chez Koni, avec la technologie FSD (Frequency Selective Damping), qui permet d’adapter les suspensions à la fréquence de déplacement du véhicule.
Le comportement de notre voiture d’essai, équipée du Pack OPC Performance et ses réglages de châssis typés sport, se montre efficace et sain, permettant des passages en courbes à des vitesses étonnantes. Mais force est de constater qu’elle n’a pas le don d’enrouler les virages comme savent si bien le faire les petites françaises…
La motricité est très correcte grâce à son différentiel autobloquant mécanique et ses pneus Super Sport, et elle permet de s’extirper des virages comme une balle. Malheureusement, les remontées d’informations dans la direction sont floues et cette dernière est trop assistée. La confiance n’est donc pas toujours au rendez-vous et le train avant manque de précision en entrée de courbe.
Niveau consommation, j’ai arrêté une valeur moyenne de 9,2 l/100km, nettement plus élevée que les 7,5 l/100km annoncés par le constructeur allemand. Ceci est sans doute le fait de son utilisation principalement urbaine, ainsi que sportive dans la campagne genevoise, les trajets autoroutiers s’étant fait rare durant mon essai.
Verdict
Opel, par le biais de son département sportif OPC, nous propose une évolution de sa compacte sportive avec un châssis revu et une qualité des matériaux utilisés digne de modèles de la gamme supérieure. La sportivité est bien au rendez-vous grâce à un design résolument dynamique, ainsi que son moteur bouillant et son châssis sport, du moins avec l’option Pack OPC Performance.
Certes, la Corsa OPC est moins performante que ses concurrentes, car moins affutée dans l’extrême que le sont les Peugeot 208 GTi 30th et Renault Clio RS Trophy, mais pour une utilisation quotidienne, sans avoir pour vocation d’aller limer les circuits, elle procure suffisamment de sensations sportives à son conducteur et garde un bon niveau de confort. Par ailleurs, l’agrément dans l’habitacle est nettement supérieur à celui des concurrentes.
Avec un intérieur tout revêtu de cuir, que ce soit les magnifiques sièges baquet Recaro à l’avant ou le volant à méplats qui sont également chauffants, l’équipement disponible est digne de voitures de gammes supérieures pour un prix affiché comparable à celui de ses rivales. L’écran multimédia tactile couleur de 7’’ est de bonne qualité, mais je n’arrive décidemment pas à m’habituer au système GPS d’Opel qui n’est pas intégré à la voiture et passe par la déportation de celui de notre smartphone sur l’écran du cockpit.
Côté tarif, notre Corsa OPC, avec son prix de base juste au-dessus des CHF 30’000.-, se situe dans la même gamme de prix que ses concurrentes directes. Mais cela reste dans la moyenne haute du tableau par le fait que ce qui rend cette auto désirable se trouve dans la liste des options, que ce soit les sièges baquets cuir (CHF 1’400.-) ou le Pack OPC Performance (CHF 3’300.-). Il faut reconnaître que la qualité des matériaux utilisés se paie, tout comme les différents éléments mécaniques sportifs du Pack Performance.
Prix et options – Opel Corsa OPC “Pack Performance”
Prix de base : CHF 30’700.-
Peinture métallisée deux couches Azure Blue : CHF 650.-
Caméra avant : CHF 650.-
(avec indicateur de distance, reconnaissance des panneaux, etc…)
Caméra de recul : CHF 150.-
Pack communication : CHF 550.-
(écran tactile 7″, téléphone, navigation, etc…)
Climatisation automatique : CHF 400.-
Pack visibilité et éclairage : CHF 200.-
(capteur de pluie, feux de route automatique)
Park-Pilot à l’avant et à l’arrière : CHF 700.-
Vitres athermiques Solar Protect à l’arrière surteintées : CHF 350.-
Pack OPC Performance : CHF 3’300.-
(freins Brembo, différentiel autoblocant mécanique, jantes alu 18″, réglages du train roulant Performance)
Sièges sport OPC en cuir nappa chauffant avec volant chauffant : CHF 1’400.-
Prix TOTAL : CHF 39’050.-
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Nos remerciements à Opel Suisse / GM Suisse SA pour le prêt de cette Opel Corsa OPC, ainsi qu’au garage Milliet SA à Crissier pour leur soutien logistique.
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