18 March 2013
2013-03-18
Répartis sur 80’000 m2, plus de 70 constructeurs sont venus présenter à Genève 130 nouveautés mondiales, européennes ou suisses, dont 10% sous la forme d’une voiture hybride ou 100% alternatif. Le point sur un secteur automobile en pleine mutation.
Texte : Tony da Silva / Photos : Bob de Graffenried
Depuis cinq ans, l’industrie automobile a connu deux chocs importants dont le premier a eu lieu en 2008 avec un baril de pétrole qui a atteint un prix inédit à USD 147.-, entraînant un prix à la pompe prohibitif. Dans un second temps, la récession mondiale qui a suivi a mis à genoux des constructeurs importants en Amérique mais aussi en Europe et sans une intervention directe de plusieurs Etats, beaucoup de marques auraient simplement et purement disparu.
Pour le secteur, ces deux évènements ont retenti comme un coup de semonce car globalement, il y a 5 ans, le marché était structuré autour de véhicules avec des moteurs à explosion gourmands en pétrole. En résumé, peu de marques proposaient une alternative crédible ou des modèles à très faible consommation en particulier en Amérique.
Aujourd’hui, après cinq ans de développement acharné, le secteur a clairement évolué et se divise en trois catégories distinctes: les automobiles avec des systèmes de propulsion classique, les moteurs hybrides ou 100% alternatifs et enfin, les monstres de la route.
La première catégorie est en réalité en pleine révolution avec des consommations sans cesse revues à la baisse à chaque nouvelle génération de moteur. Mais elle reste mue par un moteur classique. À mon avis, les constructeurs sont surtout en train d’analyser ce qu’il va advenir de la seconde catégorie qui a été développée dans la foulée de la crise de 2008, c’est à dire les modèles hybrides ou 100% électriques. Différentes technologies sont à l’épreuve et si le moteur à explosion existe depuis plus d’un siècle et qu’on en connaît tous les avantages et défauts, il en va autrement de l’hybride et autre moteur 100% électrique.
Il faudra sûrement quelques années pour tirer un premier bilan et encore plus de temps pour que le secteur adopte la solution qui offre le meilleur compromis au regard de cette équation: prix, sécurité, autonomie, performance et pérennité. Je ne parle même pas du succès de ces véhicules auprès des clients puisque pour le moment, avec un prix du baril redescendu à USD 92.-, l’adoption est timide pour ne pas dire au point mort.
Alors que l’industrie automobile cherche la meilleure solution pour se passer du sacro saint pétrole, il y a d’autres marques qui font un véritable pied de nez à la crise et dans une moindre mesure, à la consommation de carburant dans la troisième et dernière catégorie… Ferrari, Lamborghini, McLaren, Pagani, Bugatti et autres font partie de ces marques qui produisent des automobiles aux performances stratosphériques. Pour l’édition 2013, c’est le choc des titans et rien n’est assez beau, puissant, démesuré ou assez noble pour offrir aux clients fortunés une machine toujours plus performante et exclusive. Les formes sont exubérantes et les spécifications flirtent avec des chiffres inimaginables.
Alors que l’industrie automobile vendra un peu plus de 70 millions de véhicules en 2013, c’est bien ces quelques centaines de voitures exceptionnelles qui nous font encore rêver. Dans quelques décennies, quand on les reverra dans un musée ou dans les archives de Wheels And You, on se dira avec une nostalgie à peine voilée: j’y étais, comme 690’000 autres visiteurs.
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