Essai – MG Motor Cyberster 4WD : Ça décoiffe en silence

Avec l’avènement de la voiture électrique, l’automobile passion devient plus rare, exception faite des constructeurs haut de gamme dévoués à la performance. Mais voilà que MG, marque iconique anglaise maintenant totalement sous contrôle chinois, vient agrémenter son catalogue avec le Cyberster, un roadster 2 places 100% électrique aux allures de concept-car. Autant le dire sans attendre, ça décoiffe, même sans bruit d’échappement. Mais est-ce que ça procure autant de plaisir qu’un petit cabriolet d’antan ? Il est temps de le vérifier.

  • Deux moteurs électriques
  • 375 kW (510 ch)
  • 725 Nm
  • Transmission à rapport unique
  • Vitesse maxi : 200 km/h
  • 0 à 100 km/h en 3.2 sec.
  • Poids : 2’060 kg
  • Long./larg./haut. (mm): 4’535 x 1’913 x 1’329
  • Conso. mesurée : 17.73 kWh/100 km
  • Emissions de CO2: 0 g/km (A)
  • dès CHF 67’990.-, mod. essayé CHF 69’290.-


Texte : Sébastien Morand / Photos : Claude-Alain Ferrière, Sébastien Morand


Là où beaucoup de constructeurs, dont MG Motor, se lancent dans l’électrique avec des SUV ou des berlines qui se ressemblent beaucoup, la marque chinoise conserve encore un lien avec son passé britannique en proposant le Cyberster. Certes, il est bien loin le temps des légendaires MG A et MG B, puis de la MG F lancée en 1995, appelée ensuite TF, qui s’est éteinte en 2011. Malgré la passation de capital entre l’Angleterre et la Chine, avec le Cyberster, les actuels dirigeants de MG semblent vouloir maintenir un attachement à l’ADN historique d’une marque qui a vu le jour il y a plus de 100 ans, en 1924.

Stricte 2 places, le Cyberster est pourvu de motorisations exclusivement électriques proposées en deux ou quatre roues motrices ; c’est cette dernière déclinaison dont nous prenons le volant aujourd’hui.

A l’extérieur

La MG Cyberster ne passe pas inaperçu avec son look original, élégant et sportif, auquel on peut trouver quelques ressemblances avec la Jaguar F-Type, voire la Mazda MX-5. A mes yeux, sa face avant s’affirme par rapport à ces dernières et son identité asiatique est bel et bien marquée. Je trouve d’ailleurs que la capot plongeant et le bouclier légèrement pointu font penser à la proue d’une Toyota Supra. Les optiques acérées renforcent son style, tout comme les très belles jantes.

Sur les flancs, c’est là que les similitudes avec la F-Type sont les plus flagrantes. Elle a même un petit air d’Aston Martin avec les éléments en retrait du passage de roue avant. Clou du spectacle, l’ouverture des portes en élytre ; c’est spectaculaire, je suis fan. A l’utilisation et pour autant qu’on ait suffisamment de hauteur, c’est beaucoup plus pratique qu’on peut l’imaginer car cela nécessite moins d’espace latéral. Notons qu’il est possible de régler l’amplitude de l’ouverture au pourcentage près. A 80%, je n’ai jamais été embêté.

L’arrière est plus angulaire mais c’est cette partie que j’apprécie le plus, notamment la signature lumineuse avec des flèches en guise de clignotant ; c’est très réussi. Je relève aussi que l’auto est tout aussi belle avec ou sans la capote en place, les designers ont vraiment eu un excellent coup de crayon.

A l’intérieur

Au moment de m’installer à bord, je découvre un univers totalement orienté vers le conducteur, avec un combiné d’écrans disposés en panoramique qui font sensation. Cela en jette d’autant qu’aussi bien la présentation que la qualité de finition sont vraiment du plus bel effet.

Par contre, en termes d’ergonomie à l’utilisation, ce n’est vraiment pas une sinécure. La répartition des fonctions entre les deux écrans situés de chaque côté du compteur et l’écran vertical de la console centrale est à mes yeux catastrophique. On passe son temps à chercher les réglages au travers des différents écrans et menus. Même après deux semaines d’utilisation, je m’y perdais encore. Autre désagrément, les écrans de part et d’autre du compteur sont partiellement cachés par le volant et leur utilisation quotidienne n’est vraiment pas pratique. Rajoutons quelques bugs de fonctionnement au niveau du Car Play (filaire) et de la radio qui ont entachés mon expérience ; on peut supposer que ça vient de ma voiture d’essai, une des premières arrivées sur le marché suisse il y a un peu plus d’une année.

Autre gros bémol à mon sens, la position de conduite beaucoup trop haute. J’ai la sensation d’être assis sur une chaise de bureau et ça ne colle pas du tout à l’esprit d’un roadster. Je suppose que ça vient des batteries situées dans le plancher sous les sièges. Il aurait fallu les mettre plus en avant et ainsi proposer une assise plus basse, avec les jambes quasiment à plat, comme dans une monoplace, ça aurait été parfait. Seul avantage de cette assise haute, la visibilité périphérique ne souffre pas de critique.

Si on peut regretter l’absence d’un « frunk » (coffre avant), je trouve la malle arrière de 249 litres plutôt généreuse ; il y a aussi un espace de rangement derrière les sièges qui permet de glisser une mallette ou un sac à main, voire même un petit sac de sport ou de voyage.

Sous le capot

On ne va pas se mentir, j’aurais beaucoup aimé trouver un moteur thermique sous le capot de ce Cyberster mais il n’en est rien. Le roadster chinois dispose exclusivement de motorisations électriques, deux moteurs sur la version 4WD, un sur chaque essieu. L’ensemble développe une puissance de 375 kW (510 ch) pour un couple de 725 Nm. Ça promet de sacrées sensations même s’il faut conjuguer avec le poids légèrement supérieur à 2 tonnes.

Bien évidemment – et ce n’est pas nouveau – avec une motorisation électrique, c’est toujours assez spectaculaire. Le 0 à 100 km/h est abattu en 3.2 secondes et lorsqu’on active le mode « Super Sport », ça décoiffe brutalement. Mais personnellement, je trouve toujours que c’est un peu « lisse ». Je n’ai pas constaté de grandes différences entre les différents modes si ce n’est la réactivité de l’accélérateur. Bref, c’est amusant d’écraser la pédale 2-3 fois mais ensuite, je me prends vite au jeu de parcourir un maximum de kilomètres en utilisant le moins d’énergie possible.

Equipée d’une batterie de 77 kWh (74,4 kWh de capacité nette), avec une consommation en cycle mixte WLTP annoncée à 19.1 kWh/100km, le constructeur nous promet une autonomie d’environ 443 km. Pour ma part, sur l’ensemble de mon essai comprenant passablement d’autoroute, j’ai mesuré une moyenne de 17.73 kWh/100km.

Au volant

J’étais vraiment curieux de prendre le volant de cette MG Cyberster pour découvrir la sensation de rouler cheveux en vent avec la quiétude d’un véhicule à motorisation électrique. J’avoue ne pas être déçu de l’expérience et c’est clairement le point fort du Cyberster. Certes, les bruits de roulement et du vent ne procurent pas le même feeling que dans une voiture électrique bénéficiant d’une bonne isolation phonique mais quel plaisir de parcourir la campagne, en plein air, sans subir les nuisances sonores et les vibrations d’un moteur thermique.

A l’inverse, quel dommage qu’un tel roadster ne transmette pas un meilleur ressenti à son volant tant les retours dans la direction sont inexistants. Accentué par la position de conduite trop haute, le poids de l’auto et un châssis sans réglages véritablement sportifs ne confèrent pas un tempérament très dynamique à vos balades. Même si les accélérations et relances sont impressionnantes, au global, c’est un peu trop fade à mon goût.

Sans compter qu’avec des suspensions relativement fermes, le confort n’est pas optimal. En fait, pour profiter pleinement des atouts du Cyberster, il faut rouler à un rythme de sénateur et se balader tranquillement.

Je note aussi qu’une fois le toit fermé, le silence à bord est de mise. Rien à redire en matière d’isolation phonique, ce qui n’est pas négligeable si on entend utiliser son Cyberster au quotidien, ce qu’il est parfaitement envisageable de prévoir, quelle que soit la saison grâce aux quatre roues motrices.

Verdict

Au final, même si l’agrément de conduite n’est pas totalement à la hauteur de mes attentes, j’admets que la MG Cyberster propose un package très intéressant, avec une personnalité unique. Je trouve son design très réussi et j’ai un coup de cœur pour l’ouverture des portes en élytre. L’auto propose aussi un combo « électrique / cabriolet / 4×4 » inédit et c’est plutôt cool.

De plus, avec un tarif de base de CHF 67’990.- (CHF 63’990.- pour la version à 2 roues motrices), je trouve le prix du Cyberster 4WD parfaitement acceptable. Bien sûr, elle ne vise pas la majorité des automobilistes mais ce n’est pas le but du constructeur ; je suis par contre convaincu que quelques curieux de l’époque du Tesla Roadster pourraient y trouver un véritable intérêt.

Prix et options – MG Motor Cyberster 4WD 77 kWh

Prix de base : CHF 67’990.-

Peinture métallisée “Andes Grey” : CHF 800.-

Intérieur “Noir/Rouge” : CHF 500.-

Prix TOTAL : CHF 69’290.-

Pour partager vos impressions, rendez-vous sur notre page FaceBook.

Nos remerciements à Astara Central Europe – Switzerland (MG Motor Switzerland) pour le prêt de cette MG Cyberster 4WD, ainsi qu’au garage Th. Willy AG à Bern-Bümpliz pour leur soutien logistique.

A lire aussi

Essai – MG Motor MG4 XPower : Une chinoise en Europe

Nouveauté – MG Motor MGS5 EV