Essai – Seat Leon Sportstourer eHybrid : Électrique la semaine, fun le week-end

Depuis la déferlante des SUV sur le marché, les breaks et monospaces se sont faits plus discrets. Le groupe Volkswagen a encore des modèles bien implantés et très prisés par les sociétés, qui partagent une plateforme commune, la MQB. La Seat Leon Sportstourer se distingue de sa concurrente directe, la Skoda Octavia, par la motorisation PHEV la plus puissante des hybrides sur ces deux modèles.

4 cylindres, essence, turbo, 1’498 cm³
204 ch
350 Nm
Boîte de vitesses automatique DSG, 6 rap.
Vitesse maxi : 220 km/h
0 à 100 km/h en 7.9 sec.
Poids : 1’716 kg
Long./larg./haut. (mm): 4’640 x 1’800 x 1’450
Conso. mesurée : 5.2 l/100 km
Emissions CO₂ : 9 g/km (B)
dès CHF 41’900.-, mod. essayé: CHF 49’650.-

Texte et photos : Patrick Schneuwly

La Seat Leon sous cette forme, on la voit déjà depuis un certain temps. En 2021, j’essayais la berline eTSI et elle m’avait déjà séduit par de bons chiffres de consommation et par son confort d’utilisation. Quatre ans après, le look n’est pas daté. Cependant, on sent bien que la marque Cupra occupe beaucoup plus le groupe Volkswagen que les modèles « vieillissant » de Seat. Derrière cette façade, on a cependant un break très agréable à conduire, bien motorisé, bien équipé et proposé à prix compétitif. Pour contrer la tendance des SUV, cette voiture se positionne à merveille.

L’autonomie annoncée de la batterie permet de rouler électrique au quotidien alors que le moteur thermique permet d’aborder de longues distances ou de mener un rythme sportif digne d’une FR. Le meilleur compromis pour faire des économies et prendre du plaisir au volant ? Peut-être bien, il est temps de le vérifier.

A l’extérieur

Les galbes de la Leon Sportstourer sont avantageux, son design est fluide avec des touches de sportivité. Des touches discrètes car il faut laisser de la place à Cupra, le pendant sportif de Seat. La couleur de cette voiture d’essai se nomme Fiord Blue. La première fois que je l’ai vue, j’ai pensé à une erreur sur la configuration car je croyais qu’elle était grise. Pourtant, je me suis vite habitué à cette teinte alors que certains la comparent à une simple couche d’apprêt.

Les phares et leur signature LED, enfoncés par rapport à la calandre, sont pour moi la partie la plus réussie, suivi du bandeau rouge qui relie les feux arrière et des rétroviseurs assez chics. Ils sont couverts d’une imitation alu, comme les deux lèvres sous les antibrouillards et le contour de la grille frontale.

Les jantes 18″ bitons sont à leur avantage, comme les traits marqués de la carrosserie qui donnent du relief aux ailes. Par contre, les deux anneaux chromés qui imitent des échappements dans le diffuseur arrière sont de trop. Une FR mériterait de vraies sorties, pas ces appendices factices.

A l’intérieur

L’habitacle de la Leon continue de me plaire, bien qu’il me manque des boutons physiques sous le grand écran central. Skoda les a dans l’Octavia, différenciation des deux modèles. L’option à CHF 400.- qui propose l’arc LED coloré d’une portière à l’autre est selon moi un must have. D’une teinte à l’autre, le changement d’ambiance est frappant et aide à oublier que l’aménagement a plus de 4 ans.

Dans cette voiture à cinquante mille francs, l’équipement est pléthorique. La climatisation automatique se déploie sur 3 zones ; les passagers arrière ont leur propre réglage situé juste au-dessus de 2 prises USB-C, l’idéal pour voyager en famille avec des périphériques à charger. Le tunnel central intègre le bouton START et le sélecteur de vitesse mais le tout prend énormément de place pour pas grand-chose. Il y a un emplacement pour charger un smartphone par induction, de petits vide-poches mais l’espace pourrait être mieux exploité.

Le choix de matériaux des habillages est rationnel : ce qui est à portée de main est agréable au toucher, ce qui est éclairé est assez joli et quand on s’éloigne des occupants, des plastiques moins flatteurs sont employés. Les poignées de portes sont gainées de cuir comme le volant, l’assise des sièges est en cuir retourné qui contraste avec le cuir lisse employé ailleurs et assemblé avec des surpiqures rouges.

Comme c’est une hybride rechargeable, le coffre se voit amputé de tout l’espace qu’on trouve normalement sous le plancher. Un rangement peut accueillir les câbles de charge pour prise domestique et bornes de recharge mais il ne fait pas toute la profondeur du coffre. Le volume fait 470 litres contre 620 sur la version thermique exempte de batteries.

Sous le capot

Le 4 cylindres TSI de 1’498 cm3 de la Leon e-Hybrid est assisté par un moteur électrique de 85 kW (115 ch), ainsi l’ensemble propose une puissance cumulée de 204 ch pour un couple de 350 Nm. Grâce à sa batterie de 20 kWh, la voiture peut parcourir plus de 100 km sans le moteur thermique. Le constructeur annonce 130 km et lors de l’essai, j’ai atteint 115 km.

La transmission accolée au moteur est une DSG à 6 rapports alors que la version à 7 rapports n’est pas encore disponible pour la motorisation PHEV. Ce n’est pas vraiment gênant car bon nombre de trajets se font en électrique et lorsque le moteur thermique vient en renfort, les changements de vitesses sont peu perceptibles.

Les aides à la conduite sont nombreuses mais pas complètes. Par exemple, il n’y a pas de caméras 360°, uniquement les radars et la caméra de recul. On a droit à un régulateur de vitesse actif mais pas au Travel Assist ; la voiture est donc capable de reconnaître la signalisation. Elle vous le rappelle à chaque dépassement de vitesse avec un avertissement sonore impossible à désactiver de manière permanente. Il revient quand on met le contact.

Au volant

Avec 4.64 mètres, on se sent à bord d’une voiture plutôt longue, avec une bonne visibilité sauf vers l’angle avant droit. La ceinture de caisse est basse, 1.45 m du sol, ce n’est pas beaucoup. Même avec le siège au plus haut, on ne voit pas l’extrémité du capot. Grâce au réglage adaptatif du châssis (DCC), on peut contrôler le comportement de la direction et de la suspension, facilitant la rotation du volant pour évoluer dans le trafic.

Malgré l’encombrement, elle se mue très bien dans un rôle de citadine. Je l’ai déjà évoqué, on peut parcourir plus d’une centaine de kilomètres sans consommer de carburant. Les usagers qui ont une borne de charge et ne dépassent pas cette distance au quotidien disposent ainsi d’une voiture électrique 5 jours par semaine. Au tableau de bord, on voit toujours l’autonomie de 660 km affichée pour le moteur thermique.

L’opportunité d’un trajet de 2 x 250 km en Suisse me permet de comparer la consommation en partant avec une batterie pleine et en rentrant uniquement en thermique. Résultat, 3.0 l et 8.3 kWh aux 100 km dans un sens, avec 20 km d’électricité utilisé pour la partie urbaine à la fin du trajet, calculée par la navigation de la voiture. Pour le retour, la consommation thermique monte à 5.2 l/100 km. Dernier chiffre, celui de 10.2 kWh/100km consommés sur l’ensemble de la période d’essai. J’ai plus l’habitude de chiffres entre 13 à 15.

En mode Sport ou en ayant le pied lourd, le moteur essence se réveille. Sur un itinéraire sinueux, je découvre un côté de la Leon que je ne soupçonnais pas. Le mix entre le couple électrique et l’allonge du 4 cylindres met en valeur l’équilibre du châssis. Les batteries dans le coffre répartissent les masses, la direction durcie donne une sensation de précision étonnante. En restant à la limite légale dans les virages, point de sous-virage ; il ne se manifeste que plus tard. Un visage auquel on ne s’attend pas d’une voiture PHEV économique.

Verdict

Alors que je me documente pour rédiger cet essai, je ne vois plus la finition “Move FR” sur le site à ce jour. Plutôt étrange, surtout qu’elle conjugue de nombreux avantages pour certains clients, toutefois d’autres versions offrent également des configurations intéressantes. Cette Leon Sportstourer eHybrid peut parfaitement devenir la seule voiture d’un foyer de 4 personnes avec une prise de charge. Même à 40 km d’une ville, la majorité des trajets peut se faire en électrique et le plaisir de conduite peut aussi être au rendez-vous.

Avec près de 5 ans d’existence, on peut s’attendre à un remplacement prochain mais s’il vous plait Seat, proposez-nous toujours cette polyvalence qui fonctionne bien grâce à l’accord abouti entre motorisation et châssis.

Prix et options – Seat Leon Sportstourer eHybrid “Move FR”

Prix de base : CHF 49’250.-

BeatsAudio Sound System : CHF 650.-

Paquet systèmes d’assistance au conducteur : CHF 800.-

Jantes en alu 18” PERFORM : CHF 900.-

Hayon à ouverture et fermeture électrique : CHF 650.-

SEAT Connectivity Box : CHF 250.-

Eclairage d’ambiance LED Wrapa : CHF 400.-

Sièges finition Dinamica : CHF 1’000.-

Réduction du prix volant cuir : CHF -100.-

Bonus MOVE FR : CHF -4’150.-

Prix TOTAL : CHF 49’650.-

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Nos remerciements à Seat Suisse (AMAG AG) pour le prêt de cette Seat Leon Sportstourer eHybrid, ainsi qu’au garage AMAG Crissier pour leur soutien logistique.