Essai – Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI : Une belle variante
Il souffle un vent de renouveau chez Volkswagen pour cette huitième génération de Passat, modèle qui flirte avec presque vingt-deux millions d’exemplaires vendus depuis sa naissance, en 1973. De quoi faire pâlir de jalousie une concurrence de plus en plus féroce.
Texte : Xavier Bais / Photos : François Cuany
Nous avons ici une nouvelle conception de LA Passat. Basée sur la plateforme modulaire « MQB » commune à de nombreux modèles du groupe, cette dernière a une nette tendance à monter en gamme en se rapprochant du registre des premiums. Cela se passe sans trop d’excès stylistique, pour ne pas heurter ce que les clients apprécient le plus dans une Passat : ne jamais aller dans l’ostentatoire tout en offrant un agrément homogène. Voyons si cette mission est réussie.
A l’extérieur
Les proportions globales n’évoluent guère avec 4,77 mètres en longueur soit 2 mm de moins que l’ancienne génération, 1 cm de plus en largeur et 1 cm de moins en hauteur. C’est surtout l’empattement qui diffère grâce à cette nouvelle plateforme, il s’allonge de 8 cm, ce qui offre un gain de place à l’arrière et une stabilité accrue.
A l’œil, elle gagne en élégance et en dynamisme, aidée par des « épaules » plus trapues et une calandre presque agressive. On s’éloigne un peu du côté réservé auquel les dernières générations nous avaient habitués et ce n’est pas pour me déplaire. L’arrière est plus consensuel, surtout sur cette version Variant et reste très typé VW.
J’ai apprécié la couleur bleu métallisé, dite « Harvard », de la carrosserie qui participe grandement à l’élégance de cette Passat et permet de sortir des sempiternels noir ou gris. Esthétiquement la mission est réussie.
A l’intérieur
Que dire si ce n’est que tout respire la qualité dans cet intérieur où les assemblages sont proches de ceux d’une Audi. Les lignes tendues du tableau de bord font penser à un vaisseau spatial. Quel que soit votre gabarit, vous trouverez toujours votre place et vous vous sentirez vite à l’aise. C’est aussi ça la force de cette Passat. Les commandes sont fermes mais précises, les plastiques de bonne qualité. J’avais pour cet essai une finition cuir qui renforce le côté premium ressenti à l’intérieur.
La technologie est au service du conducteur et c’est surtout dans ce domaine que l’on fait un bond vers le futur. Bien installé, je profite sereinement de toutes ces aides et informations relayées par écrans (allant de 5 à 8 pouces) interposés. Le système multimédia est des plus récents et offre tout ce que l’on peut désirer à l’heure actuelle, notamment de rester « connecté ». Avec toute cette technologie, je me sens à la fois comme dans mon bureau et comme dans mon salon.
Derrière l’auto, d’un mouvement de pied (option « Easy Close »), j’ouvre et ferme le coffre. Sympa quand on a les bras chargés. Sur cette Passat Variant, il offre une capacité de rangement impressionnante allant de 605 à 1620 litres, sièges arrière rabattus, mais c’est son seuil de chargement relativement bas (à 60 cm du sol) qui ravira votre dos. On pourrait presque y mettre un (ou deux) duvet(s) et y passer la nuit.
Sous le capot
Essence ou diesel, on trouve dans ce modèle ce qu’il y a de mieux technologiquement parlant. La gamme essence s’étend en puissance de 125 CV à 280 CV. Le tout avec seulement quatre cylindres, voire trois ! Une version de 211 CV « plug in » hybride offrira un agrément certain et ne consommera rien, ou presque. Côté diesel, l’offre va de 120 CV à 240 CV, toujours en quatre cylindres. Ce dernier, tout nouveau, est pour ce faire équipé de deux turbos. Il offre un couple surabondant de 500 Nm et est obligatoirement couplé à la transmission intégrale 4Motion et la boîte automatique DSG.
J’avais aussi la fameuse boîte DSG mais ici avec un deux litres diesel de 150 CV déjà aux normes de dépollution Euro6. Avec tout de même 340 Nm, il offre suffisamment de couple pour avoir de belles relances mais hélas, dans un chant très diesel ! Il se rattrape côté consommation, car, même chargé, il restera sous la barre des 6.5 l/100km (5.9 l/100km relevé en moyenne pour mon essai). Un résultat des plus honorables compte tenu du fait que nous sommes hors catégorie « citadines ». Avec un réservoir de 66 litres l’on arrive à une autonomie proche des 1’200 kilomètres.
Au volant
Pas de clé mais un bouton poussoir lance cette mécanique diesel au ralenti discret. En poussant les rapports le moteur est plus présent mais reste dans la norme actuelle.
Il faut s’habituer au gabarit de l’auto, surtout en ville, mais avec les aides proposées, ce dernier devient rapidement gérable. Régulateur de vitesse adaptatif, stationnement avec assistances, détecteur de fatigue et même de piéton « intempestif »… Je parlais tout à l’heure de vaisseau spatial, nous n’en sommes plus très loin. Toutes ces assistances favorisent la concentration et soulagent le conducteur dans sa conduite.
C’est sur route et autoroute que la Passat révèle toute sa valeur et son potentiel. Sans être un foudre de guerre, le deux litres s’en sort bien et offre de belles relances, bien aidé par une boite DSG douce et à l’étagement bien calculé. Ce que j’ai apprécié, c’est la disponibilité des 340 Nm dès 1750 t/min. Cela m’a permis de rouler sur le couple sans avoir besoin de relancer en montant haut dans les tours.
La Passat est vraiment une berline familiale homogène et très confortable. Elle plaira aussi aux gros rouleurs qui ont toujours besoin de place pour transporter ses marchandises.
Le châssis, avec cet empattement rallongé, n’est pas joueur ni vraiment vif. Mais est-ce vraiment ce qu’on lui demande ? La Passat s’avère sereine et stable en toute situation, y compris chargée et en appui dans les courbes. Un plaisir rassurant à défaut d’être vraiment exaltant. Le tout dans un silence de fonctionnement digne du segment premium.
Seul petit bémol : la direction. Elle semble moins précise ou disons plutôt plus lourde que celle qu’offre une Peugeot 508 qui, rappelons-le, excelle dans ce domaine. Cela n’empêche pas la VW d’offrir un agrément global des plus satisfaisants et, au sortir de l’autoroute, de rester plaisante à manier.
Le freinage est endurant et progressif. J’ai bien aimé son « toucher » de pédale bien ferme. A noter que la Passat a perdu 85 kilos par rapport à l’ancienne génération, ce qui aide aussi à mieux freiner.
Verdict
La nouvelle Volkswagen Passat est une auto séduisante à l’apparence plus dynamique que la mouture précédente, voire même sportive, offrant au quadragénaire la possibilité d’emmener sa petite famille sans être obligé de rouler en voiture au look « pépère ».
Cette génération monte même suffisamment en gamme pour inquiéter les best-sellers « premiums » que sont les BMW Série 3, Mercedes Classe C et autres cousines comme l’Audi A4. La qualité est bien là, l’équipement, associé à certaines options, offre ce qu’un premium doit offrir, le tout en allégeant moins le portemonnaie et en restant plus discret.
Je pourrais juste lui reprocher l’absence d’une motorisation plus noble comme un six cylindres. Mais à l’heure actuelle où le downsizing est légion et où on « turbotise » à tout va, est-ce franchement un grand reproche ? Elle reste avant tout une grande routière et, dans cette version Variant, elle permet d’emmener beaucoup et très loin. Le prix est justifié. Il y a moins cher, mais ce n’est pas une Passat. Il y a aussi plus cher, mais ce n’est plus une Passat. A vous de voir.
Prix et options – Volkswagen Passat Variant 2.0 TDI “Highline”
Prix de base : CHF 49’150.-
Peinture métalisée “Harvard Blue” : CHF 870.-
Habillage cuir “Nappa” : CHF 940.-
Pack Fleetline : CHF 5’230.-
Airbag lat. et prét. AR : CHF 610.-
Pack assistance conduite high : CHF 1’890.-
“Easy Open” : CHF 980.-
Vitres sécu. latérales : CHF 880.-
VW Garantie + 3 ans/100’000km : CHF 590.-
Avantage client Fleetline : CHF – 1’670.-
Illumination ambiance : CHF – 310.-
Prime fan sept 2014 : CHF – 2’000.-
Prix TOTAL : CHF 57’160.-
Pour partager vos impressions, rendez-vous sur le forum UltraSportives.
Nos remerciements à Volkswagen Suisse (AMAG) pour le prêt de cette VW Passat Variant.
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