Essai – Mini Cooper S MkIII 5 portes : High-tech chic pour vintage choc
Des roues aux quatre coins, un pare-brise vertical, une bouille ultra sympathique, voilà une auto reconnaissable entre toutes. Le lifting de la dernière mouture ne déroge pas à ces caractéristiques qui font qu’une Mini est une Mini. En variation 5 portes, une version musclée de la bête, j’ai nommé la Cooper S, est passée dans les mains de Wheels And You. Verdict ici.
Texte : Patrick Blazek / Photos : François Cuany
Rouler en Mini c’est une affaire de style. Aujourd’hui plus que jamais, le choix d’une telle auto tient d’une joyeuse nostalgie teintée de modernité, d’une originalité sympathique et légèrement décalée.
Avec 302’183 voitures vendues en 2014, la Mini se porte plutôt bien et le succès de ce concentré de bonne humeur ne se dément pas. De fait donc, la présence de cette charmante urbaine sur nos routes n’est pas rare, et sa déclinaison 5 portes pourrait bien étendre encore la palette de sa clientèle.
A l’extérieur
La Mini, c’est un visuel qui surprend et, souvent, réjouit. Au fil des versions, son identité visuelle demeure forte, et c’est tant mieux. Sa frimousse dodue est un appel au sourire, comme ses courbes indémodables. De subtiles retouches, çà et là, lui confèrent une indéniable modernité sans toutefois dénier son adorable look vintage. Amateurs de grands jouets, cette auto est pour vous !
Des phares ronds, à LED sur notre modèle, ainsi que des joues charnues enrobent sa calandre en nid d’abeille caractéristique et des prises d’air présagent du tempérament mécanique de la bête à qui la superbe livrée Blazing Red & Black sied parfaitement.
De profil, l’aspect reste typique d’une Mini, mais les deux portières supplémentaires cassent un peu la ligne et déséquilibrent légèrement son allure générale. Elle n’en demeure pas moins jolie, mais il faut un petit moment pour s’habituer à ses mensurations allongées, ainsi qu’aux portières supplémentaires.
En effet, la Mini Cooper S 5 portes voit ses dimensions augmentés de 1.1 cm en hauteur et de 15.5 cm en longueur, pour un empattement de 7.2 cm plus long. Elle accuse aussi 20 kg de plus à la pesée. La largeur des voies comme de la carrosserie restant identiques, elle se faufile dans la circulation avec la même aisance que sa petite sœur.
Au final, c’est surtout le porte-à-faux arrière accru et le hayon incliné qui édulcorent un peu la silhouette de cette 5 portes. Si elle peut perdre, aux yeux de ses fans, un peu de son cachet, au regard du simple amateur que je suis, son charme demeure indéniable.
A l’intérieur
L’accès à bord de la Mini est aisé et l’intérieur de notre modèle est richement doté. L’équipement ultra-complet est de qualité : plastiques souples et bien ajustés, volant et pommeau de vitesses agréables au toucher, ergonomie générale à l’avenant…
Au centre de cet habitacle, un cercle entoure l’infotainment et s’illumine de couleurs diverses, soulignant ce qui se passe dans la Cooper. Elégant et amusant !
L’écran multimédia de 6.5 pouces propose une interface complète et performante aux graphismes réussis. On navigue facilement dans les nombreux menus via le Mini Controller intuitif et ludique. Les interrupteurs évoquent un cockpit d’aéroplane, et l’amusant petit bouton “Start Engine Stop” est aussi mignon qu’inquiétant. D’un aspect plus ordinaire, les autres commandes séduisent par leur ergonomie et leur accessibilité.
Par ailleurs, un Park System haut en couleur vient ajouter son amusant petit grain de sel. Mon bémol concerne les compteurs dont le plastique dur fait cheap, mais l’impeccable affichage tête haute vient compenser cette relative fausse note.
La vie à bord est agréable à l’avant mais demeure restreinte à l’arrière : les longs trajets à 5 personnes à bord sont à déconseiller. Le volume du coffre, lui, s’accroit de 67 litres pour atteindre 278 litres, respectivement 210 litres de plus et un total de 941 litres, sièges rabattus. Cela correspond aux standards actuels de la catégorie.
Sous le capot
L’engin animant cette 5 portes est le même 4 cylindres twin turbo que sur la 3 portes. Doté d’une puissance de 192 CV de 4’700 à 6’000 t/min et d’une poussée de 280 Nm entre 1’250 et 4’750 t/min pouvant atteindre 300 Nm grâce à l’overboost, il revendique un 0 à 100 km/h en 6,9 secondes et une vitesse maximale de 235 km/h.
Selon le mode de conduite choisi, cette mécanique oscille entre la limite de l’anémie et une franche ardeur. Une oreille avisée appréciera la sonorité sympathique, quoique discrète, du moteur, ainsi que les crépitements de l’échappement au lever de pied en mode “Sport”.
Côté consommation, on est, bien entendu, au-delà des chiffres annoncés. En effet, la consommation mixte de 5.7 l/100km ne sera approchée qu’en combinant mode “Green” et conduite très souple, et encore. Les chiffres obtenus lors de notre test varient de 6.7 à 13.6 l/100km, selon le mode de conduite privilégié, les routes empruntées et la lourdeur du pied droit. La moyenne de notre essai s’élève tout de même à 10.1 l/100km, mais je pense que la valeur de consommation la plus réaliste se situe entre la théorie du prospectus et la pratique de notre test.
Au volant
Ne fois installé au volant de cette Cooper S, le premier plaisir est d’actionner le fameux bouton “Start Engine Stop” au design si particulier. Moteur tournant, on trouve rapidement une position de conduite confortable grâce aux réglages du siège et du volant, ajustable en profondeur et, solidairement avec les compteurs, en hauteur. L’assise est confortable et le maintien ferme, c’est sans appréhension que l’on prend la route, quelle qu’en soit la nature.
Trois modes de conduite sont proposés : “Green”, “Mid” et “Sport” et les différences perçues sont évidentes dès les premiers kilomètres.
Le mode “Green”, particulièrement atone, c’est l’oncle Picsou du trio. Avare en puissance comme en sensation, il s’avère utilisable sur autoroute, si possible en duo avec le régulateur de vitesse dont l’adaptabilité fait merveille en s’ajustant son allure à la distance du véhicule qui précède. Le ressenti est vraiment sécurisant.
Réglage par défaut au démarrage, le mode “Mid” s’inscrite en compromis entre sportivité et confort. Le moteur répond correctement pour une conduite coulée. C’est le mode que j’aime adopter en milieu urbain ou sur les trajets mixtes. La réactivité et la puissance à disposition s’avèrent suffisantes et le système “Start & Stop” fait son boulot avec discernement : ni trop, ni trop peu.
Arrive le mode “Sport”, le seul qui compte. Dans ce mode, l’auto change radicalement de caractère. Moteur, châssis, direction et suspensions, pilotées sur notre modèle d’essai, tout est plus ferme, plus réactif, plus immédiat. Les irrégularités de la route n’ont rapidement plus de secrets et les courbes sont avalées avec bonheur. L’auto prend peu de roulis et, une fois les aides à la conduite désactivées, l’arrière devient plus mobile et enroule allègrement les virages au lever de pied. Quelques pertes d’adhérence à l’accélération rendent la gamine plus amusante et plus dévergondée. Cette 5 portes conserve donc l’essentiel du côté kart de la Mini et c’est une bonne nouvelle.
Lorsque je la stimule un peu sur routes sinueuses, la Mini tient le pavé, répond aux sollicitations, freine fort, patine parfois, mais ne se désunit pas. La remise des gaz automatique au rétrogradage est précise et valorisante, mais c’est quand elle est désactivée, en même temps que les aides à la conduite, que je constate avec bonheur la disposition idéale les pédales pour le talon-pointe… Décidément, je ne me lasse pas de cette Mini !
La boîte, précise et douce, aurait mérité un étagement plus serré des rapports afin de tirer encore un peu plus de cette mécanique enjouée en y ajoutant un surcroit de nervosité. Il faudra vérifier s’il y a eu des modifications de ce genre sur la déclinaison John Cooper Works.
Verdict
Cette Mini présente de nombreuses facettes que je n’ai sans doute pas explorées, mais je dois dire que ce fut réellement un plaisir immédiat et continu d’en prendre le volant. C’est une auto qui se conduit aussi bien en ville que sur les petites routes et, hors mode “Sport”, demeure confortable sur autoroute. Son côté ludique égaye le voyage dans un mode “sons et lumières” tant et si bien qu’au sortir de l’auto, à chaque fois, j’en redemande.
Certains trouveront que les retouches stylistiques atténuent un peu le charme vintage de cette mouture, mais les caractéristiques principales de la Mini sont conservées et la qualité de l’infotainment proposé constitue un atout supplémentaire.
Je pense que cette variante 5 portes est susceptible de toucher une nouvelle clientèle et ceux que cette version rebutera auront toujours le loisir de se rabattre sur la 3 portes, plus classique. A cela s’ajoutent de larges possibilités de personnalisation, de nombreuses options qui donnent à cette Mini les atouts pour plaire à un large public, tant la marque sait allier le high-tech de la modernité au chic d’un vintage indémodable.
Le prix, quant à lui, se situe dans la fourchette haute des véhicules de cette gamme, avec un tarif de base de CHF 31’800.- pour arriver, sur notre modèle d’essai, à CHF 46’070.-, ce qui n’est, de loin, pas donné. L’équipement est alors complet et l’esthétique à l’avenant, à même de séduire et satisfaire une clientèle forcément exigeante au vu du tarif. Mais quand on aime…
Prix et options – Mini Cooper S MkIII 5 portes
Prix de base : CHF 31’800.-
Peinture Blazing Red II métallisée : CHF 330.-
Kit Spotlight : CHF 1440.-
Contrôle électronique des amortisseurs : CHF 660.-
Bandes noires sur capot moteur : CHF 150.-
Chrome-Line extérieure : CHF 200.-
Ciel de pavillon anthracite : CHF 210.-
Colour Line Shadow Grey : CHF 130.-
Rétroviseurs intérieur et extérieur : CHF 330.-
Projecteurs à LED avec dotation élargie : CHF 270.-
Tuner DAB : CHF 250.-
Kit “Wired” : CHF 310.-
Cuir Cross Punch Carbon Black/Carbon : CHF 1’440.-
Kit Innovations : CHF 2’750.-
Accès de confort : CHF 390.-
Chrome-Line intérieure : CHF 200.-
Kit visibilité : CHF 170.-
Surface intérieure Firework : CHF 130.-
Vitrage pare-soleil : CHF 390.-
Driving Assistant : CHF 1’320.-
Park Distance Control arrière : CHF 470.-
Système hauts-parleurs hi-fi Harman : CHF 1’050.-
Kit “Chili” : CHF 1’980.-
Prix TOTAL : CHF 46’070.-
Pour partager vos impressions, rendez-vous sur le forum UltraSportives.
Nos remerciements à BMW/MINI (Schweiz) AG pour le prêt de cette Mini Cooper S MkIII 5 portes, ainsi qu’au garage Emil Frey Acacias pour le soutien logistique.
A lire aussi
Essai – Mini Cooper S MkIII : La Mini est toujours plus grande !
Essai – Mini Countryman JCW ALL4 : La plus aboutie des Mini
Essai – Mini Paceman Cooper S ALL4 : A la croisée des styles
Essai – Mini Cooper S Roadster : Espace minimal pour un plaisir maximal !
Essai – Mini Countryman Cooper SD All4 : Mini au sens large du terme
Essai – Mini Countryman Cooper S All4 : Le crossover BCBG
Nouveauté – Mini Clubman MkIII
Nouveauté – Mini John Cooper Works
Nouveauté – Nouveau Mini Paceman
Nouveauté – Nouveau Mini Countryman
Nouveauté – La nouvelle Mini, 3ème génération
Nouveauté – MINI John Cooper Works Paceman
Présentation – Mini John Cooper Works GP
Genève 2012 – Mini John Cooper Works Countryman
Nouveauté – Mini John Cooper Works Countryman
Genève 2011 – MINI Rocketman Concept