19 July 2016
2016-07-19
Depuis 2015, le Montreux Jazz et Jeep ont conclu un partenariat et pour fêter dignement les 50 ans et 75 ans des deux « marques », Jeep nous a convié à ce jubilé dans le but de nous présenter une édition anniversaire, ainsi que deux modèles uniques.
Texte : Tony da Silva / Photos : DR
Grosso modo, notre programme se compose de la manière suivante : présentation des deux modèles uniques, visite de la maison de Claude Nobs (le fondateur du Montreux Jazz), deux concerts à la salle Stravinski et, enfin, une ballade avec un des modèles 75ème anniversaire.
Deux modèles uniques
Pour les 50 ans du Montreux Jazz, Jeep a mandaté Garage Italia Customs pour développer deux modèles uniques sur la base du Renegade et du Cherokee afin de fêter dignement cet anniversaire. Mélange des genres, ces deux modèles arborent des matériaux particuliers, des tissus uniques et, en un mot, un style original.
A mon goût, le plus réussi est le Renegade et ce, dès la carrosserie. Au-delà d’un bleu électrique, la surface est très particulière puisque la tôle a été modifiée pour reproduire l’effet d’un disque vinyle. Le résultat c’est une carrosserie composée sur l’ensemble du véhicule de gros sillons et un effet psychédélique garanti. Bien entendu, je souhaite beaucoup de plaisir au carrossier qui devrait éventuellement retoucher une petite rayure ou bosse.
Pour ce qui est du Cherokee, l’équipe du design a pensé à une guitare et la carrosserie a hérité d’une peinture bois avec un dégradé particulier. Même si j’apprécie l’exercice de style, le concept me laisse un peu perplexe avec cette espèce de travail d’ébénisterie un peu particulier.
Les intérieurs héritent également d’un traitement particulier via de l’alcantara et autres coutures originales.
Bref, ces véhicules n’ont pas pour vocation d’être commercialisés en l’état mais peut être que certains traitements ou finitions seront disponibles en option.
L’antre du patron
Dans un cortège de Jeep, on entreprend l’ascension en direction du Haut-de-Caux pour se rendre chez Claude Nobs, le fondateur du Montreux Jazz il y a 50 ans et son chalet baptisé Le Picotin. On m’a souvent parlé de cet endroit et, sincèrement, je n’étais pas plus excité que ça par cette idée…
Après une route d’environ 20 minutes composée de lacets et de montées, j’arrive enfin au domaine et là, c’est à priori un petit chalet à peine en retrait de la route qui nous attend. L’entrée est exigüe et je tombe immédiatement sur une Vespa originale… puis, dans la première pièce adjacente, un billard américain qui, à mon avis, n’a pas suffisamment de dégagement pour jouer confortablement. Enfin, il y a un petit salon composé d’une grande télévision à écran plat ainsi que d’impressionnantes enceintes avec un rack d’équipements. L’artiste qui joue ne laisse pas de place au doute : il s’agit du défunt David Bowie. Le son et l’image et sont d’excellente qualité mais je m’étonne tout de même de l’espace… c’est étriqué. Et puis les premières surprises apparaissent : une moto MV Agusta des années 60, puis une petite voiture pour enfant mais avec un vrai moteur à explosion, une autre MV Agusta.
En fait, toutes les pièces sont occupées par des souvenirs et des reliques de toutes les époques et à tous les prix, sans parler des petits trains… au total, plus d’une centaine et d’une taille imposante. On en retrouve partout : des dizaines qui tapissent un mur ici, d’autres dizaines là, dans un meuble qui sépare la pièce en deux, etc. Plus qu’une passion, c’est une obsession. Et puis, dans ce dédale de pièces, il y a un escalier qui mène au galetas et là, c’est la surprise : une salle de projection avec des racks entiers d’équipements actifs, un écran géant sur lequel un gros rétroprojecteur projette toujours Bowie et un ensemble de 48 haut-parleurs signés Meyer Sound. La qualité audio est à couper le souffle et ça donne vraiment une impression d’être dans la salle où le concert a eu lieu. Les sièges ? C’est ceux de la première classe des avions Swissair des années 90. Et que dire du studio de montage dans le garage avec ses milliers de films originaux ? Non seulement il y a en a pour une petite fortune mais en plus j’ai l’occasion de parler avec un des ingénieurs qui s’occupe du projet de numérisation des bandes dans le cadre du projet Meta Media Center avec l’EPFL… d’ailleurs, une photo de Claude Nobs et Patrick Aebischer trône au-dessus de la station de montage (un vieux Mac Pro avec un Xserve RAID, je n’avais pas vu une telle installation depuis au moins 10 ans).
Alors que je pense avoir fait le tour de cette maison délirante de par son contenu, en sortant sur l’esplanade au côté de la piscine, je bois un verre et l’hôtesse des lieux me dit que j’ai encore le temps d’aller visiter l’autre maison. Surpris, je lui demande de répéter car j’ai peur d’avoir mal compris. Elle me regarde avec un grand sourire et me dit : « Oui oui, il y a encore une maison aussi pleine que celle-ci ! »
Incroyable mais vrai, un autre chalet trône à l’autre bout du terrain avec une vue imprenable sur la Riviera et le lac Léman. Mon hôtesse ne délire pas, ce second chalet dispose de son ascenseur et regorge, encore une fois, de centaines si ce n’est de milliers d’objets. La musique est un thème central avec des disques de platine accrochés aux murs, des instruments signés (au moins 3 pianos à queue entre les deux bâtiments), des milliers de vinyles, des photos et des trains, encore des trains et des trains. Bref, il serait vain de même tenter une description de tous les objets, il y en a tout simplement trop. Bonne chance à ceux qui doivent cataloguer et inventorier tout ça, mais je voue une certaine admiration devant tant de choses car il y a vraiment de tout. Personnellement, je pense toujours qu’une maison reflète l’esprit d’une personne et au-delà de la confusion qui règne et de l’éclectisme des objets, Claude Nobs devait être un personnage très intéressant à côtoyer.
Les concerts
A peine le temps de se remettre de ce voyage dans l’antre du fondateur du festival qu’il faut avaler un petit quelque chose pour filer au premier concert programmé pour 20h00 : Anohni. Je suis vraiment impatient de le voir car derrière ce nom inconnu se cache Antony and the Johnsons. Ceci dit, avec ce « premier » album, Anohni change de style, même s’il reste immédiatement reconnaissable grâce à sa fantastique voix et sur scène. Ce n’est plus un orchestre philharmonique qui le suit mais 2 « geeks » derrière des machines. Sacré virage mais qui ne s’arrête pas là.
Globalement, j’adore le concert mais je suis passablement déçu par la prestation scénique puisque sous son nouveau nom, il se présente en concert totalement masqué à l’aide d’un voile et d’un costume qui peut rappeler une abaya. Bref, alors qu’un concert a pour but de montrer l’artiste, ici je ne vois rien. Pire, toutes les chansons bénéficient d’une projection vidéo avec une femme différente qui chante ce que Anohni chante. Je ne remets pas en question le choix artistique mais bien son exécution car il arrive que la voix du chanteur ne soit pas totalement synchronisée avec ce qui passe sur un immense écran. Pour ce qui est de voir l’émotion du chanteur, on repassera.
Un peu plus tard, c’est Air et son groupe qui se produit. Très franchement, vu la performance scénique (statique au possible) et la quasi copie en live de leurs chansons enregistrées en studio, j’ai de la peine à saisir ce que le live apporte… Ah oui, trois ou quatre « merci ». Génial, ça fait rêver.
Le tour
Le lendemain, sous un véritable déluge de pluie, nous prenons possession des véhicules “75th anniversary” et j’opte pour le Wrangler deux portes pour les prochaines 45 minutes. Toujours étrange de se balader sur des routes normales avec un véhicule conçut pour l’offroad. Puis, lors d’une rapide halte, je troque mon 4×4 contre un Grand Cherokee et je termine ce voyage dans un véhicule très confortable et richement équipé.
Globalement, nous avons déjà testé ces véhicules et la différence avec une version 75ème anniversaire réside dans les équipements spéciaux ou uniques. Par exemple, pour le Wrangler, la grille avant et les roues de 18 pouces sont uniques, l’intérieur bénéficie d’un traitement bi-color spécifique ainsi que d’autres détails. Cette édition est disponible pour la version diesel 2.8 litres de 200 ch ou essence de 3.6 litres de 284 ch avec, pour les deux, la boîte automatique.
Pour ce qui est du Grand Cherokee, les options incluses sont encore plus nombreuses (plus de 20) et incluent des jantes de 20 pouces uniques, grille avant spéciale, phares bi-xenon, système audio Alpine de 506 watts, toit ouvrant panoramique ainsi qu’une multitude de choses que je ne peux nommer. Enfin, cette série est livrée avec les motorisations diesel de 3.0 litres de 250 ch ou essence de 3.6 litres de 286 ch. Les deux moteurs bénéficient de la boîte automatique à 8 rapports.
Conclusion
Ces deux petites journées sont passées très rapidement et je resterai surtout marqué par la visite du domaine Le Picotin. Moi qui adore la musique, et en particulier les lives, je pourrais rester enfermer dans ces maisons pendant des semaines, voire même des années puisque c’est pratiquement 5’000 heures de concerts qui seront digitalisées d’ici la fin 2016…
Pour le reste, et pour ceux qui ne connaissent pas encore le Montreux Jazz, je les invite à jeter un œil au programme ou bloquer leur agenda pour l’édition 2017.
Enfin, pour l’édition 75ème anniversaire de Jeep, au-delà des équipements, je ne peux que vous renvoyer vers nos précédents essais pour vous faire une opinion de ces véhicules.
Nos remerciements à FCA Switzerland SA pour cette invitation au Montreux Jazz Festival 2016.