29 June 2011
2011-06-29
Le Circuit du Nürburgring – et sa mythique Nordschleife – ont été le week-end dernier le théâtre des fameuses 24 Heures du Nürburgring. Cette épreuve réservée aux GT et aux voitures de Tourisme est la course automobile la plus populaire d’Allemagne. Véritable monument, elle a attiré cette année encore 220’000 passionnés, soit autant que le GP d’Allemagne de Formule 1. Compte-rendu de course par notre envoyé spécial.
Texte : Sébastien Moulin / Photos : D.R.
Situé dans le massif de l’Eifel, ce tracé de 25,378 km – incluant le circuit F1 – est une piste très vallonnée avec des montées et descentes vertigineuses où s’enchaînent tour après tour 88 virages, souvent en aveugle. Un circuit complètement atypique, où l’erreur se paie cash car les rails de sécurité ne sont jamais bien loin. Surnommé « l’enfer vert » il reste aujourd’hui l’un des circuits les plus exigeant au monde !
Forces en présence
Plus de 200 voitures étaient attendues sur la grille de départ de ces 39èmes 24h du Nürburgring. Cela représente 700 pilotes de 30 nationalités différentes.
Défait l’an passé par BMW Motorsport, Porsche comptait bien renouer avec la victoire cette année. Pour ce faire le contingent Porsche fut particulièrement important avec en vedette la Porsche 911 GT3 R Hybride. Encore en tête à deux heures de l’arrivée l’an dernier, elle revient dans une version actualisée. Les organisateurs l’ont cependant jugée trop puissante et la bête a été bridée, au grand dam du staff de Porsche Motorsport. Avec 17 chevaux en moins, elle conserve cependant son impressionnante autonomie qui devrait lui permettre de jouer les premiers rôles. La Porsche 911 GT3 R Hybrid est pilotée par quatre pilotes officiels Porsche, Jörg Bergmeister, Patrick Long, Richard Lietz et Marco Holzer, qui ont tous participé au développement de cette Hybrid version 2.0. En cas de défaillance de sa voiture vedette, le Manthey Racing pourra se reposer également sur les Porsche 911 GT3-R et GT3-RSR confiées à un quatuor redoutable composé de Romain Dumas, Timo Bernhard, Marc Lieb, et Lucas Luhr.
Outre BMW (M3 GT et Z4 GT3) on retrouve plusieurs autres constructeurs allemands : Mercedes qui aligne de splendides SLS AMG, Audi qui a engagé des R8 LMS et TT-S, Volkswagen avec la Golf GT24, la plus puissante jamais produite (450 CV) et la Scirocco.
Même si les constructeurs germaniques sont largement majoritaires, on notera entre autres la présence de la Ferrari F458 Italia GT – qui réalisera même la pôle position – de Lexus (LF-A), Lamborghini (LG 600), d’Aston Martin (V12 Vantage Zagato), de Nissan (GT-R) et de Chevrolet (Corvette).
La course
Nouvelle consécration pour le team du « sorcier » Olaf Manthey, la cinquième en six ans, excusez du peu… Au bout des deux tours d’horloge, la Porsche 911 GT3-RSR pilotée par Dumas/Bernhard/Lieb/Luhr s’impose avec une avance de 4 minutes 23 secondes sur la BMW M3 de J.Müller/Farfus/Alzen/Lamy. Il n’aura donc pas manqué grand-chose à BMW pour conserver son titre. Retardée en début de course suite à un accrochage, la BMW M3 GT ne parviendra jamais à récupérer totalement le temps perdu.
La 3ème marche du podium semblait promise à la Mercedes SLS AMG du team Black Falcon, mais un problème survenu lors de son dernier arrêt au stand les a relégués à la 6ème place. Même s’ils ratent le podium de peu, Mercedes peut être satisfait de placer deux voitures dans le top 10 dès leur première participation.
C’est finalement l’Audi R8 LMS de Basseng/Fässler/Stippler qui, en plus de remporter la classe GT3, hérite des honneurs de la troisième marche du podium.
Pourtant bien partie, la Porsche 911 GT3 R Hybride a du rejoindre les stands au ralenti en début de soirée, en raison d’un problème de différentiel. La réparation lui a coûté 6 tours. Le même problème s’est répété après 7 heures de course nécessitant un deuxième arrêt de 40 minutes. Elle repartira en 105ème position… Un contact avec une Renault Clio RS lui fera encore perdre de précieuses minutes… finalement une belle remontée la conduira à la 27ème place, à 17 tours des vainqueurs.
Quant aux deux Aston Martin V12 Vantage Zagato, elles ont rallié l’arrivée en 89ème et 111ème positions sur 135 voitures classées.
A noter que cette édition enregistre un nouveau record de distance, les vainqueurs ayant effectué un total de 156 tours soit 3’958,968 km !
Porsche Carrera World Cup
En lever de rideau de ces 24h du Nürburgring eu lieu la Porsche Carrera World Cup.
Une course qui mérite de figurer dans le « Guinness Book » : avec 95 concurrents de 25 nationalités différentes, cette course devient la plus importante course de Porsche de tous les temps. Elle a réuni les championnats allemand, français, britannique, italien et scandinave de Porsche Carrera Cup ainsi que des concurrents de la Porsche Mobil 1 Supercup qui se dispute habituellement dans le cadre des Grand-Prix de Formule 1. A cet impressionnant plateau il faut encore ajouter certains « guests » venus d’autres championnats de Carrera Cup et de GT3 Cup Challenges à travers le monde.
C’est sur une piste encore détrempée que les porschistes ont pris le départ de cette course historique. Le poleman, Norbert Siedler, prend un bon départ mais dans le premier tour son coéquipier René Rast parvient à prendre l’avantage. Il ne lâchera plus la tête de la course jusqu’à l’arrivée.
« C’est un sentiment indescriptible d’avoir remporté la plus grande course de Porsche de tous les temps », a déclaré Rast. « Après le départ, j’ai réussi à passer Norbert dans le premier tour et j’ai ensuite essayé de contrôler la course. La clé du succès aujourd’hui, c’est que je n’ai fait aucune erreur. »
D’autres n’ont pas eu cette chance, dans ces conditions difficiles, seuls 86 concurrents ont vu le drapeau à damier. Parmi eux le Néo-Zélandais Craig Baird , le pilote Porsche Cup le plus titré au monde avec ses 109 victoires. Il se classera 38ème.
La première Porsche Carrera Coupe du Monde a été un énorme succès. Pilotes et organisateurs ont d’ores et déjà affirmé vouloir reconduire l’expérience.
A suivre dans notre prochaine publication : “24 Heures au cœur de la course“.
