28 October 2025
2025-10-28
Hasard du calendrier, j’ai la chance de pouvoir essayer les deux moutures de la nouvelle Rolls-Royce Ghost Series II à quelques semaines d’intervalle. Rien de mieux pour comprendre et apprécier ces deux modèles très proches mais qui se distinguent tout de même par une série de détails. Après vous avoir proposé un essai complet de la Ghost Series II « normale » il y a deux mois, voici mes impressions sur sa déclinaison Black Badge.

Texte et photos : Tony da Silva
Cassons tout de suite un mythe : la série Black Badge ne repose pas sur une automobile de base sur laquelle le constructeur pose quelques étiquettes et badges et applique une plus-value de 10% ou 20%. Bien sûr, la base est la même mais lla manufacgture automobile de Goodwood a développé un modèle pour une clientèle qui n’attend pas exclusivement le luxe, le raffinement, la quiétude et le confort mais également un véhicule avec un peu plus de caractère.



A l’extérieur
La carrosserie est exactement la même et c’est seulement sur des détails spécifiques que le quidam pourra distinguer le modèle classique et la série Black Badge.
Exit la finition « chrome naturel » sur la plupart des parties métalliques ; place à un chrome noir brillant obtenu par un traitement spécifique, y compris pour l’emblématique statuette Spirit of Ecstasy sur la calandre. Adoption également en standard de jantes de 22 pouces forgées spécifiques à 7 branches partiellement polies. C’est sur les teintes de carrosserie claires que ce noir contraste le plus et, avec la peinture Artic White de notre véhicule d’essai, l’effet est saisissant. Il y a un petit effet tuning mais avec parcimonie et classe.
Bref, vous l’avez compris, pas de révolution sur l’esthétique mais une signature distinctive qui rend cette Lady un peu plus ténébreuse.






A l’intérieur
La finition Black Badge comprend des éléments en carbone et des composants traités PVD (Physical Vapor Deposition). Alors que le tableau de bord et certains autres placages conservent le bois traditionnel de la marque, les différences sont plus marquées à l’intérieur. A l’exception des sièges, tout ou presque est noir, avec des variations en fonction des matériaux.
C’est à la fois chic et nettement plus moderne. Bien entendu, ce parti pris est moins classique et consensuel. Cet intérieur ne plaira par à tout le monde mais pour ceux qui souhaitent un environnement plus moderne au style un peu plus original, cette finition donne une tout autre personnalité à l’intérieur de cette Ghost.









Sous le capot
Il y a beaucoup à dire même si pour la motorisation, la marque reste fidèle à son légendaire V12 biturbo de 6.75 litres: légèrement modifié, la puissance gagne de 29 ch pour atteindre 600 ch et le couple progresse de 50 Nm pour s’établir à 900 Nm. Ces améliorations sont ténues et je ne m’attends pas à un gros changement d’autant que le constructeur est très discret sur les détails.
Quelques éléments sont repensés pour promettre une expérience de conduite différente. Par exemple, si le conducteur actionne le bouton qui raffermit les suspensions et descend la hauteur de caisse, l’électronique modifie quelques éléments-clé de cette Ghost Black Badge.
Vous l’aurez compris, la série Black Badge apporte un peu plus de caractère à cette Lady « bien sous tous rapports » mais sans créer de révolution. Et au niveau de la consommation ? Avec l’affichage d’une moyenne de 19.5 l/100km, elle demeure globalement au même niveau que celle du modèle standard.






Au volant
Dès la mise en route, il y a une petite différence immédiatement audible : la ligne d’échappement est modifiée et Ô surprise, le moteur se fait mieux entendre. Bien que cette différence avec le modèle de base soit significative, ne vous attendez pas non plus à une sonorité de préparation piste ! Ceci dit, le V12 devient beaucoup plus présent et, lors de grosses accélérations, il distille des plaisirs auditifs rares dans une Rolls-Royce.
Autre changement par rapport à la version normale, si le conducteur écrase la pédale d’accélérateur à plus de 90%, les changements de vitesse sont plus rapides de 50% et le freinage devient également un peu plus mordant. Personnellement, j’avoue que ce subtil changement auditif me plaît. Les sensations distillent une nouvelle approche de la conduite d’une Rolls-Royce et je trouve cette série un peu plus envoutante.
Un autre élément propre à la déclinaison Black Badge, c’est l’instrumentation revue afin là aussi de refléter un esprit un peu plus moderne et dynamique, notamment par l’adoption d’une interface graphique un peu plus expressive. Et pour le reste alors ? L’expérience reste extraordinaire en termes de confort et de volupté.
Démarrer en mode dragster avec une aiguille de « compte/tours » qui indique combien il reste de puissance est assez grisant. Passer de 100% de puissance disponible à seulement 20% ou 10% vous amène très rapidement aux limites de la préservation du permis de conduire… le tout dans un bruit contenu mais tout de même présent.
Cela dit, cette automobile est-elle transformée et prête à vous emmener dans une balade endiablée, voire même sur une sortie circuit ? Non. Mais quel que soit l’environnement routier, confort et volupté sont au rendez-vous avec le doux ronronnement du fabuleux V12.












Verdict
Rien de tel que pouvoir essayer les deux déclinaisons de la Ghost Series II à quelques semaines d’intervalle pour jauger de la meilleure manière possible ses deux variantes, seuls des essais rapprochés permettant de comprendre les subtils changements effectués par le constructeur de Goodwood sur l’édition Black Badge.
Les quatre modèles de la marque proposent tous le summum du raffinement et de la quiétude ; pourtant, pas tous les clients recherchent le silence absolu alors qu’ils achètent une automobile à plus de CHF 300’000.-. La déclinaison Black Badge est disponible non seulement sur la nouvelle Ghost mais également sur la Spectre et le Cullinan avec un objectif clair : offrir une expérience de conduite un peu plus marquante sur le plan émotionnel et en particulier sur l’aspect auditif.
Si cela peut paraître peu, j’apprécie vraiment ces petits changements et ce ronronnement feutré et nettement plus présent lors des grosses accélérations. Sans transformer l’ADN de la voiture, cette mouture me procure plus de plaisir sur tous les types de trajet. L’expérience prouve également à quel point mes attentes vis-à-vis d’une automobile sont encore liées aux sons qu’elle produit. C’est un peu comme la voix de quelqu’un rencontré pour la première fois, elle est unique.
En conclusion, je pense qu’en faisant évoluer sa stratégie et certains principes fondamentaux avec son label Black Badge, Rolls-Royce fait bien. D’ailleurs, le succès est au rendez-vous puisqu’actuellement, environ 50% des ventes le sont dans cette finition.









Prix et options – Rolls-Royce Ghost Series II Black Badge
Prix de base : EUR 310’000.-
Teinte “Artic White” / Coachline “Forge Yellow”
Intérieur : primaire “Black” / secondaire “Forge Yellow”
Bois : Fibre technique Black Badge
Quatre roues motrices et directrices
Systèmes d’assistance au conducteur (contrôle de vitesse actif)
Rolls-Royce Bespoke Audio
Espace passager chauffant
Sièges avant et arrière ventilés
Espace réfrigéré central
Roues 22″ Black Badge
Etriers de frein “Forge Yellow”
Echappements chromés
Grille de calandre illuminée
Fascia illuminé
Capitonnage de toit étoilé
Seuils de porte illuminés
Prix TOTAL : EUR 422’250.-






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Nos remerciements à Rolls-Royce Motor Cars pour le prêt de ce Rolls-Royce Ghost Series II Black Badge, ainsi qu’à Rolls-Royce Motor Cars Geneva (Pegasus Automotive Group) pour leur soutien logistique.












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