01 March 2015

La 40ème édition du Salon Rétromobile s’est déroulée du 4 au 8 février 2015 à Paris Expo, Porte de Versailles. Un salon s’étendant sur 46’000m2 d’exposition avec 450 exposants, 500 voitures présentées et plus de 100 clubs présents.

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En plus des habituels stands de marchands de pièces détachées, de modèles réduits et des clubs de marque, Rétromobile nous propose également des stands de quelques constructeurs soucieux de faire partager leur passé ainsi que ceux de marchands de voitures de collection de haute qualité. Par exemple, certains modèles d’exception étaient même présents en masse : pas moins de trois Ferrari F40, quatre Lamborghini 400 GT et une quinzaine de Mercedes 300 SL que ce soit en coupé « papillon » ou cabriolet, parmi le demi-millier de voitures exposées.

Cette cuvée 2015 était pour le moins grandiose et pas seulement grâce à la fameuse vente aux enchères de la collection Baillon qui a connu un retentissement mondial tant auprès des médias que des passionnés ou des enchérisseurs. En effet, les organisateurs du Salon Rétromobile nous ont proposé quelques expositions dignes d’intérêt, comme la présence des trois Bugatti Royale de la Collection Schlumpf à Mulhouse ou une exposition des rarissimes modèles de la marque espagnole Pegaso qui a produit 84 voitures de 1951 à 1958 et la « Galerie des artistes » installée sur 700m2 présentant peintures, sculptures ou photographies.

 

Mais venons au sujet qui a fait tant parler depuis le début de l’hiver, la vente aux enchères officielle du Salon Rétromobile 2015, sous le marteau de Artcurial Motorscars, d’objets Automobilia (155 lots) et de voitures de collection (117 lots) et 59 lots provenant de la collection Baillon découverte en septembre dernier. Une collection qui dormait depuis 50 ans dans l’ouest de la France dans un état « sortie de grange », un terme de plus en plus à la mode et qui affole les marchés.

 

L’engouement est incroyable autour de cette découverte exceptionnelle que les organisateurs ont mis en scène dans une exposition se déroulant de nuit. Pour recréer l’aspect découverte du trésor selon leurs dires ou pour atténuer la vision des dégâts irrémédiables faits par le temps ? 1’600 personnes se sont enregistrées pour miser, 3’500 personnes étaient présentes en salle de vente et plus de 1’000 personnes étaient connectées sur Artcurial Live Bid. Un engouement qui mit les organisateurs dans un grand embarras quelques minutes avant le début de la vente. La salle étant trop petite pour contenir les passionnés et enchérisseurs, des accès totalement saturés pour accéder au pavillon 2 avec des files d’attente de centaines de personnes pour pouvoir accéder au bâtiment. Seules les personnes ayant leur « paddle » d’enchérisseur finiront par accéder à la salle de vente pour ne pas rater le début… Petite scène comique, avec une grande bousculade afin de faire accéder au bâtiment les responsables d’Artcurial et du commissaire priseur, Me Poulain himself, au milieu de près de 500 personnes bloquées en bas des escaliers… Quand une société organise une vente qui génère plus de 7 millions d’euros de commissions, on peut être en droit de s’attendre à une meilleure organisation… Sans parler du fait que le « côté frondeur français », comme s’en est excusé Me Poulain en introduction de la vente, a même empêché certains enchérisseurs d’être installés normalement dans la salle des ventes.

 

Et alors, les résultats de la vente? Ils ont totalement dépassés toutes les attentes en atteignant des mises totalement déraisonnables !

Les 59 lots de la Collection Baillon ont trouvé preneurs pour un total de 25,15 millions d’euros (frais et TVA inclus). La fameuse Ferrari 250 GT Spider California ayant atteint à elle seule le montant de 16,3 mio d’euros. Un record mondial pour ce type de modèle. Parmi les résultats ayant marqué cette vente, on peut encore noter les 1,45 mio d’euros (hors frais et TVA) pour la Talbot Lago T26 Grand Sport SWB carrossée par Saoutchik de 1949, qui était estimée entre 400’000 et 600’000 euros… Et dire que cette « auto » est totalement rongée par la rouille : le côté gauche éventré tombe en miettes ne parvenant plus à supporter le toit et l’arrière totalement enfoncé suite à un gros choc. On peut se poser des questions sur les possibilités de restauration, une totale reconstruction étant plus réalisable. L’Etat français a, lui, fait valoir son droit de préemption sur le lot 33, une Panhard et Levassor Dynamic X76 Coupé Junior de 1936 qui va rejoindre un musée national.

La plupart des mises ont multiplié au minimum par 4 l’estimation de base jusqu’à même près de 30 fois pour le lot n°5, une Voisin Type C3 de 1923, ou plutôt les restes du châssis sans habitacle qui est parti à 52’448 euros pour une estimation comprise entre 1’500 et 2’000 euros… Du reste ces valeurs estimatives, dont certaines étaient inférieures à mille euros, devaient être là dans le but de faire croire à tout un chacun qu’il pourrait miser dans une vente aux enchères de voiture de collection. Il suffisait de voir la tête de certains possesseurs de « paddle » après la vente du premier lot, ayant atteint 12x son estimation… Petit exemple avec des modèles que nous connaissons mieux : la Porsche 356 SC pour 89’400 euros et des Ferrari des années 80 vendues pour des prix proche de celles en vente sur le marché. Comme la 308 GTSi qui avait même brûlé vendue à plus de 33’000 euros ou une Mondial Cabriolet 3,2 vendue elle à 35’760 euros…

La traditionnelle vente aux enchères d’automobiles de collection ayant lieu à la suite de celle de la Collection Baillon a également remporté un vif succès avec des prix de ventes qui suivent l’augmentation constante des cotes actuelles. 89% des 117 lots ont trouvé preneur pour un montant de près de 20 millions d’euros avec de belles luttes entre enchérisseurs. A relever toutefois qu’un certain nombre des grosses pièces estimées au-dessus du million d’euros comme par exemple la Ferrari 275 GTB/2 nez long ex-Roger Vadim et Jane Fonda, diverses Bugatti ou la Mercedes 540K sont restés sur le carreau malgré les diverses mises théâtrales dans la salle des ventes.

 

Comme tous les participants à cette vente, j’ai la sensation d’avoir vécu un moment d’histoire en assistant à toutes ces mises de folie pour des pièces hors du temps et hors d’usage. J’espère recroiser certaines pièces dans de nombreuses années, après leur restauration ou reconstruction. Même si certaines mises peuvent tout de même nous faire douter sur les raisons réelle de ces achats, je vais écrire naïvement que la passion l’aura emportée sur la raison.

 

La liste complète des résultats de la vente est disponible sur le site de la société Artcurial.

 

 

Pour partager vos impressions, rendez-vous sur le forum UltraSportives.

 

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