Evènement – Salon International de l’Automobile de Genève / Geneva International Motor Show (GIMS) 2024
Après quatre années d’absence, le Geneva International Motor Show (GIMS) est de retour du 26 février au 3 mars 2024. Wheels And You ne pouvait manquer cet événement qui « se joue » à domicile. Petite visite guidée.
Texte : Xavier Bais / Photos : Tony da Silva
Ce 91ème Salon International de l’Automobile de Genève ouvre ses portes en nous dévoilant LA voiture de l’année. Une cérémonie qui d’ailleurs fête ses 60 ans. C’est le Renault Scenic E-Tech qui est consacrée voiture de l’année 2024 et dont nous espérons vous proposer un essai complet prochainement. Cette voiture 100% électrique illustre bien la tendance actuelle et les efforts que la marque au losange déploie.
Cette édition 2024 du GIMS propose un nouveau format et se veut être un salon innovant avec des expériences immersives développées en collaboration avec les marques sur le thème “Auto.Future.Now” . Il se décompose ainsi en quatre zones thématiques : “Adrenaline Zone (Rouge) située à l’étage supérieur, Mobility Lab (Vert) en bas à droite, le Design District (Blanc) en face et le Next World (Noir) tout à gauche en descendant.
L’Adrenaline Zone est celle qui m’a attiré de suite et celle par laquelle on commence. Elle expose des supercars et hypercars exceptionnelles comme les Ferrari F40 & LaFerrari, Porsche 959, McLaren Speedtail, Aston Martin Valkyrie, Bugatti Veyron Super Sport, Pagani Huayra Coupé et bien d’autres. On découvre également des voitures de course qui ont été conduites par certains de nos meilleurs pilotes suisses comme Louis Delétraz sur l’Oreca 07, Sébastien Buemi sur la Toyota TS050.
On peut aussi admirer une exposition de voitures anciennes sur le thème : Classics Gallery : “100 years of icons”. Plus de 35 modèles ayant marqué l’histoire de l’automobile lors de ces 100 dernières années du Salon de Genève y sont exposés allant de la Ford T de 1908 à la 2CV, la Mercedes 300 SL et la Maserati 3500 GT, en passant par la VW Golf GTI, l’Aston Martin DB4 Vantage, la Lamborghini Miura, la Ferrari 500 Superfast, la Shelby Mustang GT350, etc… On redécouvre la légendaire Jaguar Type-E présentée au Parc des Eaux-Vives en 1961 pour son lancement mais aussi la Porsche 901 « Quick Blue » de 1964 ou encore pour les fans de Bugatti, les deux types de carrosserie de la deuxième des six Bugatti Royale fabriquées : le Coupé de Ville Binder et le Roadster Esders dans sa livrée vert émeraude. Deux élégantes carrosseries ayant équipées successivement le même châssis 41.111.
La deuxième zone, la Mobility Lab, est un espace dédié aux enjeux autour de la mobilité individuelle motorisée d’aujourd’hui et de demain. Cela touche de nombreux domaines comme l’impact sur l’environnement, la sécurité et l’exploration de nouveaux moyens de transport.
Une troisième zone « Design District » située entre les stands Lucid et BYD est un espace où le design est à l’honneur. On y retrouve l’art et le savoir-faire autour du design automobile. Pininfarina expose le Model B (Foxtron Brand). A noter que le public pourra découvrir le design en participant, sous la direction du célèbre designer Frank Stephenson, à l’une des six masterclasses de 90 minutes proposée au sein de l’atelier les 28, 29 février et 1er mars.
Et enfin une zone nommée « Next World » réservée aux plus jeunes qui en partenariat avec Gran Turismo illustre la variété des formes que peut prendre l’avenir de l’automobile, notamment dans sa dimension sportive. Une superbe Lamborghini V12 Vision Gran Turismo est exposée et les joueurs peuvent se confronter par écrans interposés.
Bien évidemment, le GIMS c’est aussi et surtout des constructeurs qui n’ont pas hésité à répondre présent pour venir nous dévoiler quelques nouveautés, même s’il faut reconnaitre qu’ils sont peu nombreux cette année.
Tout d’abord Renault. Si marque française est là c’est avant tout pour l’histoire d’amour avec ce Salon. En effet, Renault a toujours été présent sur ce Salon depuis le début. Par ailleurs, il y a cette grande nouveauté qu’est la « 5 » qui méritait à elle seule la présence du constructeur. Sur le stand «R5VOLUTION IS A FRENCH THING», on peut apercevoir les derniers modèles de sa double gamme. Tout d’abord électrique avec les « E-Tech Electric » Renault 5, Megane et Scenic et ses « E-Tech Full Hybrid » avec l’Espace et la Rafale. Ce dernier étant présenté pour la première fois en Suisse.
Intéressons-nous à la nouvelle Renault 5. C’est le premier véhicule de la gamme à accueillir à son bord l’avatar interactif Reno. Au cœur du stand, dans l’ovoïde central nous avons pu échanger avec ce nouveau compagnon de route intelligent et complice, doté d’une véritable personnalité. Par ailleurs, la Renault 5 E-Tech Electric est le premier modèle à bénéficier des atouts de la nouvelle plateforme « AmpR Small” réservée aux véhicules électriques du segment B. Nous avons également pu découvrir le nouveau moteur électrique et le chargeur bidirectionnel développé pour cette batterie optimisée de la nouvelle R5.
Dans le groupe était aussi présent le constructeur Dacia qui nous dévoile le nouveau Duster, la nouvelle Spring et le prototype du Dakar : le Sandrider.
Le nouveau Duster, SUV oh combien célèbre depuis son lancement en 2010, frappe une nouvelle fois très fort. Cette 3ème génération, développée sur la plateforme CMF-B, est encore plus attirant avec son design moderne affirmé robuste. L’offre de motorisations : Hybrid 140 et TCe 130 (MHEV) sont disponibles en transmission 4×2 et 4×4. Même si le prix a légèrement augmenté, la success story ne peut que continuer.
La nouvelle Spring nous revient avec un tout nouveau design extérieur et intérieur. Inspiré du Duster son look fait mouche. Techniquement la Spring est le seul véhicule électrique d’Europe à peser moins d’une tonne. Sa compacité ne l’empêche pas d’offrir la meilleure capacité de chargement de son segment et de nombreux équipements astucieux. Moderne et très « digitale » avec un tableau de bord numérique personnalisable (écran de 7″) et son écran central multimédia de 10″, la Spring va en séduire plus d’un. De plus, la nouvelle Spring propose les motorisations 45 ch et 65 ch. Conservant un tarif abordable, la nouvelle Spring est la voiture électrique offrant le meilleur rapport prix/prestations du marché européen.
Avec le Sandrider, en plus de l’objectif clair de gagner le Dakar, notamment avec Sébastien Loeb comme pilote, Dacia veut profiter de cette course, véritable laboratoire technologique grandeur nature, pour s’engager dans une mobilité à faible émission de carbone. En effet, le Sandrider utilisera du carburant de synthèse produit par Aramco. Cela montre l’engagement de Dacia pour une décarbonation abordable.
Parmi les constructeurs présents on retrouve sur un petit stand qui lui va très bien, deux petites Microlino Lite, la déclinaison limitée à 45 km/h de la petite citadine essayée en début d’année dernière. La marque Suisse est en osmose avec le thème du Salon et représente très bien l’avenir de la mobilité.
Nous notons également la présence en force des constructeurs chinois. Tout d’abord avec BYD qui a la ferme intention de démontrer sa puissance dans ce qui touche l’électrique. Un stand immense où tout l’état d’esprit de la marque est clairement exposé. On ressent qu’ils sont investit dans le transit ferroviaire, les énergies renouvelables, l’électronique et bien sur l’automobile électrique. BYD qui a mis au point la Batterie Blade associée à une e-Platform 3.0 et à la technologie de puissance hybride bi-mode entends bien montrer qu’il faudra compter sur eux prochainement en Suisse avec ces modèles ATTO3, DOLPHIN, SEAL U, TANG, HAN et l’impressionnant U8. A suivre.
Un autre fait marquant, sous l’égide de la société Astara, l’arrivée en Suisse de la marque MG, en mains chinoises depuis plusieurs années maintenant. Toute la gamme allant de la « petite » MG3 aux futurs IM LS6/L6 prévus pour 2025 et qui ne manque pas d’intérêt. Mais celle qui nous a tapé dans l’oeil, c’est la Cyberster, un roadster moderne avec une capote en toile. Ces portes à ouverture en elytre sans poignée attirent les regards et la présentation intérieure est superbe. On peut également dévouvrir deux limousines électriques, la MG 9 et la MG S9, proposant respectivement 505 et 539 km d’autonomie. Une MG4 EV du gabarit d’une Golf offrant 385 kms d’autonomie avec sa batterie de 64 Kwh semble prête pour affronter nos routes. Présent aussi des MG 7 mais actuellement pas commercialisé en Suisse.
Lucid, marque premium américaine, est présent pour dévoiler entres autres le Gravity, un monospace de 7 places équipée d’énormes jantes de 23 pouces. La Air Saphire est aussi en bonne place et montre tout le savoir-faire de la marque avec un intérieur moderne ou le bois côtoie l’alcantara. Une réussite assurément et nous devrions normalement vous proposer un essai prochainement pour confirmer ces premières bonnes impressions.
Finalement, place à la passion, avec Kimera Automobili qui expose toute une série de Lancia de compétition aux couleurs Martini Racing allant de la LC2 Groupe C à la Delta S4 Groupe B. Tout simplement magnifique. La petite marque italienne a profité de ce Salon pour présenter en avant-première sa toute dernière création, la 038, une évolution de la Kimera 037 qui se veut la réinterpréation moderne de la mythique Lancia du même nom.
Ce Salon marquera nos mémoires par l’absence de nombreux acteurs du monde automobile, comme la plupart des constructeurs connus et reconnus. Ceux qui ont joué le jeu peuvent être fier du travail et des efforts accomplis. Reste un Salon pauvre en nouveauté ou l’on sent que l’on a fait un maximum pour occuper un espace très (trop) grand. L’étage supérieur ravira les passionnés de belles mécaniques et de voitures anciennes une sorte de “Cars & Coffee” local greffé à un évènement qui se veut international. Peut-être était-ce trop tôt pour relancer ce GIMS, ou alors trop tard… on verra ce que l’avenir nous réserve.