Essai – McLaren GTS : Quand Woking rajoute du sex-appeal à sa GT

La McLaren GT a été présentée en 2019 et il était temps de rafraîchir le modèle et, par la même occasion, de l’améliorer. La GTS a été présentée l’année dernière et elle est disponible depuis quelques mois dans toutes les concessions. Premiers kilomètres et premières impressions.

  • V8 biturbo, essence, 3’994 cm3
  • 626 ch à 7’500 t/min
  • 630 Nm de 5’500 à 6’500 t/min
  • Boîte de vitesses double embrayage, 7 rap.
  • Vitesse maxi : 326 km/h
  • 0 à 100 km/h en 3.2 sec.
  • Poids : 1’483 kg
  • Long./larg./haut. (mm): 4’683 x 2’045 x 1’213
  • Conso. mixte WLTP : 11.9 l/100 km
  • Emissions CO2 : 245 g/km (G)
  • dès CHF 209’000.-, mod.essayé CHF 264’030.-


Texte et photos : Tony da Silva


Même si un constructeur propose une excellente voiture avec des performances extraordinaires, il se doit d’apporter des améliorations au fil du temps et après quatre ans, McLaren ne déroge pas à la règle.

Quand mon collègue a testé la GT il y a quelques années, il a été littéralement enivré par cette auto mais qu’en est-il de cette nouvelle GTS qui évolue dans un segment particulièrement compétitif ?

A l’extérieur

Globalement, les changements sont mineurs. Les premiers éléments qui sautent aux yeux, ce sont les nombreux composants en carbone ; sur la balance, le verdict est positif avec 10 kg de moins que la GT.

Le pare-chocs avant a été légèrement revu, les prises d’air sont plus larges et les écopes arrière plus prononcées pour un meilleur refroidissement du moteur. En option, la GTS peut être équipée de nouvelles jantes “Turbine” mais qui n’ont pas été sélectionnées pour cet exemplaire dédié à la presse.

La couleur orange fait son effet. Cette teinte MSO (McLaren Special Operations) met bien en valeur les formes de la carrosserie et c’est réussi. La marque étant peu connue du quidam, j’ai souvent eu des questions du style “mais qui fabrique cette auto ?”. Avec un toit noir et un bas de caisse en carbone, la robe orange fait littéralement jaillir la coque et c’est magnifique à regarder.

A l’intérieur

Grâce aux portières en élytre, l’accès à la voiture est assez facile bien que la structure en carbone oblige à enjamber un ponton latéral pour s’assoir. Dans cette version, la cellule en carbone est totalement apparente et confère un style beaucoup plus sportif tout en restant cossu grâce aux éléments intérieurs recouverts de cuir.

Une option spéciale qui n’est plus disponible actuellement, c’est le discret kit d’anniversaire des 60 ans de la marque. Quelques éléments sont ajoutés ici et là, sur les rétroviseurs, la pédale d’accélérateur ou la petite plaque à l’intérieur. Rien d’extraordinaire mais ça ajoute une petite touche d’exclusivité à la voiture.

Plusieurs éléments dans l’habitacle sont en carbone comme le volant, le support autour de l’écran tactile et la structure des sièges. L’agencement et la qualité des matériaux sont au rendez-vous et malgré ces éléments en carbone, l’impression générale est en phase avec le positionnement Grand Tourisme de l’auto, avec un cockpit fonctionnel et tourné vers le pilote.

Les petits défauts de la première mouture appelée GT semblent corrigés. Mais l’absence d’Apple CarPlay ou Android Auto pour une voiture de ce prix paraît incompréhensible. C’est d’autant plus étrange que d’autres modèles de la marque, telle que la 750S Spider essayée au printemps dernier, proposent désormais ces systèmes.

Sous le capot 

Là encore, il y a peu de différences avec la GT puisque le constructeur propose toujours son fameux V8 biturbo de 4 litres qui a toutefois gagné 6 ch. Autrement dit, la puissance est maintenant de 626 ch à 7’500 tr/min alors que le couple de 630 Nm reste inchangé.

Avec la réduction de poids liée au large usage du carbone, la marque se targue de performances générales améliorées. Le 0 à 200 km/h descend effectivement à 8.9 secondes mais ce n’est qu’un dixième de mieux que la GT.

La boîte à vitesses double embrayage à sept rapports reste inchangée et demeure très efficace.

Au volant

C’est le moment de rouler et comme d’habitude, cette voiture de plus de 600 ch se conduit avec une douceur typique de McLaren. Par défaut, le mode de conduite “Confort” permet de profiter d’une conduite douce, avec une suspension souple et une boîte à vitesses qui fait tout pour maintenir le régime moteur sous la barre des 2’000 t/min.

L’instrumentation est claire et agencée en bonne intelligence, sans charger ni le cockpit, ni le volant. C’est une différence notoire comparée aux autres modèles de la marque comme la 750S ou même l’Artura qui bénéficient de la nouvelle présentation de l’habitacle. Personnellement, je préfère cela, même si ça a changé dans les nouveaux modèles, car je trouve le style intérieur en adéquation avec l’extérieur. Autre point positif, les sièges sont enveloppants mais restent très agréables, avec un confort qui permettra d’appréhender un long trajet ou au contraire, d’attaquer quelques tours de piste en mode “Track”.

En résumé, tout ou presque dans cette voiture propose un style pour gentleman driver, même si bien entendu, des boutons permettent de dévergonder un peu notre belle anglaise, notamment avec les modes “Sport” et “Track”. Une fois ces programmes sélectionnés, la pédale d’accélérateur devient plus sensible, la réponse moteur plus vive, la boîte à vitesses foudroyante et la suspension est raffermie.

Le tableau de bord derrière le volant est doté d’un écran de 10 pouces qui change d’interface entre les modes “Sport” et “Track” avec, pour ce dernier, un compte-tours transformé en ruban. Ce gadget est en fait assez bien venu et remplace un volant équipé d’un Shift Lights, ces diodes qui indiquent quand passer le rapport supérieur.

Après quelques kilomètres sur autoroute, il est temps d’emprunter des chemins plus intéressants pour un telle auto. Je passe en mode Sport ainsi que la sélection de boîte en mode manuel et me lance dans une série de grands virages. Comme sur l’ensemble de la gamme McLaren, la GTS offre une précision de conduite diabolique, véritable ADN de la marque. Le train avant ne bronche pas et inscrit la voiture dans n’importe quel virage, jusqu’à des vitesses impressionnantes et sans que le châssis ne montre aucun signe de décrochage. C’est impressionnant et cela alors même que la météo n’est pas idéale pour porter les Pirelli P Zero à bonne température. Autre détail que j’apprécie beaucoup, les pédales d’accélérateur et de frein sont assez proches et à la même hauteur. C’est tellement plus facile de passer de l’une à l’autre lorsqu’elles sont sur le même plan.

Et le moteur ? C’est toujours le M840T qui provient de la 720S mais légèrement modifié, avec des turbos qui assurent une meilleure réactivité dans les bas régimes. De fait, le moteur est plus rond et moins rageur que sur la 720S et c’est ce qu’il faut pour une GT. Certains penseront que le moteur est ainsi plus “gentil” mais avec 626 ch, ce n’est pas vraiment le cas. Les montées en régime sont linéaires et les hurlements du moteur un peu trop filtrés à mon goût mais encore une fois, vu les clients visés, c’est dans la cible. Sur route ouverte, impossible d’apprécier pleinement ce moteur mais il est très élastique et s’adapte à tous les styles de conduite.

L’impression générale, c’est qu’il m’est impossible d’atteindre les limites de la voiture. Il y a toujours de la marge pour accélérer, freiner fort ou aborder un virage plus rapidement. Grisant et certainement dangereux pour conserver son permis de conduire.

Verdict

J’arrive à la fin de cet essai et globalement, je suis toujours aussi bluffé par la qualité de la tenue de route des McLaren, à laquelle la GTS ne déroge pas. Pour moi, à quelques détails près, elle représente bien une GT des temps modernes, avec son tempérament relativement discret mais qu’on peut se transformer en bête de course si l’envie vous en prend. Même le bruit est savamment dosé pour ne pas être désagréable sur une longue distance et captivant en mode Sport.

Tout au plus peut-on considérer la foison de pièces en carbone et l’accessibilité moyenne pour s’assoir dans le cockpit soit un peu discutable pour la clientèle visée. Autre point plus ennuyeux à mon sens pour les “geeks” que nous sommes tous devenus avec notre super ordinateur dans la poche, l’absence d’Apple CarPlay et Android Auto malgré la gamme de prix de l’auto. C’est encore une preuve que la GTS n’est qu’une évolution de la GT et que les quelques défauts de la première n’ont pas tous été supprimés, à l’instar du rayon de braquage de 12.1 mètres qui demeure un peu contraignant lorsqu’il faut manœuvrer dans un espace exigu.

La marque offre la liberté aux futurs acquéreurs d’avoir une GT passe-partout ou au contraire, une auto avec une robe flamboyante comme celle de cette voiture d’essai. Personnellement, j’apprécie beaucoup ce style un peu “exhibitionniste”, parfaitement en accord avec l’éclat des teintes automnales et les couleurs flamboyantes des feuilles en pleine transformation. Et comme la marque n’est pas très connue du grand public, la McLaren GTS a fait tourner bien des têtes pendant mon essai.

Prix et options – McLaren GTS

Prix de base : CHF 209’000.-

MSO Paint – Indy Orange : CHF 8’930.-

Pack Performance : CHF 11’750.-

Pack Underbody – Carbon Fibre : CHF 15’700.-

Pack Exterior Details – Carbon Fibre : CHF 5’550.-

Pack Interior Details – Carbon Fibre : CHF 2’730.-

GTS Side Badges : CHF 940.-

Branded Floor Mats : CHF 430.-

Visual Carbon Fibre Seat Backs : CHF 3’880.-

Contrast Stitch & Seat Piping : CHF 2’070.-

Armrest with McLaren Branding : CHF 360.-

Wheel Finish – Gloss Black Diamond Cut : CHF 2’260.-

Vehicle Lift : CHF 2’540.-

Car Cover : CHF 710.-

Fire Extinguisher : CHF 190.-

Prix TOTAL : CHF 264’030.-

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Nos remerciements à McLaren Automotive Limited pour le prêt de cette McLaren GTS, ainsi qu’à McLaren Geneva (Pegasus Automotive Group), à Nyon, pour leur soutien logistique.

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