Essai – Mercedes-AMG GLA 35 4MATIC : Un look énervé pour un SUV typé GT

Le constructeur à l’étoile flirt avec la réussite dans le segment des SUV compact. Le GLA, SUV apparu début 2020, se vend bien. Le GLA phase 2 nous arrive restylé et la déclinaison sportive AMG en profite.

4 cylindres, essence, turbo, 1’991 cm³
306 ch à 5’800 t/min
400 Nm de 3’000 à 4’000 t/min
Boîte de vitesse double-embrayage, 8 rap.
Vitesse maxi : 250 km/h
0 à 100 km/h en 5.2 sec.
Poids : 1’750 kg
Long./larg./haut. (mm): 4’436 x 1’849 x 1’590
Conso. mesurée : 8.55 l/100 km
Emissions CO₂ : 209 g/km (G)
dès CHF 77’200.-, mod.essayé: CHF 99’379.-

Texte : Xavier Bais / Photos : Claude-Alain Ferrière, Hayatte

La mode des SUV déclinés et motorisés « sportivement » ont remplacé depuis longtemps une majorité de petites GTi.

Toutes les marques proposent des SUV sportifs et Mercedes n’y échappe pas avec deux versions de son GLA : la tonitruante 45 AMG mais aussi la plus abordable 35 AMG. Agrémenté d’une hybridation légère et d’un restylage tout aussi léger, je vous emmène essayer cette dernière version.

A l’extérieur

C’est une évolution en douceur pour cette phase 2 qui inaugure une nouvelle signature lumineuse à l’avant comme à l’arrière. La calandre évolue aussi avec un nouveau graphisme très élégant baptisé « Panamericana » et réservé à la gamme AMG. De même pour les extensions d’aile maintenant peintes couleur carrosserie.

Comme il s’agit d’une version AMG, je retrouve deux sorties d’échappement rondes chromées noir, situées de part et d’autre du diffuseur laqué noir. Comme cela ne suffit pas, un Pack Aérodynamique AMG (option à CHF 1’908.-) inclut un aileron de toit très voyant, des déflecteurs d’aile à l’avant, de fausses évacuations d’air à l’arrière, une lame avant, des rétros et des barres de toit, le tout noir brillant.

C’est donc un mélange des genres : un SUV presque familial avec des appendices sportifs qui auraient pu être réservés qu’au seul modèle 45 AMG pour laisser plus de classe à cette « petite » version. D’ailleurs, en parlant de classe, les poignées de porte sont les seuls éléments chromés ; presque une faute de goût.

Pour parfaire son look, le GLA de mon essai dispose en option de jantes de 20 pouces estampillées AMG qui m’ont laissé perplexe en termes de design.

De manière générale, j’aime quand même le dessin galbé des ailes arrière qui se retrouve dans les phares marqués d’une arête et le coffre sous les feux, légèrement arrondi.

A l’intérieur

Je ne suis pas grand fan de Mercedes mais je dois l’avouer, j’aime bien cet intérieur où le cuir côtoie l’aluminium. Petit bémol, la finition aluminium qui encercle les aérateurs de dégivrage des vitres latérales se reflète dedans, juste au niveau des rétroviseurs.

Le pédalier sport est aussi en alu, matériau qu’on retrouve dans le design des superbes sièges baquets réglables via l’écran central. Le volant AMG avec méplat et branches épaisses, en cuir et alcantara, est superbe. Issu de la classe S, il permet de gérer beaucoup de fonctions d’autant qu’il comporte sous chaque branche de petits « Manettino » très simple d’utilisation.

Le système multimédia MBUX est au top en termes d’efficience et de réactivité. Il y a des prises USB-C en veux-tu en voilà devant et derrière, une prise d’allume-cigare et un chargeur à induction.

Les places arrière sont spacieuses même pour de grands adultes et le coffre, carré et profond, est dans la moyenne du segment avec 435 litres. Il permet d’emmener les bagages de quatre occupants.

Sous le capot

C’est un quatre cylindres essence turbocompressé de 2.0 litres qui trouve place sous le capot. Fort de 306 ch et 400 Nm, il dispose d’une micro-hybridation basée sur un alterno-démarreur de 48 V qui assure une assistance de puissance ponctuelle de 14 ch à bas régime ainsi qu’un fonctionnement sans délai du Stop & Start. Le système ne permet donc pas de rouler en 100% électrique mais apporte un agrément de conduite certain et vraisemblablement un gain en consommation urbaine. Il permet aussi d’abaisser les émissions de CO₂ et donc le malus constructeur.

Le moteur, coupleux à souhait, est associé à une boîte robotisée à 8 rapports et double embrayage ainsi qu’à une transmission intégrale 4Matic. Côté performances, le GLA 35 AMG est donné pour un 0 à 100 km/h en 5.2 secondes. Un chrono plutôt sportif pour un SUV.

La consommation moyenne relevée atteint 9.2 l/100km en mode Sport et descend à 7.9 l/100km en mode Confort. Ce n’est pas très frugal mais guère surprenant au regard de la puissance et du poids, 1’750 kg à vide.

Au volant

Après un démarrage en appuyant sur un bouton poussoir, le quatre cylindres renvoie un son caverneux et même en mode « confort », je sens tout de suite que la réponse à l’accélérateur est franche. La nouvelle direction paramétrique est ferme, directe mais sans réel retour d’information. Néanmoins, elle permet une conduite précise. Les changements de rapports se font juste sous les 2’000 t/min, sur le couple. Ils s’égrènent sans à-coup à la montée.

Sans être une boule de nerfs, ce GLA offre du répondant et une certaine nervosité qui, une fois le mode « Sport » sélectionné via le bouton rotatif type Manettino, vous propulse rapidement à des vitesses illégales dans un confort agréable pour un SUV sportif. Seule la descente des rapports de la boîte DCT 8G Speedshift, parfois un peu « mécanique » et brute, me rappelle que je suis à bord d’une version AMG. C’est assez étonnant car tout le reste est calibré confort et douceur. Le son artificiel, distribué via les haut-parleurs, ravira les plus jeunes ou les mélomanes.

Toujours en conduite sportive sur une succession de virages, il faut rester au-dessus de 2’000 t/min pour avoir de franches accélérations. Passé ce cap, l’auto devient très réactive jusqu’aux 6’500 t/min du rupteur. La transmission 4Matic offre une répartition du couple variable jusqu’à 50/50 et, aidée par le différentiel électronique, permet d’accélérer tôt en sortie de virage. Mais hélas, même en mode Sport, je trouve le châssis trop souple, trop GT alors qu’il rebondit sur chaussée déformée.

Pour les amateurs, le mode « Sport + » destiné à la piste permet l’activation sur l’écran central d’un enregistrement des G et des performances au tour. Je ne vois toutefois pas l’intérêt de mettre un SUV sur une piste. De même, le mode tout-terrain permet l’affichage des angles d’assiette du véhicule (dévers, montée, descente) lors de franchissement en tout terrain. Mais qui ira faire du tout terrain avec ce genre de SUV ? Personne assurément. Ce véhicule est destiné à rester dans les modes Confort et Sport, peut-être le mode individuel pour certains.

La vision nocturne est parfaite avec les phares LED directionnels. Les aides à la conduite et au stationnement sont performantes. Par contre, après chaque mise en marche, il me faut déconnecter l’assistance de franchissement de ligne vraiment trop intrusive.

Côté freinage, rien à redire, ça freine et c’est endurant. L’avant dispose d’étriers monoblocs fixes à 4 pistons pinçant des disques ventilés et perforés de 350 mm alors que l’arrière, moins musclé, offre des étriers flottants à un piston sur disques de 330 mm.

Verdict

« C’est aberrant ce look pour un SUV, qui plus est 4X4, mais je m’attendais à une voiture plus énervée frérot ». Voilà pour plagier GMK ma conclusion en deux lignes.

En résumé, le restylage tout en douceur et les améliorations minimes améliorent légèrement ce SUV premium à la qualité de finitions reconnue. Avec sa micro-hybridation, il fait bande à part parmi une concurrence qui ose s’alourdir d’hybridations rechargeables comme sur l’Audi Q3 45 TFSIe ou le BMW X1 30e.

Sa relative légèreté en fait une voiture plaisante pour tous les jours d’autant que la transmission 4Matic est un gage de sécurité pour rouler en hiver. Les accélérations sont bonnes et le châssis ne démérite pas. Mais ce ne sera jamais une voiture pour rouler sur circuit malgré les nombreux appendices ou options qui pourraient le laisser penser. Le prix de base est déjà élevé et la liste des options « indispensables » dans une AMG fait vite grimper la note.