25 February 2025
2025-02-25
La Skoda Superb, cousine de l’Est du groupe Volkswagen, nous revient dans une version 2024 du plus bel effet. Complétant par le haut une gamme très large et appréciée, il ne s’agit pas du modèle qui se vend le mieux mais bien de celui qui démontre les compétences de la marque et qui est sensé attirer plus de clients dans les concessions.
Texte : Julien Cornamusaz / Photos : Yann Ueltschi
Quatrième génération de ce modèle déjà, la Superb correspond en termes de dimensions à la Passat chez VW ou à l’A6 chez Audi. Grande sœur du bestseller Octavia, cette dernière version n’est disponible en Suisse qu’en break alors qu’une carrosserie limousine existe dans d’autres marchés. Elle partage sa plateforme MQB evo avec la Passat tout comme son site de production en Slovaquie.
Nous avons à l’essai la version haut de gamme L&K (Laurin et Klement, les deux Vaclav à l’origine de la marque) dotée du 2.0 TDI dans sa version 193 chevaux et de quatre roues motrices. La Superb est également disponible en deux roues motrices, avec soit un moteur diesel moins puissant (150 ch), soit un moteur essence 2.0 TSI de 265 ch, plus cher d’environ CHF 3’500.- comparé au diesel de cet essai.
A l’extérieur
Comme c’est souvent le cas avec une nouvelle génération, la Superb a considérablement grandi. Dans cette dernière mouture, elle mesure 4.9 mètres, soit 40 mm de plus que sa devancière. Ce surcroît de longueur est uniquement dû aux porte-à-faux puisque l’empattement reste à 2’841 mm. Elle est également légèrement plus haute mais perd 15 mm en largeur, ce qui avantage ceux qui doivent négocier une route de montagne. Dans la pratique, la largeur des véhicules est souvent plus difficile à gérer que leur longueur.
En termes de design, la Superb L&K s’appuie sur sa silhouette de break et semble rejeter les modes en matière de style. Il n’y a ni barre lumineuse, ni calandre illuminée, pas plus de roues noires, de kit carrosserie agressif ou de marque de performance. On retrouve même quelques garnitures chromées subtiles autour de la calandre et des encadrements de vitres. Elles sont plus arrondies que sur l’ancienne voiture et suivent plus le langage de conception de l’Enyaq que le style du Kodiaq, plus sophistiqué.
Si le noir vous manque, vous pouvez toujours vous rabattre sur l’édition Sportline disponible pour le même prix de base mais avec moins d’équipements.
A l’intérieur
Le propre de la version L&K est d’offrir plus d’agrément intérieur que le reste de la gamme. L’espace aux jambes à l’arrière a augmenté par rapport au modèle précédent. La ligne de toit plate du break favorise un espace généreux pour la tête et se combine avec de grandes vitres latérales qui créent une véritable sensation d’espace et une visibilité exceptionnelle. Les dimensions du coffre demeurent plus ou moins constantes, c’est-à-dire très grandes : de 690 à 1’920 litres. La sensation d’espace à l’intérieur est vraiment impressionnante, en particulier à l’arrière.
Cependant, le fait qu’un break Skoda soit très pratique ne surprend personne. Ce qui est sans doute plus étonnant, c’est à quel point l’espace avant de la Superb est apaisant. La précédente génération se comparait déjà favorablement à ses rivales en termes de qualité des matériaux intérieurs, même si le design était un peu simple. La nouvelle allie valeurs classiques et technologies modernes comme peu d’autres voitures dans cette gamme de prix. Il y a un écran de 13 pouces en option, qui est si grand que je me demande s’il ne l’est pas trop, question de goût bien sûr.
Bien que le nombre global de boutons soit en baisse, Skoda repousse la tendance au tout tactile de certains concurrents, en conservant des molettes de climatisation par exemple. Les centres de ces molettes sont tous tactiles pour changer leur fonction qui s’affiche sur le petit écran à l’intérieur. Les molettes extérieures contrôlent la température et les sièges chauffants et ventilés, tandis que le module central contrôle la vitesse du ventilateur, le zoom de navigation, le mode de conduite et plus encore. A l’usage, c’est très bien pensé et pratique ; il me semble me souvenir avoir déjà vu cette ergonomie dans l’Audi R8.
La planche de bord bénéficie d’un design fluide, avec des garnitures effet bois, des poignées de porte élégantes et des bouches d’aération presque artistiques. Les passagers arrière n’ont pas l’impression d’être en seconde classe car la qualité des matériaux est la même. Il y a deux ports USB, un panneau de commande de climatisation et un accoudoir avec support de tablette intégré.
Le sélecteur de la boîte automatique est passé sur la colonne de direction et la console centrale est libre pour le rangement. Il y a bien sûr beaucoup d’espace et les vide-poches peuvent être cachés de la vue par deux volets. Le compartiment sous l’accoudoir est également grand et contient divers plateaux et bacs amovibles, pour des objets tels que des verres, ainsi qu’une barre recouverte de feutre destinée au nettoyage de l’écran.
En termes d’équipements, c’est presque Byzance : sièges électriques, chauffants et ventilés, volant chauffant, toit panoramique ouvrant, phares LED Full Matrix et hayon électrique. Notre version d’essai haut de gamme Laurin & Klement offre également un très bel intérieur en cuir Cognac (disponible en noir au même prix).
Sous le capot
Notre modèle d’essai est donc équipé du 2.0 litres turbo diesel de 193 chevaux et disposant d’un couple de 400 Nm. Si une version essence est également au catalogue, nous sommes d’avis que le diesel et son couple supérieur sied mieux à ce break. Une boîte à vitesses à double embrayage DSG à 7 rapports équipe toute la gamme, quelle que soit la motorisation choisie. Un choix de raison comme je le détaillerai plus bas.
La conception des trains roulants est conventionnelle, avec des jambes de force MacPherson à l’avant et un essieu multibras à l’arrière. Cette génération introduit l’option de suspensions DCC Plus (Dynamic Chassis Control) qui intègre des amortisseurs adaptatifs à deux voies séparées pour la compression et la détente, ce qui permet passablement de réglages.
Au volant
La nouvelle Superb n’est guère sportive mais très confortable ; elle se situe dans un juste milieu qui a toujours été la spécialité de la marque.
L’amortissement est assez ferme, autant sur les irrégularités de la chaussée qu’en termes d’antiroulis. Notre voiture de presse étant équipée de pneus hiver, il faut bien sûr en tenir compte dans notre évaluation routière. Par exemple, des enchaînements de virages laissent paraître une certaine paresse, probablement plus en raison des pneumatiques que du châssis.
Une escapade sur des cols du Jura confirme l’absence de véritables capacités sportives. La gestion des compressions et des freinages appuyés montre une tendance à plonger malgré la suspension adaptive. Il y a aussi une tendance au survirage dans les virages rapides, lorsque le châssis est provoqué, mais le contrôle de stabilité rattrape bien les choses.
Globalement, on peut dire que la suspension est ferme sans excès ; sur autoroute, elle excelle avec une conduite contrôlée mais pas trop réactive.
Le seul réel désagrément ressenti lors de cet essai est la combinaison moteur-boîte pour les démarrages au feu rouge. Comme souvent avec la DSG à 7 rapports, on a le choix entre un départ feutré sur un filet de gaz, lent mais doux, ou le rush du couple qui déboule et met un à-coup dans la boîte. Un classique hélas, plus caractéristique de ce 2.0 TDI, dont le temps de réponse est toujours élevé, que de la Superb en particulier.
La consommation moyenne de notre essai s’établit à 7.21 l/100km, ce qui est tout à fait honorable pour ce grand break. Avec son réservoir de 66 l, l’autonomie estimée avec un peu de marge est de 900 kilomètres.
Enfin, une mention très-bien à la facilité de désactivation des aides à la conduite obligatoires : avertissement des limites de vitesse par lecture des panneaux – très imprécis – et assistance de maintien dans la voie – insupportable généralement. Cette hérésie des régulateurs européens est désactivable très simplement avec une molette au volant et un affichage à l’écran compteur. Pas besoin de quitter la route des yeux pour se plonger dans un obscur sous-menu de l’écran tactile comme chez certains concurrents, y compris dans le même groupe automobile.
Verdict
Cette Skoda Superb, qui porte bien son nom, continue d’appliquer l’immuable recette qui fait le succès de la marque tchèque : offrir le meilleur des technologies du groupe Volkswagen dans un écrin discret et fonctionnel, le tout pour un rapport qualité/prix compétitif. Pour la Superb Combi – seule version disponible en Suisse – cette relative discrétion ne l’empêche pas d’afficher une certaine élégance même si je ne suis guère fan de la teinte “Jaune Ice Tea Metallic” de ce véhicule de presse.
Les atouts de ce véhicule sont également à l’intérieur : tableau de bord chic et aérien, matériaux en progression, technologies au diapason. La Superb affiche des prestations qui flirtent avec le segment Premium. Et c’est vraiment à ce niveau que la montée en gamme s’exprime.
Prix et options – Skoda Superb Combi L&K 2.0 TDI 193 CH 7-vitesses DSG 4X4
Prix de base : CHF 63’930.-
Peinture « Jaune Ice Tea Metallic » : CHF 950.-
Pack Family : CHF 470.-
Toit panoramique ouvrant : CHF 1’450.-
Infotainment 13″ Plus : CHF 440.-
Pack Clima : CHF 490.-
Dispositif d’attelage, système mécanique de rabattage avec déverrouillage électrique (avec adaptateur) et Assistance de remorque : CHF 800.-
Séparation en filet : CHF 140.-
Chauffage stationnaire à télécommande : CHF 1’030.-
Planche de charge variable dans le coffre : CHF 250.-
Clever Bonus : CHF -2’300.-
Prix TOTAL : CHF 67’650.-
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Nos remerciements à Skoda Suisse SA (AMAG) pour le prêt de cette Skoda Superb Combi 2.0 TDI 4×4, ainsi qu’au garage AMAG Lausanne pour leur soutien logistique.
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