Essai – Aston Martin Vantage Roadster : Sportivité, performance et cheveux au vent, le cocktail du plaisir de conduite !

03 February 2021

La nouvelle Aston Martin Vantage a débarqué sur nos routes il y a un peu plus de deux ans et en 2020 sa gamme s’est agrémentée d’une déclinaison découvrable. Il est temps pour Wheels And You de prendre le volant de cette Vantage Roadster pour vérifier que, cheveux au vent, le plaisir n’en est que meilleur.

V8, biturbo, essence, 3’982 cm³
510 ch à 6’000 t/min
685 Nm de 2’000 à 5’000 t/min
Boîte de vitesses automatique, 8 rap.
Vitesse maxi : 306 km/h
0 à 100 km/h en 3.8 sec.
Poids : 1’628 kg
Long./larg./haut. (mm): 4’465 x 1’942 x 1’273
Conso. mesurée : 13.16 l/100 km
Emissions de CO₂ : 262 g/km (G)
dès CHF 168’679.-,mod. essayé: CHF 219’543.-

Texte : Sébastien Morand / Photos : Leandro Garcimartin, Patrick Schneuwly, Sébastien Morand

Il faut bien l’admettre, et les chiffres de vente le confirment, la nouvelle Vantage a de la peine à charmer les adeptes de la marque ainsi que les potentiels nouveaux clients en provenance de la concurrence. Pourtant, croyez-moi, l’auto est diablement envoûtante une fois qu’on y a gouté.

Pour les premiers, c’est relativement compréhensible, tant le style de la voiture est différent de ce qu’Aston Martin fait depuis de nombreuses années. Avec l’arrivée de ce Roadster, le constructeur anglais a d’ailleurs rajouté à son catalogue une calandre à « palettes », comme choix alternatif à celle de type « hunter » découverte sur le Coupé depuis son lancement. C’est plus proche des standards de la marque, ça pourra rassurer certains qui hésitent. Pour ma part, je trouve justement que l’originalité de la calandre initiale sied beaucoup mieux à la nouvelle Vantage en lui conférant une gueule bien plus agressive. On peut aussi imaginer qu’avec l’arrivée du DBX, le premier SUV de la marque dont nous devrions vous proposer un essai complet prochainement, qui arbore une poupe dans la même lignée que la Vantage, les choses devraient changer progressivement. Sans compter que les futurs modèles, Valkyrie et Valhalla en tête, promettent un style radicalement différent !

Pour les autres, je pense que c’est avant tout par méconnaissance qu’ils ne s’aventurent pas chez Aston Martin. A ce sujet, il me semble important de casser certain à priori, tout d’abord sur le prix et ensuite sur la fiabilité. Non, une Aston Martin ce n’est pas plus chère qu’une Porsche 911, puisque c’est quand même la cible type de notre Vantage. Non, une Aston Martin ce n’est pas moins fiable qu’une allemande, sans compter qu’avec une garantie pièces et mains d’œuvre de trois ans, vous êtes tranquille, voire même plus que chez certains concurrents.

Maintenant que cela est dit, revenons à celle qui nous intéresse aujourd’hui, la nouvelle Vantage Roadster.

A l’extérieur

Première chose qu’il est difficile de ne pas remarquer au moment de récupérer notre voiture d’essai, sa couleur ! Informé au préalable de cette teinte « Ceramic Blue », j’avoue avoir été un peu sceptique, de surcroît en combinaison avec l’intérieur « Copper Tan ».

Toutefois, au moment de découvrir la voiture dans le showroom de l’agence Aston Martin Geneva, mon avis change et il le fera tout au long de mon essai. En effet, plus le temps passé avec l’auto avance, plus je trouve que ce coloris convient parfaitement à notre Vantage Roadster. Cela accentue sa personnalité et affirme son caractère, quoi de mieux pour un cabriolet sportif. Et ne venez pas me dire que vous la prendriez grise ou noire afin de rester discret, ça reste une Aston Martin.

Concernant la ligne générale, si globalement le Roadster est indentique au Coupé, c’est bien évidemment au niveau du toit que la différence se fait. Une capote traditionnelle en tissu vient couvrir la belle anglaise et, qu’elle soit fermée ou repliée, je trouve qu’elle est parfaitement dessinée pour proposer un ensemble très réussi.

En fait, à mes yeux, le Roadster est même plus désirable que le Coupé, alors que généralement mon cœur balance rarement pour les décliaisons découvrables. Je parle d’esthétisme uniquement, car pour le plaisir de conduite, je suis depuis toujours un grand adepte des cabriolets. Certes, ces derniers impliquent un surpoids, mais pour le coup, notre Vantage Roadster affiche seulement 60 kg de plus sur la balance face au Coupé. Je vous laisse imaginer que ça ne devrait pas trop altérer les performances.

Notons encore que le mécanisme de la capote permet de l’ouvrir ou la fermer en moins de 7 secondes. A l’utilisation, je vous garantie que c’est très rapide et que ça se remarque clairement. C’est d’ailleurs le système entièrement automatique le plus rapide de tous les cabriolets. A titre de comparaison, celui d’une 911 nécessite environ 12 secondes.

Pour revenir au design de cette Vantage, plus je la vois et plus je la trouve belle, surtout sa face avant. Telle un serpent, la voiture donne l’impression qu’elle va bondir sur tout ce qui se met en travers de son chemin. Décapotée, les larges ailes, surtout à l’avant, se font encore plus remarquer que sur le Coupé. Le dessin est vraiment athlétique, limite agressif, j’aime beaucoup.

Pour répondre à d’éventuelles interrogations, notre voiture d’essai est un modèle prévu pour le marché américain. C’est pour cela qu’elle dispose d’horribles bumpers de chaque côté de la plaque arrière, ainsi que des feux latéraux, aussi appelés feux de gabarits, sur les passages de roues.

A l’intérieur

L’habitacle de la Vantage Roadster est en tout point identique à celui du Coupé. Et tout comme mon collègue qui avait essayé la Vantage Coupé, je trouve que l’ambiance à bord a perdu de son charme « So British ».

Bien évidemment le fait de collaborer avec Mercedes permet de proposer un équipement digne de l’auto. Je pense notamment à l’interface infotainement qui offre tout ce que l’on peut attendre d’une voiture de ce rang. Toutefois, en terme de présentation, comme je l’avais indiqué dans le cadre de mon essai de la DBS Superleggera, je ne suis pas vraiment convaincu, surtout par la console centrale. Le volant, lui typiquement Aston Martin, avec sa forme si particulière, peine aussi à me charmer, mais à l’utilisation, il me convient parfaitement.

A l’inverse, je suis bluffé par la qualité de finition. C’est vraiment d’excellente facture et c’est justement en comparant avec la concurrence qu’on se rend compte à quel point Aston Martin se distingue dans ce domaine. Le cuir est omniprésent et cet intérieur « Copper Tan », avec les surpiqûres qui reprennent la teinte de carrosserie, est du plus bel effet.

La position de conduite relativement basse offre un bon agrément. Avec la capote ouverte, en remontant les vitres latérales et grâce à la petite glace située entre les sièges, il n’y a quasiment aucun remous à bord. Même avec les températures hivernales du mois de décembre, je n’hésite pas à rouler décapoté, « Top Down » comme disent les anglais. Une fois le toit refermé, j’en viens à oublier qu’il s’agit d’un cabriolet tant l’isolation, aussi bien phonique que thermique, est excellente.

Je note encore le coffre dont le volume de 200 litres est plutôt honorable sans être le plus généreux, mais il permet quand même de loger un sac de golf. Chose qui n’était pas possible avec les précédentes V8/V12 Vantage Roadster qui disposait de seulement 144 litres.

Sous le capot

Cette Vantage Roadster dispose de la même mécanique que le Coupé, à savoir un V8 4.0 biturbo dont le bloc provient de Mercedes-AMG. Sa gestion reste elle d’origine britannique et l’ensemble offre toujours 510 ch à 6’000 t/min pour un couple maximum de 685 Nm disponible entre 2’000 et 5’000 t/min. L’ensemble est couplé à l’excellente boite automatique ZF à 8 rapports et la cavalerie est transmise exclusivement sur les roues arrière.

Comme indiqué au préalable, grâce à un embonpoint de seulement 60 kg, les performances sont quasiment identiques à celles du Coupé avec le 0-100 km/h abattu en 3.8 secondes (3.6 secondes pour le Coupé) et une vitesse de pointe de 306 km/h (314 km/h pour le Coupé).

Selon la norme WLTP, en cycle mixte, la fiche techniquement annonce 11.6 l/100km. Pour ma part, je mesure une moyenne de 13.16 l/100km. Il est bien clair que si mon essai s’était déroulé avec des meilleures conditions météo, il y a fort à parier que j’aurai consommé un peu plus. Je relève quand même que l’ordinateur de bord m’indique 14 l/100km, c’est assez rare qu’il soit moins optimiste que la réalité.

Au volant

La voiture est facile à prendre en main, je me sens rapidement à l’aise au volant de cette Vantage Roadster. Son gabarit plutôt compact et la bonne visibilité périphérique en étant décapoté aident à la démarche. Toutefois, autant une DBS nécessite un temps d’adaptation, autant la Vantage peut se conduire sans trop d’inquiétude.

C’est là un des points forts de ce modèle, à l’instar d’une Porsche 911, d’une Mercedes-AMG GT ou d’une Jaguar F-Type, cette Aston Martin Vantage, Roadster ou pas, peut parfaitement convenir à une utilisation de tous les jours. Il faut certes accepter le regard des autres, mais pas nécessairement plus qu’avec les autos précédemment citées, surtout si on fait exception de la teinte légèrement voyante de notre voiture d’essai.

Malgré les 510 chevaux et un mode « Sport » par défaut, la mécanique de cette notre Aston est très souple et relativement lisse du moment qu’on sait être raisonnable avec l’accélérateur. D’ailleurs, à mon goût, c’est presque un peu trop sage. Pour la rendre un peu plus démoniaque, je bascule rapidement en mode Sport+, aussi bien pour la gestion moteur que pour la suspension. Le mode Track promet encore plus de sensations avec, en bonus, des vocalises plus enivrantes, mais avec une température proche du zéro degré et des routes bien détrempées, je préfère rester prudent. Sans compter que, comme pour toutes les sportives de ce genre, il est difficile sur routes ouvertes de vraiment exploiter son potentiel.

J’arpente les petits lacets qui me sont chers et je ne peux qu’apprécier l’excellent comportement routier de cette Vantage Roadster. Elle vire à plat, avale les virages sans rechigner et procure des bonnes sensations de conduite. Tout cela est bien évidemment exacerbé par le fait de rouler cheveux au vent dès que la pluie se fait plus discrète, permettant aussi de mieux profiter de l’échappement Sport.

Pour avoir eu l’occasion de conduire les deux modèles de cette nouvelle Vantage, je vous certifie qu’à mon niveau, la différence n’est pas perceptible. Donc, à moins d’être pilote et de les tester sur circuit, je pense que la Roadster n’a rien à envier au Coupé. Sans même parler de performance absolue, comme je l’indiquais au préalable, avec le toit en place, l’agrément est tellement bon que j’en viens à oublier que c’est avec le Roadster que je me déplace en ce moment.

Verdict

Facilement sous le charme des belles anglaises, il me semblait évident que cette Vantage Roadster saurait me convaincre. Si je dois lui trouver un défaut, je dirais qu’à mon goût elle est trop sage pour un véhicule plaisir. Donc il faut vraiment l’utiliser au quotidien et ne pas la laisser au garage sous pretexte que c’est une Aston Martin.

Surtout qu’avec un prix de départ inférieur à CHF 170’000.-, c’est vraiment une voiture qui mérite d’être découverte si l’on recherche une sportive, découvrable ou non, offrant performance et élégance, avec le confort d’une véritable GT. Certes, ce n’est pas à la portée de toutes les bourses, mais face à ses concurrentes, cette Aston Martin Vantage Roadster a vraiment des atouts indéniables.

Prix et options – Aston Martin Vantage Roadster

Prix de base : CHF 168’679.-

Exterior Pack – Black Pack : CHF 2’381.-

Interior Pack – Sports Plus Collection : CHF 3’358.-

Pack – Comfort : CHF 2’680.-

Paint – Contemporary : CHF 1’783.-

Wheels – 20 Inch Lightweight Forged – Textured Black : CHF 5’221.-

Brake Calipers – Black Painted : CHF 1’484.-

Exterior Pack – Splitter, Diffuser & Sills – Q – Gloss 2×2 Twill Carbon Fibre : CHF 10’431.-

Decklid Insert – Matte Black : CHF 748.-

Bonnet Vents – Matt Black Mesh : CHF 1’484.-

Tail Lights – Smoked : CHF 748.-

Mirror Caps – Gloss Black Painted : CHF 449.-

Side Gill – Matt Black Perforated : CHF 748.-

Underbonnet Cross Brace – Black : CHF 449.-

Leather – Special/Metallics : CHF 5’221.-

Interior Jewelry Pack – Satin Dark Chrome : CHF 1’484.-

Tread Plates – Aluminium : CHF 1’484.-

Trim Inlay – Q – Satin 2×2 Twill Carbon Fibre : CHF 2’231.-

Cabin Carpet – Contemporary : CHF 1’484.-

Headlining Outer – Contemporary Alcantara : CHF 748.-

Seating – Heated and Ventilated : CHF 1’484.-

Stitch – Contrast : CHF 598.-

Detailing – Perforation – Placed : CHF 748.-

Detailing – Embroidery – AM Wings : CHF 748.-

Infotainment – Aston Martin Premium Audio : CHF 2’231.-

Functional – First Aid Kit : CHF 150.-

Functional – Umbrella and Holder : CHF 299.-

Prix TOTAL : CHF 219’543.-

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Nos remerciements à Aston Martin Lagonda of Europe GmbH pour le prêt de cette Aston Martin Vantage Roadster, ainsi qu’au garage Aston Martin Geneva / Pegasus Automotive Group à Nyon pour leur soutien logistique.

Merci également à PR & co et bw.event pour leur collaboration.