16 June 2023

Segment en déclin au profit des grands SUV, il reste cependant quelques modèles de grandes limousines disponibles sur le marché. Bien évidemment, la marque d’Ingolstadt joue toujours dans cette catégorie avec l’A8. Cette dernière se décline également en version « sportive » et c’est ainsi qu’aujourd’hui nous vous proposons l’essai de la nouvelle Audi S8.

  • V8, essence, 3’996 cm3
  • 600 ch à 6’000 t/min
  • 571 Nm de 2’050 à 4’500 t/min
  • Boite de vitesse Tiptronic, 8 rap.
  • Vitesse maxi : 250 km/h
  • 0 à 100 km/h en 3.8 sec.
  • Poids : 2’295 kg
  • Long./larg./haut. (mm): 5’190 x 1’945 x 1’475
  • Conso. mesurée : 12.61 l/100km
  • Emissions CO2 : 264 g/km (G)
  • dès CHF 168’200.-, mod.essayé: CHF 215’450.-


Texte : Sébastien Morand / Photos : Claude-Alain Ferrière


Depuis longtemps, les constructeurs allemands monopolisent le marché des limousines, laissant ponctuellement quelques miettes aux marques anglaises, à l’exception de Rolls-Royce qui n’a pas d’égal en jouant à un niveau de gamme ultime.

Faute d’avoir pu essayer ses concurrentes, Mercedes-Benz Classe S et BMW Série 7, nous allons analyser en détails la proposition d’Audi avec la dernière mouture de l’A8. Pour l’occasion, nous avons même bénéficié de la version musclée, la S8 équipée du V8 TFSI développant 571 ch mais surtout 800 Nm de couple. C’est parti pour un voyage à la sauce germanique alliant volupté et performances.

A l’extérieur

Rien d’extravagant au niveau des lignes de notre allemande, l’esprit de la marque demeure bien présent. Je dirais même que cette S8 reste relativement discrète tant l’auto se démarque peu d’une A8 normale, voire de sa petite sœur l’A6.

Comparée à cette dernière, la S8 est certes plus longue – notre vaisseau amiral avoisine les 5m20 – mais en termes de largeur et de prestance, c’est bien moins imposant que les précédentes déclinaisons, en particulier les deux premières. Avant elles, il y avait la fameuse Audi V8 qui ne faisait pas vraiment dans la finesse stylistique et dont la carrière s’est terminée en 1994 avec l’arrivée de l’A8 première du nom.

Pour revenir à la quatrième génération qui nous intéresse aujourd’hui, elle a vu le jour en 2017 avant de subir un léger lifting fin 2021. Elle se positionne comme le porte-drapeau de la marque et offre un niveau du confort et un équipement en haut de l’échelle. Certes, la clientèle actuelle choisit un Q8, voire un SQ8 ou un RS Q8 car c’est la mode mais cette S8 convient mieux à ceux qui recherchent un meilleur agrément de conduite. En effet, c’est assez évident de réaliser qu’une berline propose des prestations supérieures à un SUV, ne serait-ce que par sa garde au sol inférieure. Toutefois, à voir le peu de grandes limousines croisées sur nos routes, il ne faut pas être devin pour constater que ce n’est pas toujours la logique qui gagne.

A l’exception des badges S8, le moyen le plus simple de différencier la S8 d’une A8, c’est la quadruple sortie d’échappement. Sans cela, seuls quelques détails ici et là, comme les pinces de frein spécifiques, sont différents et seul un œil très avisé les remarque. Notre S8 se la joue donc discrète.

A l’intérieur

Au moment de s’installer aux commandes, pas de réel effet marquant, la rigueur et l’austérité du constructeur allemand restent de mise. C’est apparemment ce que les clients recherchent, donc pourquoi changer. Pour ma part, j’avoue que même si je constate l’excellente qualité de la finition, il me manque le petit truc en plus que proposent notamment les marques anglaises.

Très confortablement installé dans les sièges aux multiples réglages, chauffants, climatisés et disposant de fonctions de massage, je prends mes marques à bord de cette S8. La présentation est similaire aux autres modèles de la marque mais quelques détails font la différence. Par exemple, les bouches d’aération qui disparaissent une fois le contact coupé, à l’instar des petits haut-parleurs de la sono Bang & Olufsen proposée en option. C’est feutré et de belle facture, difficile de reprocher quoi que ce soit si ce n’est le manque de charme.

L’équipement est lui aussi très impressionnant. Mais attention, il fait vite grimper l’addition car même sur ce modèle haut de gamme, bon nombre de choses sont à cocher dans la liste des options. Peu adepte de la technologie à outrance et encore moins partisan du « tout tactile », j’ai beaucoup aimé les écrans tactiles avec fonction haptique qui renvoient un feeling de touché très plaisant. Autre accessoire hyper efficace, les phares Matrix dont l’éclairage est bluffant, un des meilleurs qu’il m’a été donné de tester. De surcroit, il se combine ici avec un assistant de vision nocturne (caméra thermique dont l’affichage apparaît entre les compteurs) et on ne se rend presque plus compte qu’on roule de nuit tant c’est performant.

L’espace à bord est très généreux, notamment pour les passagers arrière qui voyagent en toute quiétude, à l’instar de la 1ère classe en avion. D’ailleurs, ce type d’auto mériterait d’avoir un chauffeur car c’est un régal de se faire conduire avec un tel niveau de confort. La malle arrière, avec ses 505 litres, accueille sans aucun souci votre ensemble de bagages.

Sous le capot

Pour donner vie à la S8, le constructeur lui a greffé le V8 4.0 TFSI maison qui offre une puissance de 571 ch et un couple maximum de 800 Nm. Avant même la cavalerie à disposition, c’est vraiment le couple disponible qui offre un agrément de conduite exceptionnel, j’y reviens dans un moment.

Cette mécanique est couplée à la très douce boite Tiptronic à 8 rapports et bien évidemment à la transmission Quattro. L’ensemble, parfaitement homogène, se voit greffer une hybridation légère (MHEV) pour être dans l’ère du temps. La gestion est totalement transparente pour le conducteur mais elle fait ses preuves au niveau de la consommation.

En effet, j’ai mesuré sur la totalité de mon essai une moyenne de 12.61 l/100 km alors que la fiche technique promet 11.6 l/100 km selon la norme WLTP. Bien sûr, ça peut choquer certain mais avec un poids de quasiment 2.3 tonnes et les ressources à disposition, je trouve que c’est correct alors que j’ai roulé autant de ville que sur l’autoroute, sans rechigner à exploiter le V8.

Au volant

Le confort est le maitre mot et dès les premiers tours de roues, on ressent l’ambiance feutrée que propose cette Audi S8. C’est presque au niveau d’un Range Rover mais un peu moins « tapis volant » quand même. Attentif à la taille de l’engin, je réalise rapidement que tout est fait pour me faciliter la vie : les assistances sonores et visuelles (caméras 360°) mais surtout les roues arrière directrices font disparaître la sensation de longueur. J’ai eu l’occasion de me rendre plusieurs fois au centre-ville de Genève pendant mon essai et je n’ai jamais été inquiété par le maniement de l’auto. Seul hic, la taille des places de parking à disposition ; mais à cela, notre allemande n’y peut rien et elle n’est pas la seule à le subir.

Avec un tel niveau de confort, cette S8 n’invite vraiment pas à rouler sportivement. En revanche, les relances et la douceur de fonctionnement de sa mécanique sont vraiment très plaisantes à exploiter. Comme je l’indiquais précédemment, le couple gargantuesque du V8 fait merveille dans cet exercice. Vous rajoutez une isolation phonique exceptionnelle et rien ne viendra plus perturber votre voyage agrémenté des plus grandes œuvres de Jean-Sébastien Bach.

Je me suis quand même forcé à adopter un tempo plus soutenu pour découvrir le potentiel de son badge. C’est efficace, la tenue de route est exemplaire et je perçois clairement l’avantage face à un SUV. Toutefois, malgré ces performances plutôt impressionnantes, je n’ai pas insisté tant j’ai préféré profiter de la plénitude de son confort. Seule exception, les entrées d’autoroute où j’ai clairement exploité le moulin, mon péché mignon ! Ce dernier offre d’ailleurs une mélodie assez sympathique tout en n’étant pas trop invasive, un doux mélange parfaitement adapté à une telle auto.

Mais ce qui me bluffe le plus dans cette S8, c’est sa suspension active préventive. Il y a certes encore quelques détails à peaufiner mais lorsque la technologie assimile parfaitement l’état de la route devant l’auto, c’est presque déconcertant. Je ne parle même pas de chaussées défoncées dont les imperfections sont gommées sans aucun souci mais plutôt des dos d’âne ; sans prendre garde à ces derniers, je me suis retourné à plusieurs reprises après en avoir passé, avec le sentiment qu’il n’y en avait pas eu tant l’amortissement les absorbe à merveille. Une expérience à vivre pour s’en rendre compte, pour laquelle je formule un grand bravo aux ingénieurs qui ont conçu le système.

Verdict

Plus vraiment prisées par les clients privés, voire par les professionnels qui optent souvent pour des Mercedes Classe V afin d’avoir plus de places assises, les limousines tendent à disparaître de nos routes. Toutefois, à l’instar d’autres modèles équivalents allemands ou anglais, cette Audi S8 offre un agrément de conduite vraiment souverain pour qui veut avaler les kilomètres dans un confort ultime.

Elle n’est cependant pas à la portée de toutes les bourses, surtout si on se lâche au niveau des options comme c’est le cas pour notre voiture d’essai. Mais celui ou celle qui recherche absolument les prestations proposées par cette S8 ne devrait pas se limiter à cela même s’il faut constater qu’ils ne sont pas nombreux à se bousculer au portillon.

Prix et options – Audi S8 TFSI

Prix de base : CHF 168’200.-

Peinture “Gris Vesuv Métal” : CHF 1’450.-

Préparation pour dispositif d’attelage : CHF 250.-

Toit coulissant panoramique : CHF 2’100.-

Jantes Audi Sport, style « Evo » à 10 branches en Y : CHF 3’000.-

Pack Sécurité : CHF 730.-

Lampes de lecture Matrix LED : CHF 330.-

Assistant de vision nocturne : CHF 3’000.-

Prise 230 volts : CHF 230.-

Unité de commande centrale : CHF 640.-

Tunnel de chargement : CHF 270.-

Ventilation de siège et fonction massage à l’avant et à l’arrière : CHF 2’290.-

Raccords USB à fonction chargement à l’arrière : CHF 200.-

Design selection argent pastel : CHF 11’260.-

Pack sièges arrière avec sièges arrière individuels : CHF 5’070.-

Vitrage pare-soleil surteinté : CHF 640.-

Pack Coffre à bagages : CHF 210.-

Éclairage Matrix numérique : CHF 2’370.-

Écrans à l’arrière : CHF 2’350.-

Audi phone box à l’arrière sans chargement sans fil : CHF 460.-

Vitrage confort climatique/acoustique : CHF 670.-

Pack Chaleur confort à l’avant et à l’arrière : CHF 510.-

Chauffage et ventilation stationnaires : CHF 2’130.-

Bang & Olufsen Advanced Sound avec son 3D : CHF 6’890.-

Prix TOTAL : CHF 215’450.-

Pour partager vos impressions, rendez-vous sur notre page FaceBook.

Nos remerciements à Audi Suisse (AMAG Automobil und Motoren AG) pour le prêt de cette Audi S8, ainsi qu’au centre Audi AMAG Crissier pour leur soutien logistique.

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