13 August 2024
2024-08-13
Si vous n’êtes pas un passionné des Etats-Unis, plus particulièrement de leur production automobile, il y a des chances que vous n’ayez jamais entendu parler du Bronco. A l’inverse, si vous connaissez ce légendaire 4×4 américain, la seule évocation de son nom vous invite à voyager. Ford fait renaître ce modèle iconique et, pour l’occasion, le propose désormais en Europe. Wheels And You ne pouvait pas passer à côté et vous propose un essai complet.
Texte : Sébastien Morand / Photos : Claude-Alain Ferrière, Sébastien Morand
Le Ford Bronco a vu le jour en 1966 et, pendant ses premiers 30 ans de carrière, ce ne sont pas moins de cinq générations qui ont arpenté les routes et autres pistes américaines. Basé sur un châssis de pick-up Ford F Series dès sa deuxième mouture, l’engouement pour ce véhicule s’est amenuisé avec l’arrivée des SUV qui offrent un meilleur confort et sa production s’est arrêtée en 1996. Néanmoins, il a marqué l’histoire automobile outre-Atlantique où il est devenu une légende au même titre que, dans un autre registre, la Mustang.
Avec l’intérêt grandissant pour les « revival » de véhicules mythiques, bon nombre de marques en profitent et Ford a décidé de ressusciter le Bronco. La sixième génération voit ainsi le jour en 2021. Il s’agit toujours d’un véritable 4×4, avec un châssis échelle en acier, dans l’esprit du Jeep Wrangler – son principal concurrent américain – ou du Land Rover Defender avant le modèle actuel. D’ailleurs les similitudes avec le Wrangler sont importantes, vous allez le découvrir ci-dessous.
Avant de vous présenter ce nouveau tout-terrain Ford, sachez qu’en Amérique du Nord, le mot « Bronco » désigne un équidé indompté. C’est l’origine du logo qui prend la forme d’un cheval qui rue.
A l’extérieur
Une chose est certaine, on ne passe pas inaperçu au volant du nouveau Ford Bronco. Avec son look cubique et surtout ses dimensions généreuses (4.80m de long et presque 2m de large), il en impose sur nos routes. Preuve de la méconnaissance de ce légendaire véhicule dans notre pays, beaucoup de personne que j’ai croisé l’ont identifié comme un Jeep Wrangler. D’ailleurs, à l’exception de sa face avant, son design est vraiment proche de son concurrent.
Pour revenir à la calandre, avec ses phares à la signature lumineuse originale et son patronyme « BRONCO » inscrit entre deux, il n’est pas possible de le confondre avec un autre engin. C’est là que les interrogations des néophytes commencent alors que les passionnés ont les yeux qui brillent. Je fais partie de cette seconde catégorie et j’étais vraiment impatient de découvrir ce nouveau Bronco.
Alors qu’il existe en 3 et 5 portes en Amérique, seule la déclinaison la plus grande est importée chez nous et cela à mon grand regret. C’est pareil pour les finitions : uniquement deux sont proposées ici, les « Outer Banks » et « Badlands », alors qu’il y en a huit aux USA, dont un modèle « Heritage » fort séduisant. Et même neuf si on tient compte de la version « Raptor » qui vient de rejoindre le catalogue. Je croise les doigts pour que cette dernière arrive en Suisse.
Fini de rêver, revenons au catalogue local. Si la version Outer Banks se veut relativement basique, avec des pneumatiques toutes saisons plus adaptées au bitume qu’à la terre, le Bronco Badlands propose une ribambelle d’équipements pour en faire une bête du offroad. Logiquement, mon cœur aurait dû m’orienter vers l’essai de ce modèle mais la teinte « Eruption Green » de l’Outer Banks du parc presse de Ford Suisse a eu raison de ma décision. Je ne regrette pas ce choix tant cette couleur lui sied à merveille.
Notons encore que Ford n’hésite pas à faire quelques clins d’œil à la légende Bronco pour agrémenter cette dernière génération, avec par exemple trois petits pictogrammes des premiers modèles dans la trappe à essence.
A l’intérieur
L’habitacle du Bronco est à la hauteur de son côté baroudeur. Brut et relativement simple, il se limite au fonctionnel avant tout. Assez typiques des véhicules américains pure souche, les plastiques sont omniprésents et je regrette un peu cette présentation très sommaire. En rationnalisant, j’admets que ça correspond à l’esprit de l’auto et qu’un Jeep Wrangler n’est pas vraiment différent sur ce point.
Alors que le tableau de bord offre une représentation graphique plutôt pauvre, l’écran central qui intègre le système Ford Sync 4 est complet. Son fonctionnement est réactif et on retrouve tout ce qu’on peut attendre d’une voiture moderne.
La forme carrée du Bronco procure une habitabilité généreuse aux cinq occupants, avec un confort un peu spartiate mais parfaitement en adéquation avec le type de véhicule. Le coffre quant à lui propose un volume de 471 litres, voire 820 litres si on charge jusqu’au toit et 1’780 litres en rabattant la banquette arrière.
Pour la touche fun, il faut mentionner que le toit est démontable en quatre parties. Tout d’abord deux éléments au-dessus du conducteur et du passager avant, un autre plus grand sur les places arrière et enfin celui qui recouvre le coffre. Alors que les trois premiers se démontent hyper facilement, il faut quelques outils pour le dernier. Il est également possible d’enlever les portes mais rouler ainsi n’est pas légal sur la route en Suisse. En enlevant ce qui se trouve sur nos têtes, ça transforme le Bronco en 4×4 cabriolet. C’est sympa mais pas vraiment une nécessité. Surtout que seuls les deux petits éléments avant se casent dans le coffre, pour autant qu’il ne soit pas chargé avec des bagages. C’est sans doute plus adapté à la Californie ou au Sud de la France où l’on peut laisser le véhicule décapoté tout le temps.
Sous le capot
Le nouveau Bronco existe avec différentes motorisations aux Etats-Unis mais en Europe, il y a un seul moteur proposé, un V6 2.7 l essence biturbo. Ce dernier affiche une puissance de 335 ch pour un couple de 563 Nm. Il est associé à une transmission automatique à 10 rapports. Sur le papier, c’est plutôt alléchant mais dans la réalité, je trouve cette mécanique moins endiablée que celle du Ranger Raptor pourtant moins bien dotée. Néanmoins, l’auto marche suffisamment bien et on peut avaler les kilomètres à bon rythme, pour autant que la route ne soit pas trop sinueuse.
Contrairement au Wrangler qui intègre deux essieux rigides, le Bronco dispose d’un train avant à roues indépendantes et double triangles superposés, gage de comportement routier supérieur.
Différents modes de conduites sont proposés, logiquement pour le terrain mais aussi un mode Sport. Alors qu’il est quasiment impossible d’expérimenter le plaisir du offroad dans notre pays, j’avoue que le mode Sport ne m’a pas vraiment attiré car le Bronco n’a rien d’une sportive. Il invite plutôt à rouler de manière tranquille, dans l’esprit des longues rectilignes de l’ouest américain.
Vous imaginez bien qu’avec un tel engin au moteur purement thermique et pesant un peu plus de 2.2 tonnes, la consommation d’essence n’est pas vraiment alignée avec la tendance actuelle. Si la fiche technique promet 11.3 l/100km en cycle mixte, j’ai pour ma part mesuré une moyenne de 12.15 l/100km sur la totalité de mon essai. Choquant pour certains, acceptable pour les adeptes de ce genre de véhicule, à vous de choisir votre camp.
Au volant
On peut être impressionné par sa taille au moment de prendre le volant du Bronco mais dès les premiers instants, je constate qu’il se manie avec une grande aisance. Certes, la ville n’est pas son terrain de jeu favori – notamment lorsqu’il est question de trouver une place de parking – mais il s’en sort sans trop de peine grâce aux différentes assistances. Il est également assez facile d’assimiler ses dimensions car sa forme cubique permet de bien percevoir où se situent les extrémités de la carrosserie.
Comme indiqué précédemment, malgré une motorisation relativement puissante, le Bronco privilégie un rythme de conduite digne d’un sénateur. L’autoroute ne lui fait pas peur non plus, les pneus mixtes de cette version Outer Banks sont d’ailleurs bien plus adaptés au bitume qu’aux terrains scabreux. Je relève cependant des bruits d’air importants, principalement dus au fait que le toit est entièrement démontable. Ce que les habitués des SUV modernes considèrent comme des petits défauts ne sont à mon avis pas vraiment dérangeants dès lors qu’on remet ce véhicule dans son contexte. D’ailleurs, en comparaison avec un Jeep Wrangler, le Bronco offre une expérience de conduite bien plus agréable et moins brute à tous les niveaux.
Les chevaux du V6 répondent également bien présents lorsque je sollicite franchement l’accélérateur. Reste qu’en abordant des routes de montagne, il faut se montrer raisonnable. C’est plutôt logique et le tempérament du Bronco fait que je n’en éprouve aucune frustration. C’est même très agréable de cruiser tranquillement et de simplement prendre le temps, ce qu’on a souvent tendance à oublier de nos jours.
Verdict
Véritable icône de la production automobile américaine, le nouveau Bronco fait déjà fureur de l’autre côté de l’Atlantique. Je crains qu’en Europe où sa légende est méconnue pour beaucoup, son succès soit plus mitigé. Le marché est bien occupé par le Wrangler mais avec le Defender qui est monté en classe, il devrait tout de même y avoir une place pour le Bronco.
Une chose est sûre : on peut une nouvelle fois féliciter Ford de continuer à produire et distribuer de telles voitures, que ce soit le Bronco mais aussi la Mustang et le Ranger Raptor récemment essayés. Ils font tous la part belle aux émotions sans (trop) suivre les dictats de la tendance actuelle au downsizing et à l’efficience énergétique.
Ce genre de plaisir a cependant un prix. Avec un tarif de base de CHF 84’500.-, le nouveau Ford Bronco cible une clientèle exclusivement acquise à sa cause. Notons toutefois que les versions proposées en Suisse disposent d’un équipement ultra complet de série et que la liste des options est très réduite.
Prix et options – Ford Bronco Outer Banks
Prix de base : CHF 84’500.-
Peinture “Eruption Green Metallic” : CHF 1’150.-
Prix TOTAL : CHF 85’650.-
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Nos remerciements à Ford Motor Company (Switzerland) S.A. pour le prêt de ce Ford Bronco Outer Banks, ainsi qu’au garage Emil Frey Chavannes SA, à Chavannes-près-Renens, pour leur soutien logistique.
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