Essai – Volkswagen T7 Multivan : Un van familial autant qu’un utilitaire polyvalent

15 January 2025

La première version de ce “Combi” a été présentée au Salon de Genève en 1950. Aujourd’hui, VW introduit la septième génération de son véhicule polyvalent dédié au transport de personnes et à un certain art de vivre. Comment se présente ce septuagénaire et répond-il aux attentes des clients d’aujourd’hui ? Voici quelques éléments de réponse suite à mon essai d’une variante bien équipée baptisée “Style Liberty”.

4 cylindres, diesel, turbo, 1’968 cm³
150 ch de 3’000 à 3’750 t/min
320 Nm de 1’600 à 2’750 t/min
Boîte de vitesse DSG, 7 rap.
Vitesse maxi : 188 km/h
0 à 100 km/h en 11.6 sec.
Poids : 2’133 kg
Long./larg./haut. (mm): 4’973 x 1’941 x 1’909
Conso. mesurée : 8.7 l/100km
Emissions CO₂ : 174 g/km (E)
dès CHF 57’120.-, mod.essayé: CHF 84’260.-

Texte et photos : Tony da Silva

Quand le VW Combi est arrivé dans les années 50 et 60, c’était le baby-boom. Nombreuses étaient les familles qui recherchaient une auto avec de l’espace. Pour certaines catégories en marge de la population, comme les surfeurs, ce véhicule n’était pas seulement une voiture mais une maison.

Même si le design extérieur a un perdu son côté ludique et enchanteur, le Multivan reste un véhicule très prisé et la septième génération doit relever de nombreux défis.

A l’extérieur

La ligne générale évolue un peu, avec des faces avant et arrière beaucoup plus légères. La calandre intègre la partie optique dans un bandeau et chaque élément horizontal est plus finement dessiné. Dans la version de cet essai, la voiture est livrée avec une option couleur biton “Black nacré / Rouge Fortana” qui allège également un peu l’ensemble.

Il ne faut pas oublier qu’avec une longueur de près de 5 mètres et une hauteur de 2 mètres, la face latérale fait presque 10 m²… C’est une grosse surface et les parties vitrées en verre athermique sont teintées (de série sur notre modèle), ce qui leur permet de se fondre avec la carrosserie.

La partie arrière est parfaitement verticale et bénéficie également d’un coup de crayon plus affiné. Les feux viennent mourir à un tiers du hayon à ouverture et fermeture électrique .

Globalement, vu le volume, difficile d’adopter des proportions très différentes mais l’équipe design a vraiment amélioré l’esthétique de cet imposant van.

A l’intérieur

L’aspect le plus important reste l’intérieur, avec une modularité maximale afin de répondre à tous les besoins ainsi qu’une bonne finition pour cette série “Style Liberty”.

La position de conduite est bonne et surélevée par rapport à la route, ce qui offre une excellente vision sur le trafic à l’avant. La planche de bord est assez sobre, avec un écran tactile de 10 pouces et un volant doté de multiples boutons. Derrière ce dernier, l’écran peut revêtir différents modes en fonction des données à afficher.

Le levier de vitesse prend la forme d’une petite manette située sur le tableau de bord, à droite du volant. Je déplore que certains boutons, comme les commandes de température, ne soient pas rétroéclairées, ce qui les rend invisibles la nuit. Il faut y aller au jugé et franchement, ce n’est pas pratique, surtout lorsqu’on conduit. Même chose pour le volume du système audio “Harman Kardon” qui peut heureusement aussi être piloté au volant.

Et les sièges ? C’est là que réside les qualités de modularité du véhicule car au-delà du confort et du cuir, tout est très flexible grâce aux rails au sol. Chaque siège situé au centre ou à l’arrière peut bouger d’une manière autonome et certains d’entre eux sont équipés d’une tablette et d’une prise USB-C sur le côté. Autre agrément de notre modèle d’essai, l’accoudoir central à l’avant est coulissant et peut être déployé comme une table, avec une hauteur réglable. Cette conception n’est pas seulement pratique pour faire de la place ou distribuer les sièges selon le chargement mais offre également une capacité volumique impressionnante : 2.42 mètres de longueur depuis les sièges avant ou 1.44 mètre depuis la seconde rangée de sièges. Dit autrement, le volume du coffre est modulable entre 469 et 3’672 litres ! Il y a largement de quoi faire des raids chez Ikea toutes les semaines sans devoir louer un moyen de transport !

Ce T7 Multivan apporte aussi un lot de rangements malins, comme un espace spécifique pour le téléphone ou des petits tiroirs de rangements sous certains sièges.

Sous le capot

Pour être franc, je suis surpris que ce T7 Multivan ne soit disponible en Suisse qu’avec deux motorisations : une diesel et une essence.

Mon modèle d’essai est équipé du quatre cylindres diesel de 1’968 cm³, d’une puissance de 150 ch ainsi que d’un couple de 320 Nm. En standard, il est associé à une boîte double embrayage DSG à 7 rapports.

Sur le papier, cette motorisation ne me paraît pas très puissante pour les 2.2 tonnes à vide, la version essence proposant quant à elle 204 ch. Mais grâce à un couple appréciable, ce 2.0 TDI se montre vaillant et, bien entendu, relativement économe ; après des centaines de kilomètres principalement autoroutiers, la consommation s’arrête à 7.8 l/100km. L’ordinateur de bord mentionne une autonomie de 750km quand le plein est effectué et c’est très proche de mon relevé.

Au volant

C’est assez rare mais une grosse partie de cet essai s’est déroulée avec le véhicule chargé de six adultes et leurs bagages. Ça a donc été un test grandeur nature pour ce baroudeur.

Grâce au grandes portes latérales coulissantes et motorisées, toute la troupe accède facilement aux sièges, avec un bel espace en hauteur comme en profondeur pour les jambes. L’insonorisation est bonne, même sur l’autoroute, et tout le monde peut parler au travers de l’habitacle sans problème.

Dès les premiers tours de roue, je trouve que la motorisation diesel répond bien aux sollicitations et que les 150 ch sont suffisants pour aller partout. Enfin, jusqu’à être confronté à des pentes prononcées ou à des démarrages en côte. Là, je note que le turbo tarde à générer la pression de suralimentation ; par instinct, j’enfonce l’accélérateur et la poussée se réveille d’un coup, sans crier gare, le moteur délivrant toute sa puissance comme une avalanche brutale. C’est un peu la douche froide et comme souvent, le train avant est vite dépassé avec des jantes chaussées de pneus hiver ; ça crisse un peu. Je suis vraiment surpris par ce comportement d’autant que jusque-là, l’ensemble châssis, moteur et boîte semblait fonctionner en bonne harmonie. La réalité, c’est que ce moteur, sorti en 2014 et répondant au doux nom de code EA288, intègre une architecture un peu spéciale, en particulier pour le déclenchement du turbo. Rien de grave dans une conduite normale et dans le trafic mais lorsqu’il faut démarrer en côte, la manière dont la puissance est délivrée n’est pas idéale.

Ce constat posé, le T7 Multivan se montre adapté aux longs trajets où la position de conduite et l’assise pour l’ensemble des passagers est très bonne. Relevons que chaque rangée de sièges dispose d’un système de chauffage indépendant, ce qui permet à chaque rangée d’adapter la ventilation à ses besoins.

Enfin, l’abondance de prises USB, le chargeur sans fil (à l’avant) ainsi que la comptabilité avec les systèmes Android Auto et Apple CarPlay permet de déporter la navigation sur l’écran principal. Très appréciable pour les longs trajets en terre inconnue. Idem pour les assistances et en particulier l’option Park Assist, absolument nécessaire vu la taille de l’engin.

Verdict

Volkswagen propose beaucoup d’options pour personnaliser l’expérience et rendre ce T7 Multivan “unique”, à l’instar du toit panoramique équipant mon véhicule de test, qui permet à tous les occupants de voir le ciel… J’imagine la scène si on dort à l’intérieur et à la montagne ; ça doit être extraordinaire.

D’une façon générale, ce T7 Multivan répond à mes attentes et aussi à celles de mes passagers. A l’exception du lag du turbo de cette motorisation diesel dans des circonstances particulières. Je lui préférerais certainement la déclinaison essence dont le moteur est d’une génération plus moderne, cela même si la consommation serait certainement plus élevée.

Le bilan est positif, notamment grâce à la flexibilité de pouvoir ôter les sièges rapidement et ainsi obtenir un volume de chargement très conséquent. Cette flexibilité parlera certainement aux familles avides de versatilité. Et cela sans parler des versions destinées à des fins purement récréatives comme le camping ou la randonnée… Je suis sûr qu’il y a de quoi y passer des heures à les configurer et dépenser beaucoup d’argent.

Sur le plan financier, la gamme démarre à CHF 57’120.- mais avec les options, les tarifs grimpent très vite ; notre modèle d’essai culmine à CHF 84’260.- et ce malgré un rabais substantiel. A ce prix, la concurrence est importante et pas moins attractive au niveau des options et du style.

Prix et options – Volkswagen T7 Multivan 2.0 TDI “Style Liberty”

Prix de base : CHF 78’040.-

Peinture “Black nacré / Rouge Fortana” : CHF 3’080.-

Attelage pour remorque rabattable : CHF 980.-

Toit en verre panoramique : CHF 1’175.-

Accoudoirs, tables pliantes : CHF 190.-

Head-Up-Display : CHF 1’285.-

“Traveil et Emergency Assist” : CHF 730.-

Chauffage pour sièges avant : CHF 755.-

Chauffage stationnaire : CHF 1’535.-

“Area/Rear View” & “Park Assist” : CHF 580.-

Système protection active passager : CHF 165.-

Volant multifonction cuir : CHF 160.-

Hayon électrique Easy Open/Close : CHF 795.-

Système audio “Harman Kardon” : CHF 1’425.-

Jantes en alliage “Toshima” : CHF 505.-

Avantage de prix modèle net : CHF -7’290.-

Prix TOTAL : CHF 84’260.-

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Nos remerciements à Volkswagen Suisse (AMAG) pour le prêt de ce Volkswagen T7 Multivan, ainsi qu’au garage AMAG Lausanne pour leur soutien logistique.