Premier Contact – Aston Martin DBX S : Pour quelques chevaux de plus

Aston Martin nous présente son Super DBX, le DBX S, qui, pour 2 chevaux, déchoit le Ferrari Purosangue du titre de plus puissant SUV à moteur thermique (non-hybride). Wheels And You s’est rendu en Allemagne pour prendre le volant de ce démoniaque SUV britannique en avant-première.

V8, biturbo, essence, 3’982 cm³
727 ch à 6’250 t/min
900 Nm de 3’000 à 5’250 t/min
Boîte de vitesses automatique, 9 rap.
Vitesse maxi : 310 km/h
0 à 100 km/h en 3.3 sec.
Poids : 2’245 kg
Long./larg./haut. (mm): 5’036 x 1’998 x 1’690
Conso. mixte : 12.7 l/100 km
Emissions de CO₂ : 302 g/km
dès EUR 259’801.69

Texte : Julien Cornamusaz / Photos : Julien Cornamusaz, DR

Aston Martin fait encore progresser son SUV à très hautes performances : le DBX S. Ce modèle succède au DBX 707 mais ne le remplace pas. Plus affûté, plus puissant et plus technologique, le DBX S combine le raffinement britannique à une dynamique proche de celle d’une supercar.

Les principales nouveautés sont les jantes en magnésium, le toit en carbone, une nouvelle face avant et un moteur dont la puissance est revue à la hausse.

C’est une démonstration de savoir-faire : associer le confort et la prestance d’un SUV de prestige à la fougue mécanique et au caractère émotionnel d’une Aston Martin. A première vue, elle semble taillée pour Monaco ou Gstaad. Mais sur la route, elle démontre un tempérament bien plus sauvage qu’il n’y paraît.

Esthétique

Visuellement, le DBX S frappe d’abord par son équilibre magistral entre élégance et agressivité. Les proportions restent celles d’un SUV mais tout y est tendu, musclé, travaillé avec un sens du détail rare. La calandre “honeycomb” inédite, légèrement agrandie, donne le ton : large, expressive, elle est techniquement pensée pour améliorer le flux d’air vers le système de refroidissement.

Les optiques LED matricielles, plus effilées, apportent une signature lumineuse immédiatement reconnaissable. Les ailes galbées, la ligne de toit plongeante et le capot nervuré rappellent les GT de la marque. A l’arrière, le diffuseur massif intègre un quadruple échappement vertical qui en dit long sur les ambitions du modèle.

Les détails ne sont pas qu’esthétiques : le gigantesque toit en carbone de 3.8 m2 allège la masse de 18 kg et améliore la rigidité torsionnelle. Les jantes en magnésium de 23 pouces – un exploit d’ingénierie dans cette catégorie – réduisent les masses non suspendues de 19 kg, rendant la voiture plus vive et précise. Résultat : un SUV de 2’245 kg qui, en mouvement, paraît beaucoup plus léger qu’il ne l’est.

Notre modèle d’essai est paré de la teinte Podium Green habituellement exclusivement réservée aux voitures de course AMR23 et à la voiture médicale DBX707 de F1. Cette teinte reflète magnifiquement la lumière. Sous cette robe, le DBX S assume pleinement son statut : un SUV d’exception, taillé aussi bien pour les beaux quartiers que pour les routes alpines.

Enfin débarrassé de la console centrale d’origine Mercedes, l’habitacle est une œuvre d’art. On entre ici dans le luxe britannique le plus pur mais modernisé avec brio. Cuir semi-aniline, Alcantara, aluminium brossé, carbone mat : chaque élément respire la qualité et le souci du détail.

Les sièges sport à réglages multiples accueillent le conducteur dans un écrin ferme mais confortable. Le motif chevrons “S” cousu sur les dossiers, signature du modèle, évoque les intérieurs des voitures de course tout en restant élégant.

Le nouveau système multimédia est la première intégration d’Apple CarPlay Ultra. C’est le pendant d’Android Automotive, c’est-à-dire que tout est géré par Apple, les fonctionnalités du véhicule via l’écran central, les réglages châssis/moteur ainsi que le tableau de bord. On retrouve d’ailleurs les codes visuels et les typos typiques Apple. L’écran tactile haute résolution (10.25″) est fluide, bien intégré et Apple Ultra remplit très bien son office. L’affichage tête haute et la vision 360° complètent une dotation technologique très complète.

A l’arrière, le confort est royal : espace généreux pour deux adultes, climatisation tri-zones, finitions identiques qu’à l’avant. Même le coffre (632 litres) conserve son élégance : moquette épaisse, rails en aluminium, éclairage d’ambiance.

En somme, l’Aston Martin DBX S réussit ce que peu de SUV osent : une atmosphère à la fois racée et feutrée, capable d’envelopper le conducteur dans une bulle de raffinement tout en restant prêt à bondir.

Sous le capot

Le cœur du fauve, c’est le V8 biturbo de 4.0 l, conçu sur la base du bloc AMG mais profondément revu par les ingénieurs d’Aston Martin. Les turbos sont plus grands, la cartographie moteur et la gestion du couple entièrement retravaillées. Le résultat : 727 ch et 900 Nm délivrés avec une souplesse étonnante.

La boîte automatique à 9 rapports et embrayage humide se montre exemplaire : plus rapide, plus réactive et mieux gérée que l’ancienne version. Les passages de rapport sont immédiats en mode manuel, les rétrogradages s’accompagnent d’un crépitement qui flatte l’oreille. L’utilisation d’un convertisseur de couple garde ici une logique qui colle parfaitement à l’utilisation d’un SUV, bien que les rétrogradages soient un poil moins vifs qu’avec une boîte à double embrayage.

Le système de transmission intégrale répartit le couple entre les essieux avec finesse. En conduite normale, la majorité de la puissance passe à l’arrière mais à l’accélération, l’avant reçoit jusqu’à 47 % du couple pour une motricité parfaite. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 0 à 100 km/h en 3.3 secondes et 310 km/h en pointe.

Mais au-delà de la performance pure, la magie réside dans la musicalité. L’échappement actif à double flux délivre un grondement grave et charismatique à bas régime, puis se transforme en hurlement métallique passé les 5’000 t/min. Un son typiquement Aston Martin : noble, profond, jamais vulgaire.

Côté technique, le DBX S adopte un châssis optimisé : amortisseurs à triple chambre, barres antiroulis électroniques, freins en carbone-céramique. Ces derniers offrent une puissance et une endurance remarquables malgré les 2.2 tonnes à ralentir.

Au volant

Sur la route, le DBX S impressionne immédiatement par son équilibre et sa précision. Lors de mon galop d’essai dans la Forêt Noire en Allemagne, la prise en main à faible allure est très facile. Ce SUV se conduit avec la douceur d’une limousine. Le mode “GT” privilégie le confort : suspension souple, direction assistée et boîte douce. Parfait pour la ville ou les longs trajets.

Dès qu’on sélectionne les modes “Sport” ou “Sport+”, c’est un autre monde. La pédale devient plus réactive, la direction se durcit, la suspension s’abaisse. Le SUV se transforme en GT sur échasses, d’une rigueur étonnante. En sortie de virage, la motricité est parfaite, l’arrière légèrement mobile sans jamais être brutal.

Lorsque je hausse le ton, la surprise est grande tant ce super SUV se mue en véritable sportive. Freinage excellent, inscription en virage incisive, le châssis est vraiment remarquable. Les performances sont de premier ordre. Mais le DBX S fait mieux que juste faire oublier son poids et son centre de gravité haut : il distille réellement des sensations sportives de premier ordre. Le moteur est très réactif également et malgré une puissance spécifique très élevée, il n’y a que très peu de lag. La boîte remplit également son office de fort belle manière, avec rapidité et léger claquement pour les sensations.

Les modes de conduite ajustent également la sonorité de l’échappement. En GT, il reste discret ; en mode Sport, il se réveille. Et en mode Sport+, il rugit avec une intensité rare. C’est une voiture qui vit, qui respire et qui sait émouvoir son conducteur.

Verdict

L’Aston Martin DBX S est bien plus qu’un SUV : c’est une déclaration de puissance et de style, une vitrine du meilleur savoir-faire britannique. Là où la concurrence mise sur l’exubérance hybride (Lamborghini Urus SE) ou la démesure technologique (Ferrari Purosangue), le DBX S reste fidèle à l’ADN Aston Martin : élégance, émotion et caractère. Par ailleurs, le prix demeure bien plus contenu que ceux de ses deux concurrents italiens.

Le DBX S séduit par son design racé, son intérieur somptueux et surtout par sa personnalité. Oui, il coûte cher. Oui, il consomme. Mais chaque minute passée à son volant rappelle pourquoi Aston Martin reste une marque à part, une marque qui construit des voitures qui font battre le cœur.

Ce DBX S réussit là où peu de SUV osent s’aventurer : réunir performance pure, confort quotidien et émotion mécanique. Et c’est précisément pour cela qu’il mérite sa place parmi les véhicules les plus désirables du moment.

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Nos remerciements à Aston Martin Lagonda of Europe GmbH pour l’invitation aux essais presse de ce nouveau Aston Martin DBX S, ainsi qu’à bw.event pour leur collaboration.