17 June 2025

C’est bien connu, c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes. C’est ainsi que Renault a souhaité raviver une légende en resuscitant un modèle né en 1961. Après 64 ans, le résultat est-il à la hauteur des attentes ? Premiers tours de roue au volant de la Renault 4 E-Tech Electric sous le soleil de Lisbonne.

  • 1 moteur électrique synchrone
  • 110 kW (150 ch)
  • 245 Nm
  • Boîte de vitesses à rapport unique
  • Vitesse maxi : 150 km/h
  • 0 à 100 km/h en 8.5 sec.
  • Poids : 1’596 kg
  • Long./larg./haut. (mm): 4’144 x 1’796 x 1’552
  • Conso. mixte : 12.7 kWh/100 km
  • Emissions CO2 : 0 g/km (B)
  • dès CHF 32’500.- (finition Evolution)


Texte : Tony da Silva / Photos : Tony da Silva, DR


Pour tous les trentenaires et plus, la Renault 4 évoque des souvenirs car le véhicule original a été produit à plus de 8 millions d’exemplaires de 1961 à 1992.

A l’heure où tous les constructeurs épousent l’électrification, il était tentant pour la marque de ressusciter un modèle célèbre et ayant connu un succès extraordinaire. Pour rappel, la R4 a été la première voiture de tourisme de Renault à adopter la traction et la troisième automobile française la plus vendue de l’histoire.

Tentons d’y voir un peu plus clair sur ce qu’est « l’Electro-Néo-Rétro » chez Renault.

Esthétique

L’équipe de design a relevé un défi important car la nouvelle R4 devait hériter du style de la R4 originale. La version 2025 adopte ainsi une face avant monobloc bi-ton avec optiques intégrées ainsi qu’un liseré LED particulièrement réussi pour dessiner la calandre. Des bandes latérales, qui rappellent les bandes en plastics de la dernière R4, ornent les flancs et à l’arrière, les optiques sont regroupées dans un bloc rectangulaire vertical sur un grand hayon. Ce dernier détail est réellement un clin d’œil à l’ancienne génération.

Une fois assis, la planche de bord et les matériaux dégagent une bonne impression, avec un écran central de 10 pouces parfaitement réactif. Tout ou presque se trouve à portée de main et la qualité est bonne. J’ai été particulièrement surpris par la finition noir laqué qui, miracle, ne laisse pas apparaître les marques de doigt. Une vraie révolution !

L’espace à l’avant ainsi que le confort des sièges est bon, avec une mention spéciale pour des matériaux issus du recyclage (près de 100% des fibres pour les sièges sont issues de bouteilles en plastique). Idem pour les places arrière avec un bon dégagement pour les genoux malgré mes 183cm et un coffre de 420 litres, dont 44 litres sous le plancher pour ranger câbles ou autres babioles.

Nouveauté dans ce segment, le hayon arrière peut être motorisé moyennant un surcoût de CHF 450.-. Autre option qui fait plaisir aux oreilles mais qui condamne l’espace sous le plancher du coffre, un système audio de chez Harman Kardon, d’une puissance de 410W répartis sur 9 haut-parleurs. Je vous fais grâce de tous les compartiments et prises USB disponibles pour vivre en phase avec notre temps… Et pour les puristes, le panier à baguette, réalisé manuellement en véritable osier tressé, est aussi disponible sur ce modèle (mais impossible de connaitre son prix) !

Bref, j’apprécie l’ensemble et comme à l’époque, une famille de quatre ou même cinq personnes peut trouver son compte avec cette nouvelle R4. Quid du surfeur égoïste ? Pas de problème, ça faisait partie du cahier des charges et il peut charger une planche de surf à l’intérieur !

Sous le capot

Fondamentalement, il y a deux modèles à disposition : une entrée de gamme équipée du moteur de 88 kW (120 ch) et d’une batterie de 40 kWh. Une version mieux équipée, avec un moteur de 110 kW (150 ch) et une batterie de 52 kWh, est celle à ma disposition pour mon essai. Cette dernière version peut être commandée dans les finitions « Evolution », « Techno » et « Iconic » avec chacune une série d’options incluses.

Pour le moment, la voiture n’est disponible qu’en deux roues motrices et théoriquement, la batterie pourrait être un peu plus grande. Mais avec respectivement 308 et 409 kilomètres d’autonomie annoncée, Renault estime être dans la bonne fourchette.

A mon avis, l’autonomie est suffisante d’autant plus que la voiture offre une recharge performante en fonction de la puissance à disposition. Par exemple, sur des bornes de 80 à 100 kW, la batterie peut passer de 15% à 80% en 30 minutes alors que sur une borne domestique de 11 kW, il faudra compter 3h environ.

Notons que la voiture supporte aujourd’hui les normes « vehicle-to-load » afin de recharger par exemple un vélo électrique et « vehicle-to-grid » (pour la France uniquement). Pour la norme « vehicle-to-home », les responsables sont encore évasifs et attendent des normes plus claires pour offrir cette option ou pas. Pour la partie « geek », notons que pour le moment, seule la clé physique et l’app Renault fonctionne… Autrement dit, il n’y a pas d’intégration avec le système Apple « Car Key » mais qui sait, avec le temps.

Au volant

Alors que le modèle original a offert pendant toute sa commercialisation des moteurs de 27 à 34 ch, la version électrique débarque avec des motorisations de 120 ou 150 ch. Bien entendu, entre-temps, la voiture est passée d’environ 720 kg à 1’596 kg. Le 0 à 100 km/h est accompli aujourd’hui en 9.5 ou 8.5 secondes selon version… contre quelques 40 secondes à l’époque. Autant le dire sans ambiguïté, cette petite familiale a un moteur qui lui permet d’affronter toutes les routes et autoroutes, y compris les dépassements sur des nationales.

A ce propos, le couple étant toujours important et immédiat, j’ai trouvé que le système anti-patinage était un peu à la peine. Habituellement, ces systèmes interviennent avec une coupure nette et, bon an mal an, une reprise de la motricité. Pour la R4, les ingénieurs ont mis en place un système un peu différent qui dégrade la puissance et maintient une sorte de puissance intermédiaire le temps que l’adhérence soit retrouvée. Ça fonctionne mais j’ai l’impression que le système prend un peu plus de temps à rétablir la motricité selon le type de revêtement.

Et le confort alors ? Il est excellent et les efforts de la marque sur ce point sont à souligner. Tout d’abord, le moteur est suspendu et bénéficie d’une double filtration pour amortir le bruit d’environ 10 dB. Le train arrière bénéficie d’une géométrie multi-bras et il est développé pour offrir un confort accru. Enfin, un pare-brise acoustique spécial est installé sur tous les véhicules et la batterie est placée dans un « smart cocoon » absorbant de nouvelle génération. Toutes ces petites évolutions et solutions offrent un grand confort et en particulier un bruit très faible jusqu’à 100 km/h. Au-delà, les bruits aérodynamiques sont un peu plus importants mais ne deviennent pas gênants.

En fonction du niveau de finition, il y a jusqu’à 26 aides à la conduite et heureusement, il est possible d’en déclencher quelques-unes à l’aide d’un seul bouton situé à gauche du tableau de bord. Autre nouveauté du modèle, Renault opte enfin pour le système « one pedal » et concrètement, il devient possible de conduire la voiture sans toucher à la pédale de frein. Notons que le système peut être adapté pendant la conduite grâce aux palettes au volant.

Dernier point qui nécessite un peu d’habitude, c’est le levier de vitesse situé à droite, sur la colonne de direction. En effet, il y a trois leviers à droite, en commençant par le haut : commande de transmission, d’essuie-glace et réglage de la musique. Cet « alignement » a parfois causé une mauvaise manipulation de ma part mais cette ergonomie étant assez rare, il faut sans doute simplement s’habituer.

Verdict

Pour moi, la mission des ingénieurs et designers de Renault est réussie car la voiture bénéficie de beaucoup de petites attentions et réflexions. Très clairement, des éléments comme la visibilité, le confort, le bruit, l’autonomie, les équipements, etc. ont été au centre de leurs préoccupations et les résultats sont probants. Bien sûr, il y aura des critiques, notamment sur la capacité de la batterie mais je pense que c’est un faux débat. Dans la vie quotidienne, les deux tailles de batterie répondent objectivement à toutes les besoins et lors de voyages plus longs, il faut simplement s’organiser et patienter un peu avec des bornes de 80 ou 100 kW.

Bien entendu, le modèle ne connaîtra pas le succès de la Renault 4 des années 60 mais le fabriquant a actuellement le vent en poupe. La gamme a été largement renouvelée et tous les modèles figurent dans le haut du tableau pour chaque comparaison dans leur segment respectif. Dernière remarque liée à la production du véhicule : la voiture est intégralement produite en France, y compris ses batteries.

Personnellement, je trouve cette nouvelle Renault 4 ludique, attirante et fonctionnelle. Au niveau prix, la gamme démarre à CHF 29’500.- avec le moteur 120 ch et monte jusqu’à CHF 36’500.- pour la version Iconic en 150 ch. Les concessions commencent à recevoir les premiers modèles et les livraisons débuteront à la rentrée.

Pour partager vos impressions, rendez-vous sur notre page FaceBook.

Nos remerciements à Renault Suisse SA pour l’invitation aux essais presse de cette nouvelle Renault 4 E-Tech Electric.

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