Essai – Porsche Panamera 4 (3ème génération) : Des évolutions dans la continuité

Nous prenons le volant de la nouvelle Porsche Panamera annoncée avec plus de confort, une interface digitale améliorée et globalement une meilleure efficacité. La voiture bénéficie notamment d’un châssis remanié avec des suspensions de dernière génération. Elle entend ainsi renforcer sa position par rapport à la concurrence.

V6, biturbo, essence, 2’894 cm³
353 ch à 6’800 t/min
500 Nm
Boite de vitesses PDK, 8 rap.
Vitesse maxi : 270 km/h
0 à 100 km/h en 5.0 sec.
Poids : 1’920 kg
Long./larg./haut. (mm): 5’052 x 1’937 x 1’423
Conso. mesurée : 13.99 l/100 km
Emissions de CO₂: 230 g/km (G)
Dès CHF 136’100.-, mod. essayé CHF 176’050.-

Texte : Jacques-Antoine Dayer / Photos : Jacques-Antoine Dayer, Yann Ueltschi

15 ans après sa sortie au salon Auto Shanghai 2009, Porsche présente à nouveau en Chine la 3^ème génération de sa grande berline 4 portes. Le pays du soleil levant n’a pas été choisi au hasard pour cette première, son marché étant friand de cette catégorie de voitures et il est très important pour la marque germanique. Avec plus de 400’000 unités vendues depuis sa sortie, la Panamera affiche un volume de ventes légèrement inférieur à celui de la 911 sur cette période ; elle représente ainsi un maillon important de la gamme.

Dès la deuxième génération sortie en 2016, Porsche déclinait une version break dénommée Sport Turismo qui n’était proposée qu’en Europe et aux Etats-Unis. Cette version passe à la trappe avec la sortie de la troisième mouture qui nous intéresse aujourd’hui ; sans doute la perspective d’une fin programmée des voitures à moteur thermique a-t-elle joué un rôle dans cette décision.

A l’extérieur

La forme générale de cette Panamera évolue peu. La génération précédente avait adopté une vitre arrière de la forme de celle de la 911 ; la nouvelle version évolue légèrement avec des lignes un peu moins arrondies. Sur les côtés, la sortie d’air au niveau de l’aile avant est conservée, avec des échancrures la prolongeant sur les portières. Les dimensions demeurent identiques : +3 mm de long à 5’052 mètres alors que largeur et hauteur n’évoluent pas à respectivement 1’937 et 1’423 mètres.

A l’arrière, le bloc des feux reprend les derniers codes du design Porsche actuel déjà vu sur les 911 et Macan, soit un bloc allant d’un côté à l’autre avec les feux intégrés. Un hayon très pratique permet d’accéder au coffre sans devoir manipuler à chaque fois le filet anti-regards intégré. Relevons que cette dernière version inaugure une discrète mise à jour du logo Porsche que seul un œil très exercé remarquera.

A l’avant, une nouvelle prise d’air est disposée au-dessus de la plaque d’immatriculation, qui augmente la capacité de refroidissement. Le Cx de l’auto est de 0.28, soit une valeur moyenne pour une berline à moteur thermique ; aujourd’hui, nombre de voitures à propulsion électrique, y-compris certains SUV, font mieux. La nouvelle Panamera adopte la dernière génération de phares à matrice de LED, avec en option une matrice haute résolution disposant de plus de 32’000 LEDs.

A l’intérieur

Les sièges sont confortables et disposent de tous les réglages pour ajuster sa position de conduite. A l’arrière, deux sièges individuels remplacent la traditionnelle banquette. En option, notre voiture d’essai dispose d’une place centrale, peu confortable, à la place du compartiment de rangement. Toujours en option, on peut aussi disposer du réglage électrique séparé, avec mémoire, des deux sièges arrière. La garde au toit est suffisante pour un adulte à l’arrière, on ne touche pas le plafond.

L’informatique de bord est soignée. La Panamera intègre un processeur multimédia plus performant avec de nouveaux services comme le streaming TV disponible pour la première fois sans smartphone et visible sur l’écran optionnel du passager. Les applications de streaming populaires sont également installées directement dans le système d’infodivertissement. La synchronisation avec l’application « My Porsche » sur smartphone est simplifiée. Et pour les utilisateurs d’un iPhone, elle permet d’agir sur les réglages de la voiture directement depuis l’écran CarPlay ou via les commandes vocales Siri. Le support Android Auto est également assuré.

Il n’y a maintenant plus aucun compteur analogique derrière le volant. Un écran configurable les remplace et permet d’afficher les paramètres de conduite à l’aide de touches sur le volant. Au centre du tableau de bord, un autre écran de 12.3″ permet d’accéder à tous les réglages de la voiture. La climatisation est maintenant reliée aux données GPS de manière à enclencher la recirculation d’air à l’approche d’un tunnel par exemple. Le pavé de recharge sans fil des smartphones est ventilé et atteint une puissance de 15W.

Sous le capot

Des V6 et des V8 assurent la motorisation de la gamme Panamera avec des puissances s’étalant de 353 à 782 ch. Plusieurs configurations hybrides sont également disponibles. Notre modèle de test, la Panamera 4, est équipé d’un moteur V6 biturbo de 2.9 litres de cylindrée développant 353 ch et un couple de 500 Nm. Il est accouplé à une boite à vitesse à 8 rapports et double-embrayage. Le tout permet d’abattre le 0-100 km/h en 5 sec et d’atteindre une vitesse maximale de 270 km/h.

La suspension pneumatique est toute nouvelle. Elle dispose d’amortisseurs double-voie gérant séparément la compression et la détente pour améliorer le confort et la tenue de route. Les modèles hybrides peuvent recevoir en option (CHF 9’870.- tout de même) le Porsche Active Ride qui améliore encore le confort. Ce système peut générer des forces de traction et compression sur chaque roue, avec pour résultat une voiture qui vire à plat ou peut même s’incliner vers l’intérieur du virage, comme une moto.

Au volant

Pour démarrer, on presse désormais un bouton, une nouveauté chez Porsche qui devrait être déclinée sur les autres modèles avec accès sans clé. Tradition oblige, ce bouton est toujours positionné à gauche du volant. A droite, on trouve le levier de commande de la transmission en métal moleté. Le tout est bien pensé et on se trouve tout de suite baigné dans l’expérience Porsche. Sièges avec bon soutien, volant en cuir de petit diamètre, pédales fermes, les interfaces sont proches de la perfection.

Dès les premiers mètres, le confort de roulement apparaît très soigné. Mes trajets quotidiens comprennent plusieurs gendarmes-couchés de différentes tailles. La Panamera les avalent avec sérénité. Le travail sur les suspensions porte clairement ses fruits. Un trajet sur autoroute démontre aussi le silence à bord, le bruit dominant étant celui de l’air soufflé par les aérateurs du tableau de bord.

Le moteur est relativement discret et les performances sont bonnes, sans plus. La voiture accélère bien mais sans vraiment de hargne. La boite de vitesses PDK montre toutes ses qualités quelle que soit la configuration routière. Les changements de rapports sont imperceptibles et, sur les modes plus sportifs, on est toujours dans les bons rapports, y-compris sur route sinueuse. Le freinage est parfaitement à la hauteur, même en roulant de manière dynamique et la monte pneumatique Michelin Pilot Sport S5 performante ; il produit toutefois un léger sifflement lors des freinages à faible vitesse.

Dans les enchaînements de virages, la nouvelle Panamera impressionne par son comportement. En mode Normal, on constate un léger roulis mais dans les modes sportifs, il est pratiquement inexistant et la voiture montre une belle vivacité en passant d’un virage à l’autre. On a véritablement du mal à croire qu’on conduit une auto de 2 tonnes.

Verdict

Pour ce troisième opus, Porsche communique sur la nouvelle suspension et les progrès de l’environnement digital. L’amortissement voit clairement son niveau à la hausse, et le confort, tout comme le comportement routier, sont de très haute qualité. Le premier point sera particulièrement apprécié pour cette berline principalement destinée à avaler des kilomètres sur autoroute.

Le moteur propose des performances qui ne sont pas décoiffantes mais largement suffisantes pour avancer rapidement. Même dans cette version entrée de gamme, on dispose d’une bonne accélération. Mais si on veut de l’adrénaline, il faut plutôt se tourner vers les modèles supérieurs proposés au catalogue du constructeur allemand.

La Porsche Panamera 4 coûte CHF 136’100.- sans option. Elle se place dans les prix d’une Mercedes AMG GT 43 4MATIC+ hybride rechargeable. Chez BMW, une 840i xDrive Gran Coupé est légèrement moins chère. Si cette Panamera 4 peut être qualifiée de relativement abordable, c’est nettement moins le cas pour les motorisations supérieures comme la version Turbo S E-Hybrid Executive qui coûte le double avec son prix de base de CHF 295’000.-.

Prix et options – Porsche Panamera 4

Prix de base : CHF 136’100.-

Options : CHF 39’950.-
• Couleur Gris Volcanique métallisé
• Intérieur en cuir bicolore noir/rouge bordeaux, cuir lisse
• Jantes Panamera SportDesign 21 pouces
• Sièges confort à l’avant (14 directions, électriques) avec pack memory
• Ventilation du siège à l’avant
• Fixation ISOFIX pour siège enfant sur siège passager avant
• 2 + 2 ans de garantie (valeur CHF 2’770.-)
• Porsche Swiss Package (valeur CHF 6’350.-)
(Sièges arrière chauffants, Réservoir de carburant de 90 litres, Porsche InnoDrive incl. guidage actif de la trajectoire, Assistant de changement de voie, Accès confort, Portes Soft-Close, Système de la qualité de l’air)
• Baguette de vitres latérales en noir (brillant)
• Bouchon de réservoir Exclusive Design
• Pré-équipement pour attelage de remorque
• Système de toit panoramique
• Boîte de vitesses Porsche à double-embrayage (PDK) à 8 rapports
• Paquet Sport Chrono
• Système d’échappement sport avec tuyaux sport argentées
• Phares principaux à LED HD Matrix
• Vitrage Privacy
• Paquet d’accents silvershade
• Pack de rangement
• Volant sport GT incl. chauffage du volant
• Airbags latéraux à l’arrière
• Head-Up Display
• HomeLink
• Stores électriques pour les vitres latérales arrière
• Chauffage de stationnement
• Climatisation automatique 4 zones
• Écran passager
• BOSE® Surround Sound-System